Aller au contenu principal

Des marchés toujours dans l’inconnu

BLÉ TENDRE : les opérateurs font le dos rond

La crise des marchés financiers fait toujours des siennes. Les matières premières agricoles sont encore sous l’effet du krach de la semaine passée, et le plan de sauvetage américain n’a pas convaincu totalement. Résultat, le pétrole joue au yo-yo et entraîne les cours des céréales et des oléagineux dans son sillage, le dollar se recroqueville et plonge les exportateurs européens dans le doute. Dans ce contexte peu avenant, les opérateurs ne sont pas très enclins à se placer sur un marché instable et toujours sous la menace d’une crise financière qui n’en finit pas de perturber les bourses mondiales. Les marchés européen et français du blé s’en ressentent tant au niveau des cours qui évoluent selon le bon vouloir de Chicago et de l’euro, qu’au niveau de l’activité qui demeure assez terne. Sur l’intérieur, les utilisateurs sont aux achats de manière pondérée, alors que les vendeurs ne se précipitent pas. Les prix opéraient ainsi une très légère remontée en ce milieu de semaine dans un marché prudent et amorphe.

BLÉ DUR : marché plus offert

Les OS français semblent déterminés à avancer un peu plus dans leurs engagments et offrent donc davantage. Du côté des consommateurs, les candidats ne se bousculent pas. A l’export, seule l’Italie se manifeste aux achats.

ORGE DE MOUTURE : pression des céréales fourragères

Les cours ont ponctuellement mieux tenus durant la semaine, ont finalement renoué avec la tendance baissière. D’autant plus que la pression de la forte récolte de céréales fourragères en Europe et en mer Noire continue de peser sur les prix. Le rendu Rouen glisse à 142 euros/t, soit une perte de 4 euros sur la semaine passée.

ORGE DE BRASSERIE : dégringolade

Effondrement des prix cette semaine, sur un marché complètement arrêté. Les malteurs étant couverts pour la plupart sur les longueurs, ils ont déserté le terrain, alors que les vendeurs sont aussi peu engagés.

MAÏS : marché bloqué

Marché également assez calme, voire bloqué en maïs, avec des opérateurs qui semblent attendre l’arrivée de la nouvelle récolte. La pression est toujours présente sur la façade Est du pays, avec la concurrence du maïs hongrois qui se fait durement ressentir.

FRETS : sans changement

Le marché des frets fluviaux conserve toujours la même physionomie avec une activité concentrée sur Rouen. Rien à signaler sur l’intracommunataire. L’ensemble des cours est reconduit.

Commerce extérieur : progression des exportations en juin 2008

Selon une étude d’Ubifrance, au mois de juin 2008, les échanges agroalimentaires français poursuivent leur progression par rapport au même mois de l’année précédente (+6,7%) et ce en faveur des exportations : celles-ci s’apprécient d’un montant de 247 millions d’euros, soit plus du double enregistré pour les importations (110 M€). Le solde en conséquence s’améliore particulièrement (+137 M€) , en opposition avec le léger recul constaté en juin 2007 (-12 M€). Deux faits saillants apparaissent à travers cette évolution : d’une part l’amélioration de l’excédent est largement imputable aux performances à l’exportation des produits agricoles (+217 M€ soit +24,5% par rapport à juin 2007), le solde pour les produits de l’industrie agroalimentaire se détériorant quant à lui légèrement (-9,4%, -64 M€ pour représenter 560 M€). D’autre part, tandis que la croissance des débouchés agroalimentaires français se focalise davantage vers l’Union européenne (+133 M€ contre +113 pour le reste du monde), la montée des importations s’avère être un phénomène résolument extra-européen : les achats en provenance de l’UE reculent même, toutefois de manière marginale (-8 M€, soit -0,3% par rapport à juin 2007).

TOURTEAUX : baisse générale

Les cours se sont repliés une nouvelle fois sous l’influence du recul du dollar et du pétrole. Le marché se reprenait tout de même en ce début de semaine avec la remontée des graines de soja. Si les échanges sont restés restreints, quelques compléments d’achats sur de petits volumes ont tout de même été rapportés en colza et en soja.

PROTÉAGINEUX : le repli se poursuit

Les cours des pois s’affichent une nouvelle fois en recul, dans un volume d’échanges très limité voire nul dans certaines régions (Calvados, Eure). Le marché des féveroles est au point mort. L’Egypte reste aux abonnés absents, tandis que les féveroles anglaises, moins chères, devraient affluer sur le marché d’ici peu.

ISSUES DE MEUNERIE : peu actif

Si la demande se fait moins présente, l’offre s’avère également peu fournie en région parisienne. Les échanges sont limités sur l’ensemble du marché.

DÉSHYDRATÉS : la pression des reventes se fait sentir en luzernes

L’activité est très limitée cette semaine encore sur le marché des luzernes déshydratées. Le manque d’intérêt acheteur et les velléités vendeuses de certains fabricants d’aliments du bétail pèsent sur le marché. Le niveau des cours s’en ressent en granulés “lapin”. En pulpes de betteraves, la demande n’est guère plus marquée. Les consommateurs ne s’intéressent qu’au disponible. Aucune prise de position n’est rapportée sur les longueurs.

CO-PRODUITS : tension en lactosérum

Le marché du lactosérum se montrait nerveux en ce milieu de semaine. Des affaires se sont traitées sur des niveaux de prix en nette hausse. Le cours de la poudre de lait n’a pas évolué. Les prix des PSC se sont quelque peu stabilisés après avoir enregistré, comme les céréales, de fortes baisses. En pailles et fourrages, on note toujours un petit courant d’affaires avec les consommateurs belges et néerlandais au départ du Nord-Est. Sur le marché intérieur les échanges sont rares. La belle arrière saison n’est en effet pas pour stimuler la demande. En divers co-produits, si quelques affaires se traitent ponctuellement, le marché se cherche encore.

PRODUITS DIVERS: calme plat

En graineterie, les cours s’ajustent en attendant de mieux connaître le profil des récoltes en cours. Peu fréquenté par les opérateurs, le marché des graines fourragères se montre calme.

Les prix des farines de poisson se sont repliés dans le sillage des matières premières. Les pêches sont toujours peu abondantes chez les principaux pays producteurs. La reprise au Pérou reste fixée à la 1 ère quinzaine de novembre. Concernant les légumes secs, la récolte de haricots se poursuit au Canada. L’activité reste faible. Les acheteurs, tablant sur un recul des cours, se font discrets.

OLÉAGINEUX : remontée dans le sillage du pétrole

Après avoir subi de plein fouet la crise financière, les cours du colza se sont repris dans le sillage du pétrole et donc du soja. Le baril a effectué une remontée importante, passant la barre des 100 dollars jeudi dernier. Il a même enregistré un bond historique de 25 $ en une journée, lundi ! La semaine s’oriente donc globalement à la hausse, même si quelques fluctuations ont pu être observées. Le recul du dollar, qui incite les importateurs à précipiter les achats, a également poussé les cours. La Chine a ainsi acquis 230.000 t de soja, lundi. Ce retournement de la tendance a quelque peu stimulé le marché physique, mais les échanges restent tout de même limités dans l’attente d’une stabilisation des prix. Le marché du tournesol n’a connu que peu d’évolution. Les cours restent globalement stables. L’inactivité prime dans l’attente de l’arrivée de la nouvelle récolte, surtout des origines Mer noire. La baisse des huiles à l’international, notamment de palme malaisienne, freine également les échanges.

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne