CIC : offre et demande mondiales 2005/06
DANS SON DERNIER rapport paru le 27 octobre, le Conseil international des céréales (CIC) estime la production mondiale de blé en 2005 inchangée par rapport au mois dernier à 609 millions de tonnes, soit 14 Mt de moins qu’en 2004.
Les Etats-Unis ont collecté moins de blé de printemps qu’on ne s’y attendait et les pluies qui se sont abattues sur le Canada ont encore compromis la qualité de la récolte. Les rendements des premiers blés moissonnés en Argentine sont inférieurs à la moyenne, mais en Australie, les perspectives se sont bonifiées. La consommation mondiale en 2005/2006 est désormais estimée à 616 Mt, 1 million de plus que le mois dernier, en raison d’une hausse des usages industriels dans l’UE, principalement pour la fabrication d’éthanol en Allemagne et en Espagne.
Les échanges mondiaux de blé sont estimés à 109 Mt, inchangés par rapport au mois dernier et un niveau identique à 2004/2005. La fermeté de la demande en aliments pour animaux dans la péninsule ibérique provoque de considérables importations communautaires de blé fourrager d’origine mer Noire. Les importations de blé de l’Afrique du Nord seront en hausse sur l'an dernier du fait de récoltes nationales très réduites. Sur la base de solides achats jusqu’ici, les prévisions d’importations pour le Nigeria sont placées à un niveau record de 3,6 Mt et les achats par l’Irak sont aussi en avance sur la cadence de l’an dernier. Les estimations d’importations de la Chine sont abaissées de 1 Mt à 3 Mt, suite à une meilleure moisson. Les ventes américaines de blé à forte teneur en protéines, notamment les Hard Red Winter, sont en avance sur les attentes et le total des prévisions d’exportations est relevé de 0,5 Mt pour atteindre 27 Mt. Les prévisions de stocks de report de blé chez les cinq principaux exportateurs sont abaissées de 3 Mt à 46 Mt (52 millions), les replis observés dans l’UE et aux Etats-Unis (les stocks de blé Hard Red Spring affichant leur niveau le plus bas en dix ans) avalant les petites augmentations enregistrées pour l’Australie et le Canada. Les stocks mondiaux à la fin de 2005/2006 sont estimés à 130 Mt, 2 millions de moins que le mois dernier et 7 millions de moins qu’un an plus tôt.
Perspectives pour 2006
Les conditions pour les semis de blé d’hiver pour la récolte 2006 sont favorables dans la majeure partie de l’UE et l'avancement des semis aux Etats-Unis est normal, mais les conditions très sèches qui règnent en Ukraine et en Russie se traduiront par une nette réduction des semis dans ces pays. Le manque d’humidité suffisante soulève aussi des préoccupations en Inde, en Iran et en Afrique du Nord.
Maïs : estimations relevées
Les estimations 2005 pour la production de maïs sont relevées de 6 Mt sur le mois dernier et portées à 672 Mt. Grâce à des rendements supérieurs aux attentes, la récolte américaine devrait désormais totaliser 276 Mt et la récolte canadienne devrait aussi être plus élevée. Les estimations moindres avancées pour l’Espagne, l’Italie et la Hongrie réduisent le total de l’UE de 1,5 Mt pour le porter à 47 Mt, 7 Mt de moins que l’an dernier. En Afrique du Sud, la faiblesse des prix intérieurs provoque une désaffection en faveur des autres récoltes et la moisson de maïs durant la première moitié de 2006 devrait se monter à 8,5 Mt, 4 millions de moins que cette année.
La consommation mondiale de maïs en 2005/2006 est désormais placée à 670 Mt, 3 millions de plus que le mois dernier. L’utilisation industrielle aux Etats-Unis sera supérieure aux attentes en raison d’une hausse de la production d’isoglucose pour exportation au Mexique. Une production moindre et des prix défavorables par rapport au blé fourrager réduisent l'utilisation de maïs dans l’alimentation animale au sein de l’UE.
Les échanges mondiaux de maïs sont estimés à 77 Mt, 0,3 million de moins que le mois dernier et 1 million de plus qu’en 2004/2005. Les importations du Brésil et du Mexique, où les récoltes ont été plus petites mais où la demande augmente, seront plus élevées mais les importations de l'Asie Pacifique ne devraient afficher qu'une modeste hausse. Du fait de la concurrence réduite de la Chine et du Brésil, les Etats-Unis devraient augmenter leur quote-part des échanges, les exportations au titre de la campagne de commercialisation étant estimées à 51 Mt, contre 46 millions l’an dernier. Les exportations par l’Argentine et l’Afrique du Sud se poursuivent à vive allure.
Les stocks mondiaux à la fin de 2005/2006 sont estimés à 127 Mt, 1 million de plus que les projections de septembre. Les meilleures perspectives de récolte redressent les stocks de report des Etats-Unis à raison de 3,9 Mt pour les porter à 57,2 millions, leur niveau le plus élevé en dix-huit ans. Dans l’UE, l’essentiel des stocks de report estimatifs de 5,6 Mt se trouvera en Hongrie, avec des stocks inférieurs à la normale en France, en Italie et dans d’autres Etats membres.
Orge : 135,2 Mt en 2005
Les estimations de production mondiale faiblissent de 1,5 Mt pour tomber à 135,2 Mt, avec des chiffres en baisse pour le Canada, les Etats-Unis et l’Australie.
La consommation est estimée à 140,8 Mt, inchangée par rapport au mois dernier. Une utilisation plus faible dans l’alimentation animale, du fait de la concurrence des autres céréales, a entraîné un repli de 5% de l’utilisation totale d’orge par rapport à 2004/2005.
Les échanges mondiaux d’orge sont estimés à 17,2 Mt, une hausse de 0,3 million sur le mois dernier mais un niveau quasiment inchangé par rapport à 2004/2005.