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Mycotoxines 
Des contaminations en progression dans le monde

Biomin, qui a testé plus de 18 000 échantillons en provenance de 79 pays dans le cadre de son enquête mondiale annuelle, s’inquiète de l’influence du changement climatique sur la contamination des plantes.

Symptômes sur épis de maïs du champignon Fusarium graminearum, qui génère une production de mycotoxines.
© Christian Gloria

Quelque 67 % des 18 424 échantillons de céréales (maïs, blé, orge, avoine, riz, sorgho, millet) et d’aliments pour animaux, analysés par Biomin pour sa récente enquête dans 79 pays du monde, comportaient au moins une mycotoxine à un niveau suffisant pour influencer négativement la santé et les performances animales. « En raison de ce fort taux d’occurrence, il est recommandé de mettre en place un plan de gestion de risque assorti d’une pression suffisante d’analyse », explique Alexandro Marchioro, expert en mycotoxines chez Biomin. Quasiment les trois quarts des échantillons présentent des contaminations multiples, de deux mycotoxines ou plus. La question de leurs effets synergétiques est, actuellement, une des questions clé de la recherche sur ces toxines, selon l’expert. L’entreprise autrichienne, qui développe des solutions de gestion des mycotoxines pour l’alimentation animale, suit depuis plusieurs années les aflatoxines, zéaralénone, déoxynivalénol (DON), les toxines T-2, les fumonisines et l’ochratoxine A.

L’Europe souffre de la DON

Les risques s’étalent entre un niveau modéré en Océanie et un niveau extrême dans le sud-est asiatique, l’Inde et la Chine. Dans la suite des tendances des années précédentes, les fumonisines sont particulièrement présentes, à des concentrations élevées, dans de nombreuses régions du monde. 68 % des échantillons analysés se révèlent positifs, notamment sur le maïs dans les régions les plus chaudes. La DON arrive en seconde position dans le monde et en tête en Europe. Elle est détectée dans 63 % des échantillons à un niveau de contamination moyen de 601 ppb, devant les fumonisines (57 % des échantillons, 664 ppb). Biomin note une progression des fumonisines (57 %, contre 51 % en 2017) et de la zéaralénone (56 %, 154 ppb) ainsi que des T-2.

L’Europe, dans laquelle Biomin range la Russie et la Turquie, est une des régions classées entre les risques modérés à sévères, avec plus de la moitié des échantillons positifs. Des différences régionales se confirment, avec une prévalence supérieure des fumonisines en Europe du Sud (84 % des échantillons) et de la zéaralénone particulièrement présente l’an passé (67 % contre 33 % en 2017). En Europe de l’Est et en Europe du Nord, les contaminations sont plutôt le fait de la DON (66 %) et des toxines T-2. Sur l’ensemble de la zone, les trois quarts des 371 échantillons de maïs analysés sont positifs aux fumonisines. Pour les autres céréales (blé, orge, avoine…), c’est la DON qui est le plus présent avec 59 % des 1 500 échantillons analysés positifs, avec une contamination médiane de 280 ppb et une moyenne de 912 ppb. Cette dernière est faussée par les échantillons les plus contaminés (jusqu’à 22 984 ppb).

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