France Export Céréales veut promouvoir la baguette française en Chine pour mieux exporter son blé tendre
Si la Chine est pratiquement autosuffisante, elle a besoin d'importer des blés hautement protéinés pour en améliorer la teneur de sa récolte. Faute de disponibilités en cette qualité, l'origine française a du mal à percer dans l'Empire du milieu.
En 2014, sur les 2,9 Mt de blés améliorant et biscuitier importées par la Chine –à comparer aux 130 Mt de sa consommation prévisionnelle pour 2014/2015–, la France a, exceptionnellement, expédié 54.000 t. « Un volume très marginal mais qui a un grand sens symbolique », explique Li Zhao Yu, responsable du bureau de Pékin de France Export Céréales. « C'est la première fois que le gouvernement chinois essayait le blé améliorant français : ce fut une belle découverte. » Et d'ajouter : « Il a même tenté d'en racheter mais sans succès. La France ne possède pas de disponible protéiné suffisant à l'exportation. » Au vu de ce constat, France Export Céréales est en cours de réflexion, pour savoir s'il ne serait pas intéressant de « faire la promotion en Chine des produits de panification à la française, comme la baguette, pour y faire accepter nos blés ». Car rien ne vaut les blés hexagonaux pour fabriquer du pain et des pâtisseries à la française ! C'est, en tout cas, le message que l'association veut transmettre aux consommateurs, industriels et autorités chinoises.
Exporter des blés meuniers plutôt que protéinés
« La Chine est le premier pays producteur en quantité de blé avec 126 Mt, mais la moitié, de faible voire de basse qualité, ne peut pas répondre à la demande des meuniers, parce que le marché s'est segmenté », indique Li Zhao Yu. Pour le seul secteur de l'industrie agroalimentaire, le pays a besoin, chaque année, de plus de 1 Mt de farine de type occidental (+7 %/an) et 5 Mt de farine biscuitière (+6 %/an). « La Chine dépend donc des blés protéinés importés (13,5 % mini) pour produire ses farines spécifiques, répondant à un marché en pleine évolution. »
Actuellement, les principales origines des importations chinoises sont l'Australie, les États-Unis et le Kazakhstan. « Mais, si les blés français ont un prix compétitif et sont en quantité conséquente, nous pourrons en exporter », assure Li Zhao Yu.
La France et le Danemark sont les deux seules origines européennes de blé, qui ont reçu l'agrément phytosanitaire pour être expédiées dans l'Empire du milieu, suite à la signature d'un accord entre l'UE et la Chine. Dans l'Hexagone, seule la région Rhône-Alpes en est exclue, en raison d'« un problème de carie commune du blé », précise Li Zhao Yu, responsable du bureau de Pékin de France Export Céréales.