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Des surfaces de maïs et de soja en progression devraient tirer les prix des engrais vers le haut

Dans son rapport annuel 2024, publié le 19 février, Nutrien, la société canadienne du Saskatchewan, l’un des plus importants producteurs d’engrais au monde (26 milliards de dollars de ventes en 2024), a donné sa vision de l’année 2025 en ce qui concerne son activité.

Engrais dans un champs
Le marché des engrais plutôt haussier en 2025 selon Nutrien
© Nutrien

Les dirigeants de la société canadienne du Saskatchewan Nutrien, lors de la publication des activités de l'entreprise le 19 février, ont fait le constat que le ratio mondial stocks de grains sur utilisations reste faible face à une demande qui demeure forte, ce qui crée un environnement favorable aux prix des matières premières agricoles en 2025. « Aux Etats-Unis, nous nous attendons à des semis de maïs entre 91 et 93 millions d’acres et entre 84 et 86 millions d’acres pour le soja. Nous nous attendons donc à une forte demande en engrais pour le premier semestre de l’année en Amérique du Nord », notent les dirigeants.

Nutrien prévoit aussi une augmentation des surfaces plantées de 5 % en maïs safrinha au Brésil et donc, là aussi, une augmentation de la demande en fertilisants sur les six premiers mois de cette année. « Les conditions d’humidités des sols sont plutôt favorables et les prix du maïs plutôt élevés », indique le rapport d'activité.

Pour la zone Australie, les responsables de Nutrien font le pari d’un dollar australien plus faible et d’une forte demande à l'exportation en céréales comme en oléagineux, ce qui conduirait à de plus importants besoins en intrants du pays.

Potasse, azote, urée et phosphore

Les livraisons de potasse ont « rebondi » aux alentours de 72,5 Mt en 2024, avec une demande accrue des pays consommateurs comme la Chine, le Brésil ou encore la zone Asie du Sud-Est. Elles devraient atteindre entre 71 Mt et 75 Mt selon les estimations de Nutrien en 2025.  

L'équilibre entre l'offre et la demande d'azote aux États-Unis devrait être tendu avant la saison d'épandage du printemps, car les importations nettes d'engrais azotés au cours du premier semestre de l'année d'engrais 2024-2025 ont diminué d'environ 60 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. La fourchette oscille entre une borne basse, pouvant révéler une offre insuffisante face à une demande dynamique, qui pourrait être plus forte que prévu (borne haute). Deux autres éléments compteront en 2025 sur ce segment : des problématiques opérationnelles en matière de livraison au niveau mondial tout comme des travaux de maintenance en cours dans les régions productrices clés.

Lire aussi : Marché des engrais : la tension monte sur les prix

Les prix des produits à base d’urée et de nitrate d’ammonium ont progressé lors de ce premier trimestre 2025 (demande forte dans les pays gros utilisateurs et offre limitée), la Chine poursuivant une politique de restriction de ses exportations. Nutrien estime que les prix du gaz naturel en Amérique du Nord devraient demeurer compétitifs face à ceux pratiqués en Europe et en Asie.  

Enfin, Nutrien estime que « les marchés des engrais phosphatés restent fermes en Amérique du Nord, avec des stocks historiquement bas début 2025 ». L’entreprise canadienne prévoit des exportations chinoises au même niveau que celles de 2024, avec notamment des volumes des deux principaux produits (DAP et MAP) compris entre 6 Mt et 7 Mt. La demande mondiale sera aussi tirée par les besoins en Inde, en raison de stocks très bas dans ce pays.

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