Aller au contenu principal

Environnement
Gestion de l’eau, ça rame

Entre hausse des redevances et recul sur l’aide à la construction de réserves, des agriculteurs dépités.

CONFORMÉMENT À LA feuille de route pour la Transition écologique qui a découlé de la conférence environnementale de septembre dernier, et qui prévoyait que « la redevance pour prélèvements sur la ressource en eau serait aménagée afin (...) de rééquilibrer la contribution des différents usagers », les agriculteurs verront leur redevance auprès des six agences de l’eau, globalement augmenter sur la période 2013-2018. Sur les 13,8 Md€ de redevances attendus sur cette durée, la part des industriels, énergéticiens et agriculteurs augmentent de 2 points pour atteindre les 14 %. « Une tendance plutôt nouvelle pour cette dernière catégorie de consommateurs », souligne Les Échos des 26 et 27 octobre. Cependant, alors que l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse appliquera une augmentation moyenne de 10 % de la redevance sur les prélèvements d’eau des agriculteurs, celle de Seine-Normandie a décidé de maintenir leur contribution à 2 %.

Incohérence de l’État
    Dans le même temps, les directeurs de ces mêmes agences de l’eau recevaient « un courrier en date du 2 octobre signé de Delphine Batho, ministre de l’Écologie, leur demandant de suspendre toute forme de soutiens financiers à la création de réserves de substitution, dans l’attente d’un énième rapport confié à une mission parlementaire » (cf. encadré), révèlent dans un communiqué en date du 22 octobre les représentants des agriculteurs, à savoir la FNSEA, les Irrigants de France, Coop de France, Orama et les Jeunes agriculteurs. « Cette décision est inacceptable, s’indignent les organisations signataires. Les agriculteurs n’ont que trop attendu, des dépenses d’études ont été engagées, et surtout, ils ne veulent plus revivre l’angoisse d’une nouvelle sécheresse.» Un nouveau coup dur qui arrive après l’abandon par Delphine Batho en juillet des deux décrets, annoncés par Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy en mars 2012, qui devaient faciliter la création de retenues d’eau pour l’irrigation de moins de 350.000 m3 et limiter les recours contentieux après la mise en service des retenues.
    Une décision d’autant plus surprenante que, le 16 octobre à Rome, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, en compagnie de ses homologues espagnol et italien, a réaffirmé la nécessité de réinvestir dans la ressource en eau. Concernant « les investissements destinés à l’amélioration de l’irrigation, (ils) appuient le financement des ouvrages qui permettent l’amélioration (…) de la capacité de la régulation (notamment par retenues de substitution) », indique le communiqué ministériel.

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

manifestants tunisiens avec pancartes réclamant la fermeture des usines de phosphate à Gabès à Paris le 26 octobre 2025
Engrais : les manifestations contre les usines tunisiennes de Gabès n’auront pas d’impact sur le marché des phosphates

Depuis le 10 octobre dernier, la ville de Gabès en Tunisie est agitée par un vaste mouvement populaire réclamant la fermeture…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne