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Inondations au sud du Brésil : quels impacts sur les récoltes de soja et maïs, et sur les semis de blé ?

L’institut de statistiques public brésilien évalue à environ un million de tonnes les pertes de récolte de soja et de maïs dues aux inondations survenues dans l’État du Rio Grande do Sul.

Antônio da Luz, économiste-en-chef du syndicat d'agriculteurs du Rio Grande do Sul.
© Farsul

Un axiome bien connu des analystes de marché qui veut qu’une sécheresse touche l’ensemble d’un territoire tandis que des inondations, aussi graves soient-elles, ont un impact géographique hétérogène, a été vérifié, ce mois-ci, à l’extrême sud du Brésil.

Quel impact des inondations sur la récolte de soja et de maïs du Brésil ?

Les estimations des récoltes de grains prévues dans l’État du Rio Grande do Sul, publiées à la mi-mai par l’institut de statistiques public brésilien (Conab), tiennent compte de l’impact des inondations exceptionnelles survenues au sud du Brésil les 7, 8 et 9 mai (entre 500 et 600 mm recensés ces trois jours-là sur la majeure partie du territoire de cet État). Du jamais vu depuis un certain 8 mai 1941.

Lire aussi : "Prix des oléagineux - Prix du soja plombés par des perspectives de stocks de fèves excédentaires en 2024-2025”

Or, « cette correction de la Conab, par rapport à ses estimations précédentes (avril), font état de pertes associées aux inondations situées autour d’un million de tonnes en ce qui concerne les bilans finaux cumulés de cette campagne de soja et de maïs », renseigne l’économiste-en-chef du syndicat d’agriculteurs de l’État du Rio Grande do Sul (Farsul), Antônio da Luz. Loin, très loin, des 5 Mt potentiellement perdues estimées par le cabinet de conseil brésilien Safras e mercados au lendemain du déluge dans un entretien relayé par l’AFP.

Une perte d'un million de tonnes, maïs et soja confondus.

Une récolte de soja record

La Conab confirme ainsi une récolte de soja record au Rio Grande do Sul à hauteur de 21,4 millions de tonnes (Mt) de soja (+64,6 % par rapport à la moisson de l’an dernier victime de la sécheresse) et de 5,13 Mt de maïs (+37,5 %).

Les inondations ont eu lieu alors que les récoltes avaient déjà été effectuées sur 76 % des parcelles de soja, sur 83 % de celles de maïs et sur 85 % de celles de riz. « Les dégâts provoqués par les inondations ont été limités à une petite partie d’un faible pourcentage des cultures d’été (austral) », explique Antônio da Luz.

Une prochaine récolte de blé estimée en nette hausse d'un an sur l'autre

Par ailleurs, la campagne de blé 2024-2025 qui démarrera au Rio Grande do Sul à la mi-juin avec les premiers semis – cet État est le premier bassin de blé du Brésil, pays déficitaire en blé qui s’approvisionne essentiellement auprès de l’Argentine pour couvrir les besoins de son marché en farines – ne devrait être compromise ni par ces récentes précipitations exceptionnelles, ni par leur éventuelle réitération. « Les climatologues excluent cette dernière hypothèse, car le phénomène El Niño qui fut un Super Niño, est passé, assure Antônio da Luz. La production de blé au Rio Grande do Sul est même prévue en forte hausse par rapport à la moisson précédente, en berne à cause des fortes pluies advenues en septembre et décembre derniers, soit en fin de cycle des cultures céréalières d’hiver », précise-t-il.

La hausse des prix du blé pourrait s'atténuer

La Conab prévoit au Rio Grande do Sul une sole de blé 2024 en léger retrait avec 1,34 million d’hectares (Mha) devant être emblavés à partir du mois prochain contre 1,5 Mha cultivés l’an dernier (-10,6 %), mais une production potentielle de l’ordre de 4,18 Mt à l’issue de cette campagne 2024-2025, à comparer avec la moisson de 2,89 Mt obtenues fin 2023 (+44,5 %).

Vers une baisse potentielle des cours du blé sur Chicago

« Au Paraná, le deuxième principal État du Brésil producteur de blé, les perspectives de production sont également positives, tout comme en Argentine… », observe Antônio da Luz. « Ce panorama de la région sud-américaine devrait contribuer à atténuer la récente hausse des cours du blé récemment notée à Chicago sous l’effet de la sécheresse dans certaines régions des États-Unis », ajoute-il.

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