Aller au contenu principal

Protection des plantes
Formation et information tous azimuts

Du champ au Salon international de l’agriculture, l’UIPP pérennise ses engagements tout en élargissant ses initiatives pédagogiques

MALGRÉ UNE BAISSE structurelle des ventes de produits phytosanitaires depuis maintenant six campagnes, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) persiste et signe dans son engagement vers une plus grande transparence. Cette dernière continue son travail de terrain au service de l’agriculture raisonnée – par l’intermédiaire de L’École des bonnes pratiques phytosanitaires – et va à la rencontre du grand public – avec son stand au Salon international de l’agriculture en 2006 – sans perdre de vue son objectif premier d’être une force de proposition sur les débats réglementaires.

L’agriculture raisonnée à l’honneur

Selon Vincent Gros, vice-président de l’UIPP, les estimations de ventes de produits phytosanitaires pour la campagne en cours font état d’un « recul assez significatif », par rapport à 2004/2005, qui a enregistré une hausse technique du chiffre d’affaires du marché de la phytopharmacie (cf. l’encadré ci-dessous). Cette régression s’avère dans le prolongement de la baisse structurelle enregistrée depuis les six dernières campagnes. Entre 2000 et 2006, la baisse des tonnages de produits phytosanitaires utilisés avoisine les 40 %, passant de 120.000 t en 2000 à environ 75.000 t en 2006. Les agriculteurs ont en effet tendance aujourd’hui à limiter leurs traitements. Si l’on prend l’exemple des produits anti-mildiou, le nombre de passages a régressé de 8,4 en 1999/2000 à 5,5 en 2004/2005. Cette baisse régulière et significative illustre « l’effet direct de la mise en pratique de l’agriculture raisonnée (…) qui entraîne une baisse des ventes en volume et en chiffre d’affaires», explique Vincent Gros. En cumulé depuis 1999/2000, l’UIPP observe un repli de 13 % des ventes des produits phytosanitaires de ses adhérents et de 16 % de leurs utilisations par les agriculteurs.

« Mais ce n’est pas parce que l’on a cette évolution que l’UIPP va changer de politique vis-à-vis de l’agriculture raisonnée », insiste le vice-président. Les entreprises ont su faire face à cette dégradation de l’activité commerciale par la « baisse de leurs coûts de mise en marché », combinée à « un phénomène de concentration spectaculaire, qui se poursuit au niveau de la distribution », poursuit-il. Et Denis Tardit, président de l’UIPP, de déclarer : « Il nous faut aller vers des produits modernes, de plus en plus respectueux de l’environnement, qui amènent plus de compétitivité à l’agriculture et à toute la filière. »

Des citoyens difficiles à convaincre

« On ne pourrait pas avoir notre niveau agricole et agroalimentaire sans les produits phytosanitaires, renchérit Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’UIPP. D’où la nécessité d’informer le grand public et les politiques sur ces sujets. » Son message : « Travailler mieux plutôt qu’utiliser moins de produits phytosanitaires. »

C’est dans cette perspective, que l’UIPP a pour la première fois présenté un stand au Salon international de l’agriculture en février dernier, sur le thème : “Protéger les plantes, pourquoi et comment ?” Une expérience concluante puisque, selon un sondage réalisé sur place, 83 % des interviewés considèrent nécessaire l’initiative d’information de l’UIPP et 89 % utile de communiquer sur les produits phytosanitaires. Cependant, seulement 14 % des gens ont changé d’avis concernant la phytopharmacie, après la visite du stand. Comme quoi, il reste encore du travail pour convaincre le citoyen de la nécessité d’utiliser des produits de protection des plantes, dans le respect de l’environnement, de l’utilisateur et du consommateur.

Les bonnes pratiques en question

C’est tout l’enjeu de l’École des bonnes pratiques phytosanitaires. Mise en œuvre par l’UIPP, elle a permis de former 1.200 agriculteurs en 2005/2006. « Le bilan qualitatif est très positif car ces journées sont jugées extrêmement utiles » par les participants, qui apprécient les recommandations qu’ils leur sont prodiguées quant à la protection de l’utilisateur et de l’environnement. Le bilan quantitatif est plus « mitigé », comparativement à l’objectif initial de 8.000 à 10.000 producteurs formés, tempère Vincent Gros. La campagne prochaine, l’UIPP espère bien atteindre le score des 4.000.

Mais, seule, elle ne pourra guère aller au delà : « Le dispositif actuel atteindra rapidement ses limites », explique le vice-président. C’est pourquoi l’organisation envisage de faire appel à l’ensemble de la filière pour mettre en place « un schéma du type Adivalor (…) avec le succès que l’on connaît », où l’UIPP interviendra auprès des chambres d’agriculture, des instituts techniques et autres acteurs du secteur. « Cette mise en commun de compétences et de moyens » permettra d’atteindre l’objectif, à savoir « l’amélioration des bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires et de protection de l’utilisateur » de quelque 10.000 agriculteurs par campagne. L’UIPP se donne un an pour mettre en place cette démarche collective : « C’est une volonté de notre part mais aucune organisation contactée n’a pour l’instant donné son avis sur la question. » Cependant, Denis Tardit se veut optimiste : « Respect de l’environnement, protection de l’utilisateur et productivité, ne sont pas opposables. On est sur la bonne voie mais il faut que toute la filière s’engage. » Et le président de l’UIPP de conclure : « Les professionnels ont besoin d’un engagement fort de la filière pour améliorer l’image de l’agriculture dans le grand public. »

Et c’est sur ce crédo de l’information et de la formation, que l’organisation inscrit sa présence, pour la première fois, au Space 2006. Il s’agit de « redonner aux agriculteurs des éléments et des arguments sur l’utilité des produits phytosanitaires et l’évaluation des risques », indique Jean-Charles Bocquet car « l’information du grand public sur l’agriculture et tous les domaines agricoles est l’affaire de toute la filière », des instituts techniques, des institutionnels, des industriels comme des producteurs. Rendez-vous est donc pris du mardi 12 au vendredi 15 septembre prochains à Rennes, pour découvrir ou redécouvrir le stand de l’UIPP, inauguré au Sia 2006 et qui sera adapté pour l’occasion afin de répondre aux attentes des professionnels.

Les plus lus

Illustration d’un port de commerce avec des grues, un navire cargo et un tas de blé symbolisant les exportations céréalières françaises vers l’étranger
Taxes douanières de Donald Trump : FranceAgriMer confirme le manque de visibilité sur le prix des céréales

FranceAgriMer a présenté le 16 avril la situation des marchés céréaliers au niveau mondial, européen et français pour le mois…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

prix du blé tendre rendu Rouen, de l'orge fourragère rendu Rouen et du maïs rendu Bordeaux en juillet août 2024
L'incertitude domine les marchés des céréales quant à de supposés pourparlers entre la Chine et les États-Unis

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne