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Débat sur l’évolution future des prix du colza

Agritel a revu sa position, et s’attend désormais à un retrait des prix jusqu’à juin. D’autres analystes ne sont pas du même avis.

Après avoir fortement grimpé, les cours du colza français semblent marquer le pas ces derniers jours. Pour l’analyste Agritel, la tendance baissière actuelle pourrait durer jusqu’à juin, alors qu’il s’attendait à une poursuite de la tendance haussière jusqu’à la fin de la campagne, lors du Paris grain Day en janvier. « Auparavant, les "drivers" du marché du colza étaient ses fondamentaux propres, qui restent actuellement haussiers. Aujourd’hui, ils sont extérieurs au marché, avec de bonnes récoltes de soja à venir au Brésil et une remontée de la production d’huile de palme », indique Sébastien Poncelet, analyste chez Agritel. Les derniers rapports de l’USDA et du MPOB (Malaysian palm oil board) ont constitué le point de départ de la nouvelle tendance baissière, selon ce dernier. Le rapport du département américain de l’agriculture du 31 mars, qui donnera les premiers chiffres de surfaces de soja 2017 aux États-Unis, sera à scruter avec attention.

Des stocks français au plus bas

Ahmed Ben Hassine, courtier et analyste spécialisé dans les oléagineux et dirigeant de Comsoléa, est plus mitigé. « Les stocks français sont extrêmement bas, à seulement 36 000 t actuellement selon FranceAgriMer, contre 137 000 t l’an passé ». Ensuite, la production mondiale de soja est certes élevée, « mais la demande chinoise l’est aussi. L’an dernier, on a eu droit au même discours : surplus d’offre. Mais finalement, la Chine a bien consommé ». L’USDA a d’ailleurs revu à la hausse les importations chinoises entre février et mars, passant de 86 Mt à 87 Mt. Sans oublier les problèmes logistiques au Brésil. Enfin, la production d’huile palme remonte, certes, « mais les stocks mondiaux sont très bas, notamment en Chine et en Inde », souligne Didier Nédélec, directeur général chez ODA, qui maintient ses perspectives haussières jusqu’à juin, « malgré la baisse du pétrole, qui nous a un peu surpris ». La baisse du moment pourrait n’être que ponctuelle selon lui. Concernant le projet de l’UE de baisser les taux d’incorporation, « il est encore trop tôt pour juger de l’impact sur les prix, en pleine période électorale en France, en Allemagne », analyse Ahmed Ben Hassine. Toutefois, ce dernier prévient que « des usines peuvent inciter les vendeurs à sortir en mai-juin, facteur de baisse des prix, en fermant les sites pour raisons techniques, et acheter uniquement sur la prochaine campagne, cotée 30 €/t de moins que l’actuelle ».

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