Grains : ODA maintient ses projections haussières
La société de conseil estime que la forte demande internationale, conjuguée au manque d’offre dans certaines régions du globe, continuera de faire grimper les prix dans les prochains mois.
« Les exportations de blé de l’UE se maintiennent au même rythme que l’an dernier. Or, l’offre y est moindre. Cela va devoir s’arrêter, et le blé européen devrait gagner 10 $/t pour se mettre au niveau des origines américaines dans les prochains mois », analyse Didier Nédélec, directeur général du cabinet d’analyse ODA, lors d’une conférence de presse à Paris le 22 février. Dans le détail, les experts d’ODA estiment que l’offre européenne de blé tendre est presque épuisée. Seules la France et l’Allemagne, au sein de l’UE, pourront subvenir aux besoins des acheteurs mondiaux, aux côtés des États-Unis et de la mer Noire. La société de conseil rappelle que la tendance est à la hausse des prix dans cette dernière, avec la progression du rouble, soutenant les prix des grains au départ de la Russie, et les agriculteurs ukrainiens qui attendent le dernier moment pour vendre, avec la baisse continue de la hryvnia. Reste les États-Unis, qui ont des stocks, mais produisent actuellement à perte, avec pour conséquence la baisse des semis entre 2015 et 2016.
Retard des achats égyptiens de blé de 2 Mt
Côté demande, l’Égypte accuse un retard de 2 Mt dans ses achats, d’après ODA. Par ailleurs, « il ne faut pas négliger la demande très élevée en grains d’Asie du Sud-Est », alerte Didier Nédélec, qui bénéficie d’une croissance économique exceptionnelle. Ainsi, la bonne production australienne devrait rester mobilisée sur cette zone. Sans oublier l’Afrique du Sud-Est, qui connaît une sécheresse et une pression ravageur dévastatrices, générant d’importants besoins en maïs et en blé, en provenance d’Argentine notamment.
Des prix de colza à 440 €/t en mai-juin 2017 ?
Du côté des oléagineux, les prix du colza pourraient atteindre 430-440 €/t en fin de campagne, conséquence de la tension sur le marché européen. « Ils pourraient même facilement atteindre, voire dépasser, les 440 €/t si Donald Trump décidait d’augmenter les taux d’incorporation de biodiesel », projette le directeur général. La tendance haussière pourrait encore s’accentuer, si El Niño venait à frapper, rappellent les experts d’ODA.