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Dernière passe d’armes avant la réunion de l’OMC le 21 juillet

Une réunion est prévue le 21 juillet à Genève pour parvenir à un accord dans le cadre des négociations du cycle de Doha.

DANGER. « Si j’ai convoqué une réunion ministèrielle, c’est parce que je pense que c’est faisable » déclarait Pascal Lamy le 3 juillet à Bruxelles répondant à une question sur la possibilité de parvenir à un accord dans le cadre des négociations de l’OMC du cycle de Doha. Une réunion est donc prévue à Genève le 21 juillet afin d’arracher un consensus entre les 159 pays jusqu’ici peu prompts à s’entendre. Mais tous ne sont pas si optimistes que le directeur général de l’OMC. « Le compte n’y est pas », a déclaré Nicolas Sarkozy le 10 juillet. Une réponse qui a le mérite d’être claire mais qui intervient en pleine phase de négociation où ce genre de sortie n’est pas toujours bienvenue. D’autant que depuis le 1 er juillet, la voix de Nicolas Sarkozy n’est plus seulement celle de l’Hexagone, mais aussi, et surtout, celle de l’Union européenne présidée par la France jusqu’à fin 2008.

Nicolas Sarkozy se veut le défenseur d’une agriculture européenne de production

Il l’avait promis en février du Sia à Paris, l’Agriculture ne sera pas bradée au nom d’un accord à l’OMC. « Pas d’accord plutôt qu’un mauvais accord », avait déclaré le président français devant une assistance conquise, estimant que l’UE avait déjà beaucoup avancé en comparaison des pays en voie de développement ou des Etats Unis et de leur Farm Bill. Il persiste et signe le 10 juillet en réaffirmant devant les eurodéputés : « nous sommes unanimes en Europe (…) pour dire qu’en l’état actuel des choses, le compte n’y est pas, que l’Europe a fait tous les efforts, que l’Europe ne peut pas continuer à faire des efforts si les autres grandes régions du monde ne sont pas décidées à avancer ». Et d’ajouter : « Le Brésil n’a fait aucun effort sur la baisse des barrières tarifaires dans l’industrie,…, et que dire de la fermeture du marché chinois » Mais si Nicolas Sarkozy sous-entend qu’un accord ne sera possible que si de réelles concessions sont faites sur les chapitres de l’industrie et des services de la part des autres pays, il paraît intraitable sur « la question si difficile de la politique agricole commune » et de ses subventions. « Je ne pense pas qu’il soit raisonnable de demander à l’Europe de diminuer sa production », a estimé le président français. Pour ce dernier, l’accord en préparation à l’OMC entraînerait un recul de 20 % de la production agricole européenne, un chiffre contesté par Bruxelles qui parle plutôt d’une baisse de 1,1 %.

Pascal Lamy estime, pour sa part, qu’un « accord à l’OMC injecterait 50 à 100 Md$ par an dans l’économie mondiale ». C’est ce que le directeur de l’OMC a expliqué s’appuyant sur plusieurs études. Pour lui, l’impact de la baisse des droits de douane sur les échanges de marchandises agricoles et industrielles « tournerait au minimum autour de 50 Md$ par an sur la base des flux commerciaux actuels ». Deux tiers de ces gains profiteraient aux pays développés et le tiers restant reviendrait aux pays émergents. Toutefois, ces données ne tiennent pas compte de l’avancée des autres chapitres comme la baisse des subventions agricoles ou les services.

La FNSEA veut « Eviter le pire à Genève »

Dans un communiqué du 16 juillet, la FNSEA se dit prête à un accord mais « pas n’importe quel accord ». Elle fustige « les tenants d’un accord à tout prix à l’OMC, qui se démènent en communiquant tout azimut, prêts à toutes les contre vérités ». Pour le syndicat agricole majoritaire, il s’agit « d’éviter le pire à Genève », arguant que selon les estimations gouvernementales, l’Union Européenne perdrait 25 % de son revenu agricole, 20 % d’exploitations et 500.000 emplois.

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