Aller au contenu principal

Présidentielle 2012 : les réponses des candidats
Front de gauche : « Des exploitations moins grandes, plus écologiques et plus de régulation »

Responsable de la Commission agriculture du Front de gauche, Laurent Levard présente un projet agricole en rupture totale avec l’actuel.

« Le Front de Gauche défendra une agriculture écologique si Jean-Luc Mélenchon est élu », assure Laurent Levard, président de la Commission agricole du jeune parti. Parce que « le modèle actuel de l’agriculture ne correspond pas aux attentes générales », le Front de gauche entend articuler sa politique « autour d’une transition écologique de l’agriculture » afin de « fournir des aliments de qualité à l’ensemble de la population, en permettant de créer des emplois et de revenir sur les ravages environnementaux que génère l’agriculture actuelle ». Pour cela, il faudra revenir à une agriculture plus paysanne « en rupture avec le processus actuel de la réduction du nombre d’exploitations et de la concentration de la production », selon le Front de gauche.
 
En rupture avec le modèle agricole productiviste
Mesure phare du projet du Front de gauche, la mise en œuvre du « principe d’une surface maximale d’exploitation par actif. » Aucun chiffre n'est encore fixé, mais « il est clair que certaines exploitations existantes sont trop grosses, notamment les exploitations céréalières » explique Laurent Levard. « Les terres libérées serviront à l’installation de jeunes agriculteurs et à l’agrandissement des petites exploitations », précise-t-il. L'idée est de « redistribuer les terres en favorisant les agriculteurs s’inscrivant dans une transition écologique. »
Au-delà de la taille, les pratiques culturales devront aussi évoluer par un plan de transition vers « une agriculture beaucoup plus économe en intrants et en insecticides ». Ceux-ci « devront être réduit de 50 % en une mandature », explique le responsable agricole du Front de gauche. Quant aux OGM, qui ne répondent pas aux attentes de la société, le Front de gauche les refuse en bloc compte tenu de l’enjeu de la brevetabilité du vivant qu’ils représentent.
Concernant les biocarburants, le Front de gauche « cessera tout soutien aux agrocarburants de première génération » pour étouffer leur production et leur importation. Les volumes importés « contribuent à l’accaparement des terres, au recul des agricultures paysannes et à la destruction de l’écosystème » estime le Front de gauche. A l’échelle nationale, les filières agrocarburants sont « hautement discutables, voire négatives selon certaines études », justifie Laurent Levard. Et de conclure, « de manière générale, il faut limiter la concurrence avec la production alimentaire, qui contribue à la progression des cours sur le marché mondial ». Tous ces éléments devront s’intégrer dans une politique visant à relocaliser les productions « pour retrouver des zones d’élevage proches des grandes zones de production céréalière, par exemple ».

Régulation, gestion des marchés agricoles, et prix rémunérateurs
Le Front de Gauche entend réintroduire dans la Pac, « des outils de régulation et de gestion des marchés agricoles avec des prix rémunérateurs dans des conditions moyennes de production. » « Le maintien de mécanismes de production comme les quotas laitiers, qui peuvent être un outil pour relocaliser les élevages » sont prioritaires pour Laurent Levard. Néanmoins certaines pratiques comme les restitutions à l’export sont écartées. « La priorité doit être la consommation intérieure, sans nous empêcher d’exporter des produits transformés à forte valeur ajoutée », précise Laurent Levard.
Concernant les aides Pac, « il faut sortir du système de rente absolument injuste, qui perdure et qui profite aux grands céréaliers, alors que d’autres vivent sous le seuil de pauvreté ».
Sur la régulation des prix agricoles, le Front de gauche réclame « la reconnaissance du droit des états et des régions à réguler et à protéger leurs marchés agricoles, dans les pays du Sud comme dans ceux du Nord. » D’autre part, « Il faut lutter contre la spéculation sur les marchés à terme, en imposant des limites de position collectives aux spéculateurs financiers » relève Laurent Levard. « Aux alentours de 30 %, la proportion d’opérateurs non commerciaux suffise à assurer la fluidité du marché », ajoute t-il. Pour réduire la volatilité des prix et les écarts entre offre et demande , « des systèmes coordonnés de stocks mondiaux, régulateurs et non d’urgence » doivent être mis en place.
Enfin, la relation entre le agriculteurs, leurs clients et la grande distribution, pourrait tourner à l’avantage de l’amont, avec la mise en place « de coefficients multiplicateurs maximums » sur certains produits, dont la liste reste à définir. « Si à un moment donné, la grande distribution cherche à augmenter les prix aux consommateurs, les prix à la production augmenteront automatiquement », explique Laurent Levard.

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

manifestants tunisiens avec pancartes réclamant la fermeture des usines de phosphate à Gabès à Paris le 26 octobre 2025
Engrais : les manifestations contre les usines tunisiennes de Gabès n’auront pas d’impact sur le marché des phosphates

Depuis le 10 octobre dernier, la ville de Gabès en Tunisie est agitée par un vaste mouvement populaire réclamant la fermeture…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne