Des expéditions de blé tendre français à seulement 10,2 Mt sur pays tiers
FranceAgriMer (FAM) se montre prudent quant aux possibilités d’exportations françaises, en raison de la concurrence mer Noire, en dépit d’une qualité exceptionnelle.
Malgré 69 % de volumes de blé tendre français de type "Supérieur" à "Premium", et des tonnages bien supérieurs à l’an dernier (37,8 Mt), FAM s’attend à des ventes françaises à 10,2 Mt seulement, contre 12 Mt environ durant les années normales. « Ce chiffre est élevé au regard de la compétitivité française actuelle », a précisé Olivia Le Lamer, chef de l’unité Grains et sucre chez FAM, lors de la conférence de presse suivant le conseil spécialisé des céréales du 13 septembre. La principale raison de ce pessimisme : la concurrence mer Noire, spécialement russe. « La donne sur le marché mondial va rendre difficile la valorisation de la récolte française. […] On peut craindre une certaine frustration sur les prix », alerte la spécialiste.
La qualité en Russie serait au rendez-vous
D’après le dernier rapport de l’USDA, la production russe est attendue à 81 Mt (record) et les exportations à 32,5 Mt. « Rien n’indique pour le moment qu’il y ait des problèmes de qualité », ajoute Olivia le Lamer. Enfin, « ces dernières années, les conditions météorologiques ont été bonnes durant novembre-décembre en Russie, permettant au pays de continuer à exporter pendant cette période. De plus, les Russes ont fait des investissements dans la logistique », signale l’experte. Les vendeurs français doivent donc s’attendre à ce que la mer Noire soit présente tout au long de l’année.
La filière hexagonale a pourtant fait des efforts pour améliorer la qualité du blé tendre et répondre à la demande internationale. « Les producteurs ont pris conscience de l’importance de la qualité. Ils utilisent davantage les outils d’aides à la décision, changent leurs pratiques, avec des fertilisations plus tardives notamment. […] Nous mettons désormais davantage l’accent sur les variétés donnant de la qualité plutôt que de hauts rendements », explique Jean-Paul Bordes, directeur Recherche et développement chez Arvalis.