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Commerce international
[Coronavirus Covid-19] L'OCDE invite les Etats à "ne pas céder à la tentation du repli sur soi"

L’organisme international s’inquiète des mesures de restriction au commerce mondial liées aux effets du Covid-19, et estime que les aides publiques décidées par les pays manquent d'efficacité, empêchant le bon fonctionnement des marchés.

© Huskyherz-Pixabay

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) prévient d’emblée : il est encore trop tôt pour évaluer précisément l’efficacité des politiques publiques développées par les pays pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et assurer l’approvisionnement alimentaire des populations, explique-t-elle dans un rapport annuel publié le 30 juin. (https://bit.ly/2AlhJhI).

Toutefois, malgré la crise sanitaire, l’action des gouvernements doit, dans l’idéal, s’orienter vers « la réduction de soutiens à l’origine de distorsions de marché » et promouvoir le multilatéralisme. En d’autres termes : les gouvernements doivent continuer de favoriser les accords de libre-échange, afin qu’un maximum d’individus sur la planète puissent manger à leur faim.

619 Md$/an d’aides publiques au secteur agricole dans 54 pays sur 2017-2019

Sur la période 2017-2019, les soutiens publics au secteur agricole dans 54 pays étudiés se sont élevés à 619 milliards dollars par an (Md$/an), rapporte l’OCDE. L’organisation estime que deux tiers de ces aides provoquent de potentielles distorsions de marché et maintiennent les agriculteurs « dans des activités non compétitives et peu rémunératrices, qui nuisent à l’environnement, brident l’innovation, ralentissent l’évolution structurelle et intergénérationnelle et affaiblissent la résilience ».

Le document dénonce, par exemple, les taxes sur les exportations de grains en Argentine, diminuant les prix intérieurs par rapport aux prix mondiaux. Par ailleurs, les aides directes aux agriculteurs (notamment les producteurs de grains), décidées par le président états-unien Donald Trump lors du conflit commercial avec la Chine puis lors de la crise du Covid-19, sont pointées du doigt par l’OCDE. Lors d’une conférence de presse de présentation du rapport le 29 juin, Emily Gray, analyste au sein de l’organisme international, explique que ces aides « peuvent décourager les producteurs états-uniens à réagir aux signaux de marché ». Les mesures de restriction ou de quotas à l’exportation de produits agricoles, décidées en Russie, en Ukraine ou au Kazakhstan lors de la pandémie de Covid-19, « sont heureusement temporaires », souligne de son côté Guillaume Gruère, autre analyste de l’OCDE.

Le projet "farm to fork" jugé ambitieux par l’OCDE

En plus d’encourager la conclusion de traités de libre-échange, l’OCDE estime que les gouvernements peuvent accorder des soutiens permettant la production de biens publics, comme la préservation de l’environnement ou l’entretien du paysage, à la condition que des objectifs précis soient fixés, à l’aide de critères facilement mesurables (comme des objectifs chiffrés de réduction de gaz à effet de serre). Les soutiens à l’innovation ainsi que les mesures agro-environnementales sont recommandés par l’organisation. Le projet européen "from farm to fork" (de la ferme à la table) « est intéressant et ambitieux, mais il est encore trop tôt pour juger de l’efficacité d’une telle stratégie », déclare Jonathan Brooks, responsable de la division Commerce et Agriculture de l’OCDE.

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