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Comité Onic : saisir toutes les opportunités

LE DERNIER COMITÉ permanent de l’Onic qui s’est déroulé le 10 janvier a permis au président de l’Office, Rémi Haquin, et à son directeur, Bruno Hot, de commenter la situation du marché pour la seconde partie de la campagne 2005/2006. Avec une constatation logique et simple : «Il faudra saisir toutes les opportunités d’exportation !» Voilà un message à la fois aux opérateurs et à Bruxelles qui est appelée à maintenir sa volonté de désengorger les silos européens du mieux qu’elle le pourra. Ce qui fait dire à Bruno Hot que cette dernière ligne droite sera décisive pour le bilan français 2005/2006 : «Du succès de nos exportations dépendra en grande partie l’équilibre de nos bilans.»

Blé : 6 Mt de certificats délivrés dans l’UE à 25

Le rythme d’octroi des certificats d’exportation de blé s’est maintenu le mois dernier, avec près d’un million de tonnes de blé adjugées depuis le dernier Comité permanent de l’Onic du 14 décembre 2005. Ce tonnage comprend 0,9 Mt de blés «marché libre» et 0,1 Mt de blés d’intervention européens.

Le volume des certificats octroyés dans l’UE à 25 depuis le début de la campagne atteint ainsi près de 6 Mt de blé, contre 5,2 Mt il y a un an et 2,9 Mt il y a deux ans. Près de 60 % de ces certificats ont été délivrés en France, soit 3,4 Mt.

Plus des trois-quarts des certificats ont été délivrés au départ du marché libre (4,6 Mt). Les adjudications à partir des stocks d’intervention atteignent 1,1 Mt dont près de 0,5 Mt au départ des stocks de blé français. Des certificats de droit commun sans restitution ont également été délivrés pour un volume de 0,3 Mt.

La restitution accordée par Bruxelles a été portée à 8 E/t courant décembre pour les blés exportés au départ du marché libre, et même à 8,49 E/t lors du premier Comité de gestion de janvier afin de tenir compte de la hausse de l’euro face au dollar qui pénalise les exportations européennes. Par ailleurs, la Commission européenne a décidé d’augmenter de 500.000 t la quantité de blé d’intervention à exporter au départ des stocks français. La première tranche de 500.000 t est en effet pratiquement épuisée, avec quelque 15.000 t restant à vendre. Il importe de maintenir ce cap tout au long de la deuxième partie de la campagne. Il faut en effet profiter de l’hiver pour occuper le marché. Cette année, l’Argentine sera en effet moins présente et nos concurrents russes et ukrainiens pourraient se heurter à des difficultés logistiques liées au gel de la mer d’Azov et des fleuves russes ainsi qu’aux conséquences du froid sur les transports terrestres. L’Union européenne a donc une carte à jouer.

Orge : près de 2 Mt de certificats délivrés dans l’UE

Le volume des certificats d’exportation octroyés en orge a progressé le mois dernier de près de 0,2 Mt, dont la moitié au départ des stocks d’intervention européens (allemands pour l’essentiel). Depuis le début de la campagne, le volume des certificats attribués en orge atteint ainsi près de 2 Mt dont 1,1 Mt au départ des stocks d’intervention européens. Un tel volume n’avait pas été atteint depuis cinq ans.

En décembre, la Commission européenne a maintenu un léger flux d’exportation d’orges fourragères au départ du marché libre (34.000 t), assorties d’une restitution modeste (moins de 3 E/t). Mais les orges européennes souffrent de la concurrence des origines mer Noire qui captent actuellement une bonne part du marché saoudien, premier consommateur mondial d’orges fourragères.

La conférence de Hong Kong en quesrion

Le Comité permanent de l’Onic a également commenté la conférence de Hong Kong qui a abouti à un accord d’étape qui permet de relancer la négociation OMC. Il a été décidé de supprimer les restitutions européennes à l’horizon 2013 et de les baisser de manière substantielle dès 2010, le terme «substantiel» restant à préciser.

Reste également à éclaircir les autres modes de soutien à l’exportation utilisés par certains pays (aide alimentaire, monopoles d’exportation via les «boards»…). Il convient pour la délégation française de rester très vigilante sur ces sujets. Il en va de même sur la problématique de l’accès au marché (droits de douane). Il faut en effet veiller à la mise en place de clauses de sauvegarde pour tenir compte d’éventuelles opérations de dumping ou des évolutions monétaires.

Revente des stocks d’intervention

Face au déficit fourrager de certains pays du sud de l’Union européenne, victimes de la sécheresse, la Commission a décidé de remettre sur le marché une partie des stocks de céréales d’intervention communautaire dès le mois de juillet 2005.

Plus de 1 million de tonnes de céréales d’intervention ont ainsi été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne, dont 0,8 Mt ciblées sur l’Espagne.

Ces reventes permettent de dé-sengorger progressivement les stocks de certains pays, en particulier des nouveaux Etats membres, qui ont eu massivement recours à l’intervention au cours de la campagne 2004/2005.

Deux types d’adjudication ont ainsi été mises en œuvre par Bruxelles durant l’été : d’une part la revente de plus de 800.000 t de maïs d’intervention sur l’ensemble du marché européen, au départ des stocks d’intervention allemand, autrichien, hongrois, français et polonais. Depuis le début de la campagne, près de 230.000 t de maïs ont ainsi été revendues sur le marché intérieur. Ces ventes se sont toutefois taries depuis deux mois, avec de faibles tonnages adjugés à partir des stocks français, désormais épuisés. A ces adjudications de maïs se sont ajoutées, depuis la mi-novembre, des remises en vente de blé d’intervention letton et lituanien ainsi que de seigle allemand pour la fabrication de bio-éthanol.

Le deuxième type d’adjudication concerne la revente sur le marché espagnol de céréales d’intervention (blé, maïs et orge), détenues par la Hongrie, la Slovaquie et l’Allemagne pour un volume initial de 500.000 t. Cette mesure n’a pas eu le succès escompté, avec quelque 50.000 tonnes seulement adjugées à la mi-septembre. La Commission européenne a toutefois décidé de réactiver cette mesure et de l’élargir. Depuis le 6 octobre 2005, un million de tonnes de céréales d’intervention sont concernées (0,5 Mt de seigle allemand, 0,1 Mt de d’orge allemand, 0,2 Mt de blé hongrois, 0,1 Mt de maïs hongrois et 0,1 Mt de maïs slovaque). Le blé d’intervention français s’est ajouté à cette liste à la fin octobre, pour 0,2 Mt.

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