Aller au contenu principal

Grève : surcoûts pour les opérateurs céréaliers

Les opérateurs céréaliers observent avec inquiétude les difficultés liées aux mouvements sociaux dans le fret ferroviaire. Conséquence directe ou indirecte, l’impact de la grève se fait d’ores et déjà ressentir.

© Pixabay

Thomas Gauthier, délégué général de l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa), signale qu’il est encore trop tôt pour chiffrer les conséquences économiques de la grève des cheminots sur la filière amidonnière, mais estime à environ 15 € la tonne le surcoût global de fret. Le gouvernement devrait permettre de « garantir un service minimum pour le fret ferroviaire afin de limiter le risque d’interruption de la production », alors que l’activité de certains sites pourrait s’arrêter ou fortement ralentir dès la mi-mai. Cette demande se justifie, selon lui, par « des coûts fixes très élevés demandant un flux logistique continu ».

L’Usipa détaille que « 50 % des volumes traités sont concernés par le ferroviaire », soit 3 millions de tonnes par an et que « trois trains sur cinq ne sont pas maintenus ». Les montants engagés pour une prestation non réalisée s’ajoutent aux coûts entraînés pour trouver une solution de transport.

La multimodalité est une solution qui est souvent mobilisée mais « l’accumulation des moyens de transports est très complexe et très coûteuse », explique le syndicat.

Fret routier : déséquilibre offre-demande

Lionel Deloingce, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), s’inquiète et avertit que « si l’appel sur le routier est trop important dans la durée, ce pourrait être un risque potentiel ». Si les livraisons en farines sont assurées par la route, l’approvisionnement en céréales reste en partie dépendant du train. Le coût du fret par la route progresserait de 20 % par rapport à la normale, conséquence de la pénurie de chauffeurs. Une consultation auprès des adhérents a été mise en place afin de déterminer dans quelle mesure un surcoût pourrait s’appliquer aux approvisionnements et aux livraisons.

« La grève est très pénalisante en coût et capacité de transport, et certains silos sont encore remplis alors que les premiers volumes issus de la récolte 2018 sont attendus dès le mois de juin » explique Lionel Le Maire, directeur Transports du groupe agroalimentaire Soufflet (meunerie, organisme de négoce, malteur…). Les conséquences du mouvement social auront un impact sur la campagne de commercialisation et d’exportation, déjà retardée par rapport à l’année dernière.

« Il est impossible de remettre sur la route l’ensemble des contrats ferroviaires, et le transport fluvial pose problème pour les tonnages importants au vu des infrastructures actuelles ».

Lionel Le Maire conclut en expliquant que l’ensemble de la filière céréalière française serait mis en danger à moyen terme et qu’« à l’heure actuelle, il n’y a pas d’alternative au ferroviaire ».

 

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

La main d'une personne avec une poignée de blé au dessus d'un tas de blé.
Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc

À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses…

Antoine Hacard, président de La Coopération agricole - Métiers du grain et Catherine Matt, directrice
La profession céréalière se réjouit de la levée des taxes sur les importations d'engrais états-uniens

L’AGPB et La Coopération agricole – Métiers du grain s’inquiètent de la remontée des prix des engrais depuis le printemps, et…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Graphique prix blé orge maïs France du 25 septembre 2025
Marché des céréales du 25 septembre 2025 - Les prix du blé tendre se maintiennent au-dessus des 190 €/t sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 septembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne