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Convention de l’ANMF (Meunerie française)
Comprendre les consommateurs : le défi de la filière

 

Jean-François Loiseau, président de l’ANMF, a présenté les principaux objectifs de son mandat, lors de la convention de l’association le 14 juin.

© ANMF

Analyser et répondre aux attentes des consommateurs finaux, la compétitivité des meuniers, la réglementation, la qualité sanitaire des grains, des farines, la transition digitale, écologique… Autant de sujets abordés par Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), lors de la convention du 14 juin à Paris. Des questions auxquelles il tentera d’apporter des réponses durant son mandat. Cela passera, notamment, par l’application et l’amélioration du plan de transformation de la filière céréalière, présenté par Intercéréales fin 2017 dans le cadre des États généraux de l’alimentation, indique-t-il. Les intervenants présents à la convention se sont efforcés de mettre en valeur l’importance de la communication, qui influe grandement sur le comportement des consommateurs, permettant ou non de capter de la valeur.

Les meuniers profitent de la fin de la taxe Farine, la grande distribution aussi

« Il faut d’abord créer de la valeur pour, ensuite, la partager. […] Nos meuniers ont, pour cela, besoin de gagner en compétitivité », rappelle Jean-François Loiseau. Dans ce cadre, ce dernier a tenu à saluer la suppression de la taxe Farine, « fruit d’années de travail ». Mais la stratégie de l’amont de la filière céréalière est mise à mal par la grande distribution. « Les distributeurs ont suivi le dossier de près et ont vu l’opportunité de demander aux meuniers de comprimer leurs marges. Les gains potentiels pour les meuniers liés à la suppression de la taxe Farine se sont donc évaporés. » Et pour avoir des arguments à opposer à la grande distribution, il faut des indicateurs de prix de marché, sur lesquels Intercéréales continue de réfléchir. Afin de contourner les fortes exigences de la grande distribution, les meuniers doivent s’adapter, en se lançant dans des produits de meilleure qualité, et obtenir de meilleurs prix, selon le président de l’ANMF. « Nous n’avons pas le choix, les meuniers et les céréaliers doivent se démarquer en mettant en avant la différenciation de leurs produits. » Ce qui correspond à la stratégie de montée en gamme prévue par le plan d’Intercéréales.

Attention à “l’insularité cognitive”

Démontrer que le produit est de meilleure qualité est une chose, bien l’expliquer en est une autre. Le sociologue Gérald Bonner, auteur d’ouvrages tels que “La Démocratie des crédules” ou encore “Réenchanter le risque”, pointe le fait que, malgré une amélioration de l’éducation de la population française et une meilleure accessibilité à l’information, « les gens ont tendance à chercher celle qui va dans leur sens. […] Plus elle est disponible et volumineuse, plus il est probable qu’une information allant dans notre sens existe, même si elle se révèle erronée ». Ce phénomène est appelé par l’expert “insularité cognitive”.

Dans l’océan d’informations accessibles aux consommateurs, il est donc indispensable pour les acteurs de la filière céréalière (agriculteurs, meuniers…) de présenter et de prouver la “petite île” d’informations fiables et scientifiquement prouvées, de ne pas hésiter à répondre à ceux qui développent de faux arguments, « sachant que les conspirationnistes sont très peu nombreux, mais leur message capte tout de même l’attention », alerte Gérald Bonner.  

 

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