Aller au contenu principal

Global Grain
Demande en blé tendre trop légère à moyen terme ?

Les attentes sur l’offre en provenance de la zone mer Noire, notamment pour les exportations russes, divergent.

Dan Basse président et fondateur d'AgResources
© Kévin Cler
« Il y a un manque de soutien de la demande mondiale en grains », s’est exprimé Dan Basse, président d’AgResource lors du Global Grain le 13 novembre à Genève. Et ceci concerne également le blé tendre. En conséquence, « les cours au départ de la mer Noire pourraient progresser sur novembre-décembre, avant de redescendre début 2020 ». Ainsi, la vision globale de Dan Basse à court-moyen terme peut être qualifiée de neutre.

Les exportateurs internationaux ont des volumes en abondance, alors que la demande s’avère assez réduite, compte tenu du faible taux de croissance économique mondiale actuel. Ainsi, le pouvoir d’achat des pays et de leurs populations se résorbe. « Nous sommes à un taux de croissance mondiale qui oscille actuellement entre 0 et 3 % seulement. Les taux au sein des pays consommateurs de grains comme l’Inde, l’Afrique subsaharienne ou la Chine régressent », rappelle Dan Basse.

Ajoutons à cela une intensification de la pression vendeuse qui pourrait survenir début 2020 de la part des exportateurs mondiaux. « Les Russes ont un peu de retard dans leur programme d’exportation, et les producteurs locaux devraient revenir à la vente à partir de janvier 2020. Les exportations russes reculeraient sur janvier (2 Mt expédiées, contre 3,2 Mt attendues en décembre) et février (1,8 Mt), mais rebondiraient en mars (2,4 Mt) », estime Dan Basse. Ce dernier précise que les agriculteurs locaux, ayant désormais davantage de capacités de stockage, ont un recours accru à la rétention cette année. Et ce, d’autant que les prix intérieurs, payés par les meuniers et fabricants d’aliments locaux, s’avèrent attractifs, grâce notamment au renforcement du rouble par rapport au dollar. Un trader explique, de son côté, que les producteurs russes seraient déjà en train de revenir sur le marché export. « Durant l’été, les meuniers et surtout les fabricants d’aliments pour animaux locaux étaient très agressifs, faisant grimper les cours intérieurs. Puis, ce phénomène s’est estompé. Mais nous voyons un retour des ventes de fermiers russes début novembre à destination des chargeurs, et cela pourrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année ».

Des exportations russes à 34-37 Mt sur 2019/2020

Reste à savoir à quel niveau se situera l’offre russe. « Nous tablons sur une récolte 2019/2020 à 75,3 Mt, et des exportations à 36,8 Mt », indique Victoria Sinitsyna, analyste de Platts. AgResource est plus pessimiste, tablant sur 34 Mt, les stocks russes fin 2018/2019 ayant été au plus bas. Un autre trader indique que l’incertitude liée à la baisse de la production au Kazakhstan rend complexe les projections concernant les exportations russes. « La frontière est très poreuse entre la Russie et le Kazakhstan, rendant difficile le suivi des échanges entre les deux pays. Or, le Kazakhstan aurait besoin de 1 à 2,5 Mt de blé tendre russe lors de cette campagne. »

 

 

 

 

 

Les plus lus

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Pourquoi le Maroc devrait encore importer beaucoup de céréales en 2024/2025?

Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca au sein du département relations internationales d’Intercéréales, a fait le…

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne