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Évènement
« J’ai proposé d’instaurer un pacte acheteur responsable »

LD-LPM : Vous venez d’être élu à la présidence de l’Ania, quelles sont vos priorités dans le cadre de ce mandat?
Jean-Philippe Girard :
Ma priorité sera de remettre le consommateur au cœur de notre action. Le scandale de la viande de cheval avec l’affaire Spanghero a causé beaucoup de dégâts. Les consommateurs ont été très choqués. à nous de leur redonner confiance dans leur achats et dans leur consommation. Une autre priorité de mon mandat sera de ne pas opposer petites et moyennes entreprises et multinationales. Le trait d’union est le territoire, quelle que soit la taille. Le dialogue avec les élus et les administrations est très important pour les sensibiliser à nos problèmatiques. J’ai rencontré le ministre Guillaume Garrot et lui ai fait part de l’importance de trouver une certaine stabilité fiscale pour construire un avenir. Sans vision à moyen ou long terme sur la fiscalité, l’investissement dans l’entreprise est paralysé, et donc l’innovation et les emplois. Le projet de taxe comportementale par exemple est irrecevable. Il y aurait des bons et des mauvais produits sur le marché en fonction du sucre, du sel, de la matière grasse ? Il faut plutôt travailler sur le modèle et l’éducation alimentaire. Aujourd’hui, toutes nos entreprises sont en mouvement sur ces questions.

LD-LPM : Comment redonner confiance au consommateur?
J. P. Girard :
En l’informant davantage et en étant plus transparent. Nous lançons, en ce moment, un site qui s’appelle Alim’Expert où les consommateurs pourront poser de simples questions sur un aliment, une DLC...et nous y répondrons très rapidement via les fédérations.

L’industrie doit-elle aussi être responsabilisée ?
J.P. Girard :
Lorsqu’il y a fraude, c’est l’exclusion. C’est dramatique pour le consommateur, pour le métier, pour l’emploi également. Les sanctions doivent être très sévères dans ce genre de cas. Mais l’affaire Spanghero est un cas isolé. La plupart des entreprises sont engagées dans des
démarches de qualité, d’informations et de transparence. Il faut des contrôles et des sanctions ainsi qu’une communication de celles-ci.

LD-LPM : Quel regard portez vous sur la loi de consommation en débat actuellement?
J.P. Girard :
Très clairement, nous souhaitons son application, des sanctions et la communication de ces sanctions. Nous sommes dans une situation de guerre des prix qui ne sert plus personne. Elle tue l’emploi et l’innovation, l’investissement, la croissance… et nos entreprises, une à une. Si cette guerre continue, elle nous conduira à l’appauvrissement des produits et des services pour le consommateur. C’est pour cela que j’ai proposé au ministre (Guillaume Garot) de réfléchir à un pacte. On parle beaucoup de pacte fournisseur responsable. J’ai demandé au ministre qu’il y ait un aussi un pacte acheteur reponsable. Car certains ne le sont pas aujourd’hui. Ils font leur métier de manière mécanique quelques soient les filières. Il ne s’agirait pas de rendre ce pacte obligatoire, mais d’être dans le même esprit que le contrat de filière récemment présenté. Pour que chacun se mette en responsabilité.

LD-LPM : Quelle est la position de l’Ania sur l’article 62 de la loi de consommation prévoyant de réouvrir les négociations avec la distribution en cas de forte volatilité des matières premières ?
J.P. Girard :
Quand on voit les prix du saumon qui augmentent de 30 à 70% et qu’en face, la distribution n’est prête qu’à augmenter de 10 à 15%, on va droit dans le mur. Je suis plutôt pour l’intégration de cette clause de renégiociation dans les contrats.

LD-LPM : L’application de cet article pour les farines et les produits céréaliers est défendue par les rapporteurs de la loi. Qu’en pensez-vous ?
J.P. Girard :
Il y a trente ans, le métier du meunier était de faire de la farine. Aujourd’hui, il s’agit de bien acheter son blé. Il faut donc des clauses de renégociation. On est dans le business, dans le marché. On ne peut rester figé sur un prix alors que la matières premières fluctuent de 10, 20, voire 50% à un moment donné. Il faut apporter du bon sens dans les relations. Nous devons partir sur des bases nouvelles avec la Distribution.

LD-LPM : êtes-vous favorable à un rapprochement avec le Medef que l’Ania a quitté il ya quelques années ?
J.P. Girard :
Je rencontrerai leur nouveau président Pierre Gattaz pour envisager notre retour au Medef. L’industrie alimentaire est la première de France. Nous ne pouvons rester isolés. Il faut aussi occuper une juste place au Medef.

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