Décret “bière” : les brasseurs indépendants réagissent
Le décret “bière” remet-il en cause l'origine française des céréales incorporées ? « Il n'en est pas question », relève Jean-François Drouin, président des brasseurs indépendants.
Le décret définit ce que doit contenir la bière en France, 50 % de malt de céréales et 50 % d'autres matières amylacées. Il permet l'incorporation d'épices. Un brassin peut contenir de la coriandre sans mention de “bière à la coriandre”, note Jean-François Drouin, brasseur à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), une avancée pour les petits brasseurs, comme l'adjonction de miel, d'origine animale.
« La bière, c'est du houblon, de l'eau, du malt, de la levure »
« Le texte formalise l'utilisation d'ingrédients déjà en usage dans la profession », d'après Brasseurs de France, l'association qui réunit 95 % de la production française (Heineken, Kronenbourg... et 70 petits brasseurs). Une marque pourra vendre une bière « à la tequila », qui en contient peu, tant que l'ajout ne fait pas varier le taux d'alcool de plus de 0,5 degré. « Les vraies bières sont oubliées », juge Franck Bellon, de l'Atelier de la bière, à Villedieu-sur-Indre (Indre), qui met du levain de panification dans la sienne. « La bière, c'est de l'eau, du malt, du houblon, de la levure », pour cet artisan qui n'ajoute « ni riz, ni maïs, ni amylase de synthèse, ni extrait de houblon, mais la fleur du houblon (le cône) » contrairement à certains industriels.
Les brasseurs indépendants n'ont pas obtenu que la bière blanche doive contenir du blé, par opposition aux bières d'orge. Les industriels ne l'ont pas voulu.
La bière de garde n'est pas réglementée
Toutes les bières sont conservées plus de 21 jours, mais sont-elles pour autant des bières de garde, s'interrogent les indépendants ? La limite des céréales d'origine France à 60 % a été négociée avant la récolte de cet été. Cela concerne les petits brasseurs “pur malt”, souvent obligés de se fournir en Allemagne ou Belgique, explique le président des brasseurs indépendants.