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Grande instabilité des marchés

MAÏS : situation toujours très sensible

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché a connu une véritable explosion la semaine passée au niveau des prix. Une envolée dans le sillage du blé tendre, mais une tendance encore plus sensible avec des températures caniculaires qui ont provoqué un véritable affolement. On a pu ainsi enregistrer des hausses de 5 à 8 E/tonne que ce soit en ancienne campagne ou en nouvelle récolte. Tout comme pour les céréales à paille, la folie est retombée quelque peu, même si l’on sent la situation encore fragile. La vague orageuse qui a traversé le pays en milieu de semaine a contribué à calmer les esprits, même si rien n’est encore joué. Dans certaines régions, les maïs ont d’ores et déjà été touchés de plein fouet par des températures atteignant les 40 C° et des restrictions d’eau qui ont empêché un arrosage abondant. Actuellement les cours ont opéré un retrait en règle, mais contrairement au blé tendre, la situation pourrait rester tendue jusqu’à ce que la nouvelle récolte arrive. Et après…

BLÉ TENDRE : détente

Comme nous l’avions indiqué la semaine passée, la situation qu’a connu le blé, avec une brusque envolée des cours, était exceptionnelle et pour le moins excessive. Le marché est en train de se corriger depuis le début de la semaine et opère un repli par rapport aux niveaux atteints précédemment.

Plusieurs raisons à cela : la première, c’est que, même si la moisson est décevante en règle générale au niveau des rendements, on est tout de même loin de la catastrophe que certaines rumeurs ont bien voulu laisser entendre. Bien sûr certaines régions ou zones de culture ont « pris une claque », mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Les premières coupes ont débuté dans le nord du Bassin Parisien, et, en attendant de plus amples précisions, il s’avère que la situation serait meilleure que prévu. Moins de quantité donc, des PS un peu légers, mais en revanche des qualités qui sont au rendez-vous avec des taux de protéines excellents et des Hagberg intéressants. Donc, la situation n’est pas si alarmante ! Par ailleurs, la flambée de la semaine dernière a provoqué une vive réaction des exportateurs qui ont vu la compétitivité du blé français en prendre un sérieux coup par rapport à nos concurrents. Cela risque d’être le cas pour les marchandises de la mer Noire, et notamment d’Ukraine, pour qui les experts ont estimé à la hausse la récolte 2006. Enfin, après la canicule du début de semaine, les esprits des opérateurs ont été calmés par l’épisode orageux qui a traverse l’Europe. Autant d’éléments apaisant un marché qui a traversé une zone de turbulences mais qui reste instable.

BLÉ DUR : marché au ralenti

Activité commerciale entre parenthèses, avec une demande sans grande vitalité, qui fait face à une offre parcimonieuse et des volumes contractés limités. Les acheteurs questionnent le marché, notamment sur La Pallice.

ORGE DE MOUTURE : plus calme

Beaucoup moins d’effervescence sur un marché plus isolé, même si les cours ont aussi connu une certaine animation.

ORGE DE BRASSERIE : progression

Après un petit retard au démarrage, le marché des brasseries a vu ses prix progresser très nettement, notamment en OBP, pour lesquelles l’inquiétude est grande quant aux résultats finaux de la moisson. Ainsi, la Scarlett a enregistré une hausse d’environ 3 E/t, tout comme l’Esterel pour laquelle on rélève des taux de protéines trop élevés. Les opérateurs scrutent la récolte qui débute en Allemagne.

FRETS : un peu plus animé.

Petite animation cette semaine avec quelques liquidations exécutées en orges de brasserie sur l’intra-communautaire et le portuaire qui s’est réveillé un peu. Toujours des difficultés pour trouver des cales, cette fois-ci pour des raisons conjoncturelles (personnel en vacances). Les cours sont, en général, reconduits.

