Aller au contenu principal

Spécial Congrès des grains de Dijon
Des semis de colza difficiles en Bourgogne

Les surfaces de colza dans des secteurs de l’est de la France pourraient une nouvelle fois reculer. La sécheresse et les dégâts d’insectes pénalisent les travaux d’emblavement et le développement des plantes.

© Pixabay

« On n’atteindra pas la moyenne des surfaces historiques de colza sur la Bourgogne cette année », s’exprime Michael Geloen, ingénieur de développement Bourgogne/Franche-Comté de Terres Inovia. En 2018, Agreste estimait les surfaces en Bourgogne/Franche-Comté à 114 000 ha. Ce chiffre s’élevait à 189 585 ha en 2017 (176 583 ha en 2016). Pour 2019, « il est encore trop tôt pour se prononcer, des surfaces restant à semer », témoigne l’expert. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la situation bourguignonne s’avère compliquée pour le colza. « Nous avons à peu près les mêmes soucis que l’an dernier », précise-t-il. Rappelons que des phénomènes de résistances aux insecticides de la grosse altise sont apparus depuis quelques années, et se sont intensifiés lors de la campagne 2018/2019.

Afin de pallier ces problèmes de résistances, Terres Inovia mise sur l’agronomie. « Il faut semer très tôt, afin que le colza atteigne le stade “4 feuilles” vers le 20 septembre, stade où les effets de la grosse altise sont moindres », explique Michael Geloen. Raison pour laquelle les producteurs bourguignons ont commencé à semer dès fin juillet. Malheureusement, d’autres ravageurs s’attaquent actuellement aux plantes, à savoir les petites altises, lors des premiers stades de développement. Le manque d’eau freine aussi le bon déroulement des semis. « La situation n’est guère meilleure par rapport à l’an dernier. Les zones les moins arrosées, c’est-à-dire les plateaux de Bourgogne, souffrent de mauvaises conditions de semis. Dans les vallées, plus arrosées, la situation est meilleure », ajoute-t-il.

Sur la zone d’influence de Bourgogne du Sud (Saône-et-Loire, sud Côte-d’Or), Michel Duvernois, directeur général de la coopérative, s’attend à une baisse de 5 % à 10 % des surfaces de colza en 2019 (récolte 2020).

Baisse de 20 % des surfaces sur le secteur de Vivescia?

En Lorraine, le contexte est moins problématique. « Les semis ont commencé début août. La zone a été mieux arrosée qu’en Bourgogne », détaille Michael Geloen. Mais là aussi, des attaques de ravageurs sont rapportées. Sur le secteur de Vivescia (Champagne-Ardenne), l’humeur est aussi plutôt pessimiste. « Nous avons également une pression de petites et grosses altises. Les secteurs plus humides, au nord de Reims, devraient mieux s’en sortir. Ceux au sud sont plus problématiques », témoigne Jean-Olivier Lhuissier, directeur Collecte de Vivescia. Il ajoute que des agriculteurs se découragent, en raison du manque de solution contre les ravageurs et de la mauvaise récolte 2019, et table sur une réduction des surfaces de 20 % entre 2018 et 2019 sur son secteur.

Difficile de se prononcer sur les surfaces nationales de colza 2019, selon Agritel
Au niveau national, il est encore trop tôt pour savoir comment vont évoluer les surfaces totales de colza d’un an sur l’autre, juge Agritel. « Il est difficile d’aller encore plus bas que l’an dernier. La situation est très compliquée actuellement, mais elle peut s’inverser dans les trois semaines à venir », indique Nathan Cordier, analyste d’Agritel. D’autres secteurs s’en tirent bien mieux que dans l’est du pays, précise-t-il.

 

Les plus lus

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

champ sous un ciel nuageux, Creuse, octobre 2025.
Céréales et oléoprotéagineux bio : le marché du tournesol est toujours tendu

Après des conditions météorologiques favorables aux récoltes d’automne ces dernières semaines, l’arrivée d’un front…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Photo d'un intervenant lors d'une conférence sur le réchauffement climatique lors des JTIC 2025
JTIC 2025 - Comment la filière céréalière s’adapte au réchauffement climatique en Espagne ?

Le réchauffement climatique impacte déjà sévèrement la filière céréalière en Espagne. À l’occasion de l'édition 2025 des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne