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Intervention
Geste de Bruxelles pour la Hongrie

Face au problème récurrent de l’intervention sur le maïs, la Commission européenne devrait débloquer un budget en faveur de Budapest

GESTION. Pressée d’en finir avec l’intervention sur le maïs, la Commission de Bruxelles a mis sur la table des ministres de l’agriculture de l’Union, le 29 janvier, une proposition pour faciliter l’adoption de cette disposition.

Elle envisage en effet de débloquer en faveur de la Hongrie 9,3 millions d’euros sur l’exercice budgétaire 2007 et 10,4 millions en 2008 afin de l’aider à faire face au gonflement de ses stocks de céréales.

Comme elle s’y était engagée auprès de son collègue hongrois Laszlo Kovacs, pour lui faire accepter de débloquer sa proposition d’abolition de l’intervention dans le secteur du maïs, la commissaire européenne à l’agriculture Mariann Fischer Boel a transmis au Conseil, le 17 janvier, un projet de règlement offrant des facilités financières aux Etats membres qui seront les plus directement touchés par la suppression de cet outil de gestion.

Elle prévoit, pour les exercices 2007 et 2008, de couvrir une partie des frais engagés par les pays qui réalisent des achats à l’intervention.

En fait, cette mesure technique s’adresse à la Hongrie qui, depuis son adhésion à l’UE en 2004, doit faire face à de grandes quantités de céréales proposées à l’intervention dans un contexte national de taux d’intérêts très élevés.

Hongrie : des stocks de maïs de 6,2 millions de tonnes en 2008

L’ impact de cette décision sur le budget communautaire est évalué par les services de la Commission à 9,3 millions d’euros pour 2007 et à 10,4 millions d’euros pour 2008. Elle s’appliquerait rétroactivement à compter du 1er octobre 2006, précise le projet de décision. Bruxelles anticipe une forte progression des stocks de maïs en Hongrie.

Selon les prévisions, ceux-ci s’établiraient à près de 5 millions de tonnes en 2007 (exercice budgétaire) puis à 6,2 millions de tonnes l’année suivante.

La Commission demande aux ministres de l’agriculture des Vingt-sept d’examiner cette proposition en même temps que l’abolition de l’intervention sur le maïs. Toutes deux devaient être présentées lors du Conseil agricole du 29 janvier en vue d’une adoption rapide dans les prochains mois.

Lors d’un premier tour de table au niveau des experts agricoles des Etats membres, le 15 janvier, seules la Roumanie, la Hongrie, et dans une moindre mesure l’Autriche ont faire part de leurs réticences à l’égard de l’initiative de Mme Fischer Boel.

Quid de la réaction française ?

Au regard du calendrier fixé par la présidence allemande, ces pays redoutent que les discussions sur l’intervention soient quelque peu escamotées. En revanche, Paris n’a pas relayé les protestations des céréaliers français très attachés à l’intervention.

Les professionnels français de la filière, conscients du problème posé par le stock de maïs en Hongrie, jugent la suppression de l’intervention « trop radicale ». Ils craignent que cette étape soit un premier pas franchi en direction de l’abolition de tous les mécanismes d’intervention dans le secteur des céréales.

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