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Des opérateurs encore très prudents

BLÉ DUR : un marché attentif aux résultats de la moisson

On assiste toujours à un marché assez tendu, avec des opérateurs encore très attentifs aux résultats de la récolte 2006 qui se précisent. La demande se développe sur l’Algérie et des chargeurs souhaitent se couvrir sur l’Italie, mais les vendeurs veulent plus de vision sur le potentiel quantitatif et qualitatif de la collecte. Les moissons se poursuivent en Italie avec des résultats plutôt moyens et des problèmes de protéine. En France, la situation est très contrastée. La récolte est en phase terminale dans le Sud-Est, avec des rendements inférieurs aux attentes. C’est presque terminé aussi dans le Sud-Ouest (70 % à 90 % de la moisson est rentrée), avec des résultats plutôt corrects (autour de 55 q/ha, PS de 78 à 79 kg/hl et protéines de 13,5 à 14,8 %). Déception au niveau des rendements dans le Centre-Ouest (autour de 60-70 q/ha), mais la qualité s’avère bonne (autour de 15 % de protéines). On attend maintenant les premières coupes dans le Centre. Le fob Séville s’apprécie à 155 E/t vendeur.

BLÉ TENDRE : situation bloquée

Alors que certains organismes stockeurs en profitent pour vider leurs fonds de silos, la nouvelle campagne a beaucoup de mal à se mettre en place. L’activité commerciale est quasiment bloquée avec des vendeurs qui restent très en retrait. Il faut dire que les échos de la récolte les incitent à la prudence.

Comme l’avouent certains courtiers, « côté moisson, on entend un peu de tout, mais dans l’ensemble cela se présente comme une récolte qui sera moins bonne que l’année dernière ». De toute façon, plus on avance dans le temps, plus on s’aperçoit que cette moisson 2006 sera très hétérogène selon les régions. En terres profondes, on devrait enregistrer de très bons résultats, alors que d’autres zones auront été certainement très touchées par les coups de chaud des débuts juin et juillet. Les moissons, débutées dans le Centre et en Rhône-Alpes, semblent confirmer cette tendance et l’on peut déjà se risquer à estimer les rendements nationaux en baisse de 10 à 15 % par rapport à 2005. Les premières coupes semblent particulièrement décevantes dans le Centre-Atlantique par exemple, avec des rendements qui grimpent difficilement jusqu’à 60 q/ha. Il est encore trop tôt pour parler de qualité, mais la campagne 2006/2007 se caractérisera certainement avec deux marchés disctincts, l’un pour les Fab, l’autre pour de la qualité. De quoi satisfaire tout le monde en quelque sorte…

En conséquence, les cours sont plutôt orientés à la hausse.

ORGE DE MOUTURE : récolte correcte

Activité encore très limitée. Les opérateurs analysent les premiers résultats de la récolte qui semble correcte dans la majorité des régions, avec un petit bémol en Beauce.

MAÏS : toujours délaissé

Les opérateurs sont totalement focalisés sur la récolte des céréales à paille. Les cours ont stoppé leur baisse.

ORGE DE BRASSERIE : marché arrêté

Alors que le marché avait tout juste montré quelques velléités, tout a été stoppé net par le nouveau coup de chaleur de ce début juillet. Les opérateurs souhaitent faire un premier inventaire de la récolte avant de s’engager plus. Si les résultats semblent corrects en Esterel, en revanche, on s’attend à des rendements catastrophiques en printemps.

FRÈTS : hausse des cours

Si le portuaire reste très étale, les cours enregistrent une progression significative notamment sur l’intracommunautaire, qui fait toujours face à des difficultés logistiques.

COCERAL : estimations de récolte

Le Coceral vient de faire paraître ses derniers chiffres sur l’estimation de production de céréales dans l’UE à 25. La récolte européenne est donc prévue à 258,32 Mt contre 253,49 Mt l’an dernier, dont 117,84 Mt de blé tendre (115,32 Mt), 56,79 Mt d’orge (52,88 Mt) et 45,46 Mt de maïs (48,05 Mt).

