Fnams : l’interdiction du Diquat limiterait la sole de semences de tournesol
La réhomologation du Diquat, en cours de révision à l’échelle européenne, est loin d’être chose faite. La décision a été reportée en 2018.
« La production de semences, notamment de tournesol, de potagères, de fourragères et de betterave, serait mise à mal par la disparition du Diquat [matière active herbicide, utilisée comme dessiccant en fin de cycle sur les cultures porte-graines] », s’est inquiété, le 24 mai à Paris, Jean-Noël Dhennin, président de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams), lors de la présentation de son congrès qui se déroulera le 9 juin à Nîmes sur le thème "Semences 3.0 : innover pour s’adapter". « Les espèces qui ne supportent pas l’endainage pourraient disparaître de certaines régions, comme le tournesol dans le secteur "bordure maritime Atlantique" », ajoute Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la Fnams. Reportée en 2018, la décision de réhomologation du Diquat, qui fait l’objet d’une révision au niveau européen, n’est pas gagnée d’avance.
Hausse de 32 % des surfaces en tournesol en 2017
Si le Diquat était interdit, cela stopperait la hausse spectaculaire des surfaces de production de semence de tournesol enregistrée en 2017, de +32 % à 17 950 ha, selon les prévisions de l’Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses (Anamso). La sole en colza serait stable, d’un an sur l’autre, à 10 600 ha. Celle de soja s’élèverait à 3 650 ha.
En céréales à paille et protéagineux, les soles pour 2017 s’établiraient respectivement, selon les chiffres non exhaustifs du Gnis à fin mars (contrats enregistrés en variétés d’hiver), à environ 133 000 ha (contre 154 000 ha en 2016) et 6 000 ha (contre 13 300 ha en 2016). L’AGPM table pour 2017 sur des surfaces en maïs de 56 500 ha, en baisse par rapport à 2016.
Luzernes et trèfle ont le vent en poupe
La Fnams a également mis en avant la « la tendance haussière » en 2017 des surfaces de légumineuses à petites graines (luzerne, trèfle). Au total, les superficies consacrées à la production de semences de fourragères (graminées, légumineuses et autres fourragères) passent de 46 500 ha en 2016 à presque 48 000 ha en 2017, selon les statistiques non définitives (à fin mars) du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis).