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Agrocarburant
Hausse de la consommation française d’E85 de 55% entre 2017 et 2018

La compétitivité prix du superéthanol et l’homologation des boîtiers flexfuel ont boosté la demande. La filière Bioéthanol s’inquiète des conséquences d’un éventuel Brexit dur.

CGB

Le bioéthanol poursuit sa progression dans le paysage des carburants français. Mention spéciale au Superéthanol, ou E85, qui voit sa consommation nationale progresser de 55 % entre 2017 et 2018, à 183 millions de litres, rapporte la Collective du bioéthanol, le 29 janvier à Paris. Les stations distribuant le carburant sont de plus en plus nombreuses : 1 106 en 2018, contre 973 l’an dernier. L’E10 progresse également, représentant 42,9 % des essences consommées l’an dernier (+4,1 % par rapport à 2017). Quelque 6 228 stations le proposent, contre 5 850 en 2017.

Ce bilan flatteur est le résultat de deux facteurs, expliquent les professionnels de la filière : l’arrêté du 15 décembre 2017 encadrant l’homologation des boîtiers flexfuel, et une fiscalité de plus en plus favorable à l’essence par rapport au diesel. « Grâce à une fiscalité avantageuse, l’E85 à la pompe est le carburant le moins cher, à 0,68 €/l au 22 janvier 2019. L’E10 était moins cher de 0,01 €/l par rapport au gazole, à 1,42 €/l à la même date », se réjouit Nicolas Kurtsoglou, responsable Carburant du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole.

Le Royaume-Uni importe 1 à 1,5 Mhl de bioéthanol français

« Nous exportons environ 1 Mhl à 1,5 Mhl d’éthanol sur le Royaume-Uni, notre plus gros client à l’export. En cas de Brexit dur, les États-Unis, en surcapacité de production, compétitifs et qui cherchent désespérément des débouchés, pourraient nous remplacer », alerte Nicolas Rialland, directeur Environnement et Affaires publiques à la Confédération générale des planteurs de betterave. Toutefois, la hausse de la demande intérieure hexagonale pourrait compenser la perte de ce débouché extérieur. « Nous projetons une croissance de la consommation d’E85 de 40 à 50 % en 2019, et 200 à 300 stations supplémentaires distribuant le carburant. Pour l’E10, 300 stations en plus sont espérées », précise Nicolas Kurtsoglou. Ainsi, la production française d’alcool agricole ne devrait pas s’effondrer en cas de Brexit. « Nous avons un outil industriel prévu pour produire 12 Mhl d’éthanol à destination de la production de biocarburant à base de céréales et de betterave. Environ 10 Mhl vont sur le marché français, et le reste part à l’export. Si Brexit dur il y avait, ces volumes pourraient être consommés par la hausse de la demande hexagonale », détaille Nicolas Rialland.

 

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La filière Bioéthanol françaises en quelques chiffres

• 17 à 19 Mhl de bioéthanol/an à partir de céréales et de betterave, dont 12 Mhl pour le débouché énergétique, le reste pour l’alcool alimentaire ;

• 0,5 Mt de maïs, 1,6 Mt de blé tendre, 7-8 Mt de betterave à destination de la production d’éthanol ;

• Les surfaces dédiées à la production d’éthanol représentent moins de 1 % des surfaces françaises agricoles totales, et moins de 3 % des surfaces de céréales/betterave.

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