PROTÉAGINEUX : attentisme

L’ancienne récolte fait place à la nouvelle. Toutefois, dans l’attente des résultats de récolte, les opérateurs redoutent de faibles rendements et surtout une qualité en recul avec les fortes chaleurs intervenues pendant la floraison. Les prix sont pourtant stables à baissiers et ne génèrent aucun échange pour le moment.

De leur côté, les féveroles ont généré des transactions sur Rouen vers l’Egypte, pour de la qualité humaine. La hausse des prix anime un peu ce marché à l’arrêt depuis plusieurs semaines.

TOURTEAUX : RAS

Les prix des tourteaux de soja augmentent suivant les craintes météorologiques aux USA. L’activité est des plus faibles, compte tenu de prix haussiers et de bonnes couvertures. Les autres tourteaux ne sont pas plus demandés.

ISSUES DE MEUNERIE : stable à baissier

A Paris, la pression s’accentue progressivement. L’absence de demande ne permet pas d’écouler une offre pourtant faible. On note une tendance stable à baissière sur l’ensemble des prix à l’exception de la farine basse qui progresse légèrement. Idem en province.

DÉSHYDRATÉS : intérêt inexistant

Les affaires sont rares. Les prix évoluent à la baisse suivant des réajustements et une demande très faible. Cette tendance est valable en luzernes comme en pulpes de betteraves.

CO-PRODUITS : farines de poisson fermes

Forte hausse en farines de poisson d’origine scandinave. La diminution des pêches et des perspectives pessimistes pour le Capelan d’été sont à l’origine de ce mouvement de rattrapage par rapport aux farines sud-américaines, dont les cours sont fermes depuis plusieurs semaines. En pailles et fourrages, le Centre et le Bassin parisien attendent la NR. Au Nord-Est, le ramassage pourrait être faible si les prix ne montent pas. Dans la Crau, la 2 e coupe est commencée, les rendements à l’hectare semblent corrects. Le marché des produits laitiers est peu animé cette semaine. Les affaires en lactosérum sont plus nombreuses qu’en poudre de lait. On notera quelques échanges pour cette dernière portant sur de très faibles volumes traités à un prix inférieur au niveau de la cotation. En PSC, Malgré un dollar favorable le marché est calme. Les prix des graisses de porc et de volaille évoluent peu sur un marché inactif.

PRODUITS DIVERS : Inquiétude sur les rendements de graines fourragères

En graines fourragères, le trèfle violet souffre de la sécheresse. Les restrictions d’irrigation font craindre une chute de la production. Pour le reste, ce début de mois de juillet est calme. En graineterie, les vendeurs sont tous retirés dans l’attente des récoltes. La sécheresse alimente les inquiétudes pour le millet et le sorgho. Les prix sont reconduits en nominal absolu. Pour les légumes secs, les prix évoluent peu. L’ensemencement en flageolets a été faible après les mauvaises ventes de l’année dernière.

OLÉAGINEUX : grosse déception des opérateurs quant aux rendements

Contrairement à la semaine dernière, le marché des graines oléagineuses reprend du poil de la bête, et notamment en colza. Si l’activité est particulièrement faible en terme d’échanges sur le marché français comme à l’export, les prix n’ont cessé de progresser. Ce mouvement de forte hausse a été conditionné par de grosses inquiétudes concernant les rendements attendus pour la nouvelle récolte de colza. Les opérateurs parlent d’une chute de 10 à 15 % par rapport à la campagne précédente. C’est pourquoi les graines de colza affichent une très grande fermeté gagnant jusqu’à 7 euros/t à Lezoux. Par ailleurs, au Canada, la culture reste en bonne voie et le pays ajoutera à sa récolte un stock de 2,3 Mt. En Ukraine, les opérateurs attendent une récolte dépassant les 500.000 t, soit 200.000 t de plus qu’en 2005, selon la note hebdomadaire des oléagineux de la Fop. En tournesol, on ne discerne pas de tendance particulière. Les échanges sont peu nombreux.

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