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Blé tendre
Déséquilibre du marché mondial

L’OniGC précise que l’explosion des cours des céréales en France est le résultat d’une offre mondiale souvent insuffisante pour couvrir les besoins

MARCHÉS. Le Conseil spécialisé Céréales de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (OniGC) qui a eu lieu le 12 septembre dernier, a souhaité préciser que la hausse intervenue sur le marché des céréales en France, en Europe et dans le monde est d’abord le résultat d’un déséquilibre mondial entre l’offre et la demande. Au cours des dix dernières années la production mondiale de céréales (hors riz) a été inférieure à la demande à huit reprises.

à la fin de la campagne 2007/2008, le ratio stock sur consommation devrait s’établir à 12,5 %. Ce même ratio s’établissait à quelque 20 % à la fin de la campagne 1995/1996 et à 16 % fin 2003/2004. Si l’on regarde plus spécifiquement le cas du blé on constate qu’au cours de cette même période de dix ans la production a été inférieure à la consommation à 7 reprises. La consommation de blé en 10 ans a cru de 4,1 % tandis que la production n’a augmenté que de 3,6 % au cours de la période.

Des surfaces mondiales en déclin

La présente campagne est caractérisée par une consommation de 614 millions de tonnes (Mt) alors que la production est estimée à 607 Mt. Il en résulte une nouvelle baisse des stocks mondiaux qui passent à 111 Mt, soit un ratio stock sur consommation qui décline à 18,1 % contre 19,2 % soit le niveau le plus bas depuis 1975/1976.

Entre 1997 et 2006, les surfaces mondiales dédiées au blé ont décliné de quelque 23 millions d’hectares en passant de 231 Mha à 208 Mha. Cette perte de surfaces représente sur la base d’un rendement moyen des 20 dernières années (2,6 t/ha) une perte de production de l’ordre de 60 Mt.

Ce retrait de la sole consacrée au blé est l’une des raisons qui ont amené à la situation d’insuffisance de l’offre par rapport à la demande. Il faut noter que cette baisse de surfaces ne concerne pas l’Europe (hors CEI) puisque au cours de la période c’est le seul ensemble géographique dont la sole de blé est restée stable.

En revanche les superficies ont fortement baissé dans la CEI (-4 Mha), aux États Unis (6 Mha, liées en partie au découplage des aides qui a permis de substituer du soja au blé tout en continuant de recevoir les aides directes qui auparavant étaient réservées au blé), en Chine, où l’industrialisation et l’urbanisation " mangent " des terres arables et à la substitution au blé de productions légumières plus rémunératrices, en Argentine au profit des maïs et des sojas (-1,8 Mha) et en Afrique du Nord (-0,8 Mha).

UE à 27, baisse de 3 % de la production

Selon l’OniGC, la production 2007 de blé tendre dans l’Union européenne à 27 est estimée en baisse (-3 %) à environ 114,5 Mt contre 117,5 Mt en 2006. Dans la partie occidentale de l’Union européenne, l’abondance des précipitations a dégradé la qualité de la récolte et amené à des révisions à la baisse des estimations de production.

Dans la partie orientale de l’Union, des vagues successives de sécheresse et de fortes chaleurs ont réduit très significativement les rendements. Les récoltes sont en baisse de 44 % en Roumanie, de 35 % en Bulgarie et de 17 % en Hongrie.

Toutefois, deux parties de l’Union européenne échappent à la forte réduction de la production. D’une part l’Espagne, qui a engrangé une bonne récolte, en nette progression par rapport à 2006 et par rapport à la moyenne décennale (environ 5 Mt). Et d’autre part sur le pourtour de la mer Baltique, la Pologne, les pays baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie), la Suède et la Finlande enregistrent des récoltes supérieures à 2006. En Pologne, la récolte 2006 avait été fortement pénalisée (7 Mt), alors la récolte 2007 est estimée en hausse de 24 % à 8,8 Mt, un niveau équivalent à la moyenne décennale. Dans les pays baltes, l’augmentation des superficies et de meilleures conditions climatiques devraient permettre d’atteindre un niveau élevé de production.

Stocks de report au plus bas

Alors qu’au mois de juillet, l’estimation de la production était en croissance par rapport à 2006, la récolte est désormais évaluée en baisse de 3 % en raison des mauvaises conditions climatiques estivales. Compte tenu d’un stock de report réduit (disparition des stocks d’intervention en 2006/2007) et malgré le recours à des importations presque équivalentes à 2006/2007, les disponibilités apparaissent en réduction de 7 %.

Les importations sont estimées à un niveau légèrement inférieur à 2006/2007 (4,3 Mt) en partant de l’hypothèse d’une reprise des exportations de blé ukrainien au cours de la campagne. Le niveau particulièrement élevé des cours et la diminution des disponibilités provoquent une forte réduction de la consommation animale (-10%). En effet, aux prix actuels, le blé tendre n’est pas compétitif en alimentation animale dans la péninsule ibérique et au Benelux. Le maïs et les céréales secondaires (sorgho, triticale,…) ainsi que les autres produits disponibles (tourteaux de colza communautaires ; tourteaux de soja, manioc,…) gagnent, en revanche, en compétitivité.

Progression de la demande

Les utilisations humaines et industrielles sont estimées en légère hausse (+2 %) compte tenu del’entrée en activité de nouvelles unités de bioéthanol (en France notamment) et d’une amidonnerie de blé (au Royaume-Uni). Par rapport aux premières prévisions de juillet, est revue à la baisse l’estimation des exportations de blé tendre-grain . Compte tenu de l’insuffisance de compétitivité prix des origines communautaires sur les marchés internationaux et des engagements importants déjà contractés en blé américain et russe, les exportations sont évaluées à 7,4 Mt, essentiellement à partir de France et d’Allemagne. La disparition des stocks d’intervention réduit considérablement le potentiel d’exportations à partir des nouveaux États membres. Les stocks de fin de campagne s’affichent à un niveau particulièrement bas, légèrement supérieur à un mois d’utilisation totale (exportations comprises).

Récolte en hausse aux états-Unis

Aux états Unis, la récolte est finalement en hausse de 8,2 Mt par rapport à la précédente campagne. Cela est dû essentiellement à la hausse de la production des Hard Red Winter (+39 %) tandis que celle des Soft Red Winter régresse de 7,7 %. La production des blés de printemps est estimée en hausse (blé tendre et blé dur) grâce, en particulier à de meilleurs rendements pour les HRS. Les exportations sont en forte hausse et surtout ont débuté très rapidement. Selon l’USDA, les engagements américains sont supérieurs de 94 % à ce qu’ils étaient l’an dernier à la même époque. Les engagements US représentaient le 23 août d’ores et déjà 56 % des exportations totales prévues.

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