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Engrais : un début de campagne tendu

La hausse de l’énergie entraîne des achats par anticipation, amenant des retards de livraison. Mais pas de pénurie en vue !

“La campagne des engrais 2005/2006 a débuté en juin, et comme l’année passée, encore plus que l’année passée peut être, elle a commencé sur une hausse des prix importante, puisque la plupart des produits azotés a déjà augmenté de 25 %», indique en substance Gilles Poidevin, délégué général de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa).

Des achats par anticipation

Ce net renchérissement des engrais est le reflet du bond des cours mondiaux de l’énergie et des matières premières. Cette situation conduit, «et sans doute de façon un peu plus forte que lors de la dernière campagne», à une anticipation des commandes et des demandes de livraison. «Les clients essayent d’éviter les hausses prévisibles des prochains mois, hausses qui semblent inévitables avec des prix de pétrole et de gaz qui continuent d’être très élevés», explique le délégué général.

Cependant, même si l’on constate un allongement des délais d’exécution à l’heure actuelle, il ne faut pas redouter de pénurie, comme certains le craignent. «Le marché sera approvisionné de façon normale, avec des retards de quelques semaines possibles», rassure Mario Scardigli, le président de l’Unifa.

Une production en continu

De fait, les industriels de la fertilisation français et européens travaillent en continu et approvisionnent donc progressivement les distributeurs de l’ensemble de la Communauté. L’«affolement des agriculteurs» n’est donc pas justifié, selon ces derniers.

Dans un contexte de stabilité des volumes d’engrais utilisés1, les adhérents de l’Unifa, producteurs nationaux et d’autres Etats membres, représentent 78 % des tonnages commercialisés en France. Ils ont encore amélioré leur position au détriment des importations des pays tiers, principalement Russie, Ukraine et Moyen Orient. «L’élargissement a eu pour conséquence d’améliorer le degré d’autosuffisance de l’agriculture européenne2», affirme Gilles Poidevin.

Une industrie en redressement

L’Unifa continue de défendre ce secteur de la production d’engrais, stratégique pour l’agriculture française. En 2004, ce sont 52 % des besoins de fertilisants du marché français qui ont été fournis à partir du territoire national. «Notre industrie se redresse3 avec des perspectives plutôt positives, malgré les augmentations fortes et répétées des prix des matières premières, qui seront difficiles à répercuter dans un contexte agricole morose», conclut le délégué général de l’Unifa.

(1) Le seuil de 10,6 Mt d’engrais livrés en France (10.561.000 t en 2004/2005), stationnaire pour la troisième année consécutive, semble constituer un palier, qui correspond à la fois à une surface cultivée stable (malgré les variations de la jachère autorisée) et à une utilisation plus optimale de la fertilisation raisonnée. (2) Les principales progressions à l’importation depuis quelques années étaient le fait de quelques uns des nouveaux pays de l’UE. Ils doivent maintenant respecter les règles du marché unique, faisant disparaître les pratiques de dumping et de concurrence déloyales. (3) Pour l’année 2004, la rentabilité, mesurée par le bénéfice net, est apparue positive alors que les années antérieures avaient vu les résultats moyens du secteur dans le rouge. Les bénéfices ont été favorisés par l’absence de coûts de restructuration, puisque cette année 2004 n’a pas connu de fermetures d’usines en France, et en Europe.

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