PROTÉAGINEUX : forte hausse des pois

La fin de semaine dernière a vu apparaître un regain de demande de la part des fab. Toutefois, il s’est ralenti dès lundi, mais a suffi a faire progresser les prix de plusieurs euros. Les pois sont très fermes et l’attente de la nouvelle récolte, bousculée par celle des blés n’arrange pas les choses. Les produits continuent de chauffer alors qu’ils avaient déjà pâti du début de la vague de chaleur. En féveroles, la demande et l’offre sont complètement absentes. Le marché est arrêté et les prix reconduits.

TOURTEAUX : activité en tournesol

Cette semaine, les prix de tourteaux de soja progressent compte tenu de la parité euro/dollar qui n’a pas profité aux échanges, se limitant à quelques achats de compléments d’hiver. Les consommateurs semblent attendre une reprise de l’euro pour revenir sur le marché. En tournesol, on note une petite activité, d’où une hausse des cotations. En colza, le marché est éteint et les prix montent suivant le marché de la graine.

ISSUES DE MEUNERIE : marché atone

Très peu d’opérateurs actifs. Le marché est très calme et devrait le rester jusqu’au 15 août.

DÉSHYDRATÉS : inanimé

Mis à part quelques échanges de pulpes de betteraves en disponible, faisant progresser la cotation dans la Marne, le marché des déshydratés est calme. Les prix sont reconduits en luzernes pour lesquelles la demande reste faible.

CO-PRODUITS : produits laitiers fermes

La hausse des prix farines de poisson prend fin cette semaine mais les fondamentaux restent ceux de la semaine passée. Les pêches sont toujours aussi faibles. En pailles et fourrages, les prix évoluent peu. Les opérateurs ne s’attendent pas à revivre la situation de pénurie de 2003. Les éleveurs sont mieux couverts et ont moins de bétail. De plus, les quantités récoltées seront suffisantes et l’offre bénéficiera d’un report de l’an passé important. Reste la question du transport et de son prix car les régions du Sud risquent d’avoir d’importants besoins. L’activité en produits laitiers reprend du poil de la bête cette semaine avec des échanges en lactosérum et en poudre. Toutefois, elles sont plutôt réalisées sur le moyen terme qu’en spot. Le manque d’offre a fait progresser les prix des deux produits. En PSC, les cours suivent l’évolution du marché des céréales. Peu d’affaires à noter. Les prix des graisses de porc et de volaille n’évoluent pas. L’activité est réduite.

PRODUITS DIVERS : reprise d’activité en légumes secs

En légumes secs, les pois chiches mexicains sont en hausse, les Indiens n’exportant plus. En lentilles canadiennes, les grades 1 sont assez fermes. Le marché gagne en activité.En graineterie, la chaleur est problématique pour le marché de l’oisellerie. Les cours stagnent en l’absence d’acheteurs. Quelques inquiétudes à prendre en compte sur les rendements du sorgho et du millet. Les graines fourragères génèrent peu d’échanges et les cours sont inchangés.

OLÉAGINEUX : les positions acheteurs reculent en colza

Après avoir connu une période de hausse importante, les acheteurs de graines de colza se montrent moins intéressés d’où le recul de l’ensemble des positions acheteurs. Pour autant, les résultats de récolte restent préoccupants. En effet, le bilan du colza est assez sombre. On passe d’une excellente année 2005 à de mauvais rendements pour 2006, entre 25 et 30 q/ha. le potentiel avait déjà été affecté dès le début, au moment des semis. Côté activité, le marché a vu quelques affaires se réaliser en fin de semaine dernière avec des opérations de dégagement mais, globalement, les échanges sont moins nombreux et l’offre fait davantage défaut. Au Canada, les conditions climatiques se dégradent et en Australie, la sécheresse devrait entraîner un recul de la production. Seule l’Ukraine semble bénéficier d’un bilan positif, plus de 500.000 t devraient être récoltées et des offres commencent à apparaître sur les rives de l’Europe de l’Ouest selon, la note des oléagineux.

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