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Chute des prix sur fond de peur panique

BLÉ TENDRE : les inquiétudes sur l’économie mondiale pèsent sur les marchés
Les cours ont plongé. La catastrophe qui a frappé le Japon (cf. article de Une) a fait naître de nouvelles inquiétudes quant au niveau la consommation mondiale, déjà bien incertain, et semé le trouble sur les marchés. La crainte d’une catastrophe nucléaire inquiète l’ensemble de la planète et a conduit les investisseurs à liquider leurs positions sur les marchés à terme, mardi. Le blé rendu Rouen a cédé 13 €/t sur la journée ! Cette détente a relancé la demande internationale, ce qui s’est soldé par quelques affaires sur le portuaire en France. Mercredi, les marchés, rassurés par le rebond du Nikkei dans la nuit, soufflaient quelque peu. Les cours tendaient alors à se reprendre sur Euronext. Sur l’intérieur, la forte volatilité limite les échanges. Acheteurs et vendeurs sont pétrifiés. Dans ce contexte, il est bien difficile de fixer des niveaux de prix. Notons que, rehaussant le stock de report 2010/2011 de 177,77 Mt à 181,9 Mt, le rapport mensuel sur l’offre et la demande mondiales du département américain à l’Agriculture (USDA) publié jeudi 10 mars s’était révélé baissier pour le marché.  

MAÏS : cours en forte baisse
Les inquiétudes consécutives à la menace nucléaire au Japon ont conduit les fonds d’investissement à prendre leurs bénéfices sur les marchés à terme et notamment sur Chicago. Le maïs a atteint son Limit down mardi sur la place américaine. Le pays est en effet le premier importateur mondial de maïs, et s’approvisionne essentiellement auprès des Etats-Unis (cf. article de Une). Les prix sur Euronext ont également dévissé, mais tendaient à se ressaisir mercredi, les marchés financiers se montrant plus sereins. En France, les transactions sont peu fréquentes compte tenu de la forte volatilité des prix. Il est d’ailleurs difficile dans ce contexte de situer le niveau exact du marché variant énormément au cours d’une journée. Le Fob Rhin a généré un peu de trafic. Les fabricants d’aliments du bétail ont pour leur part ponctuellement procédé à de petits achats. Sur la façade Ouest, l’activité est très calme. Notons par ailleurs que l’USDA a quelque peu rehaussé jeudi 10 mars son estimation du stock modial de fin de campagne. Ce à quoi les opérateurs ne s’attendaient pas. Ces chiffres avaient donc déjà fait reculer le marché en fin de semaine dernière.

ORGE DE MOUTURE : marché déserté
Le marché de l’orge fourragère s’est laissé influencer à la baisse par les blé et maïs. La libération de nouveaux volumes d’interven-tion, n’est pas pour soutenir les prix, ni la demande. Les échanges sont très rares compte tenu de l’instabilité des prix. Les fabricants d’aliments du bétail sont par ailleurs bien couverts et ne sont pas pressés d’acheter davantage.

BLÉ DUR : sans acheteurs
La demande à l’exportation n’est plus au rendez-vous depuis mardi. Dans une ambiance générale de marchés céréaliers très instables, le niveau des prix est très difficile, voire impossible, à situer.

ORGES DE BRASSERIE : quelques affaires
L’évolution des prix sur le marché des orges de brasserie s’est elle aussi montrée très irrégulière. Le marché a généré des affaires durant la semaine. Celles-ci ont surtout concerné la campagne 2010/2011 d’orges de printemps.

FRETS : activité calme
Les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué par rapport à notre précédente mercuriale. L’activité a marqué le pas cette semaine concernant l’exportation vers la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. Le dégagement sur Rouen se maintient sans être euphorique. Quant aux coûts du fret maritime, l’ensemble des indices renchérissent, dans le sillage du pétrole. Cependant, le cours du brut aurait tendance à se replier en ce milieu de semaine. Par ailleurs, sur un marché en surcapacité de tonnage disponible qui voit sa situation s’aggraver par l’arrivée de nouveaux vaisseaux flambant neufs, cette reprise des tarifs commerciaux ne serait qu’un feu de paille, selon les analystes.

TOURTEAUX : cours en repli
Les prix du tourteau de soja s’effritent inexorablement, dans le sillage du complexe soja sur le marché à terme de Chicago et de la faiblesse du dollar face à l’euro. Les cours des tourteaux de colza et tournesol suivent le même mouvement baissier.

PROTÉAGINEUX : dégringolade
Dans le sillage des produits céréaliers, les protéagineux subissent une contraction de leurs cours. Le marché est sous le coup des prises de bénéfices, amplifiées par l’inquiétude liée aux catastrophes naturelles japonaises. Dans ce contexte de forte volatilité, l’activité du pois reste très calme. Selon l’Unip, la consommation intérieure de pois en alimentation animale (y compris l’autoconsommation) en 2010/2011 aurait plus que doublé par rapport à 2009/2010, s’élevant à 585.000 t. Mais elle resterait à un « modeste » niveau, commente l’Interpro-fession des protéagineux. Le marché de la féverole est éteint.

ISSUES DE MEUNERIE : glissement
L’activité reste faible cette semaine. Mais en sympathie avec l’ensemble des marchés, les cours accentuent leurs glissements sur tous les produits.

DÉSHYDRATÉS : marché calme
Les luzernes et pulpes de betterave déshydratés connaissent très peu de mouvement et continuent donc de stagner semaine après semaine, dans un marché extrêmement calme. Ni l’ancienne, ni la nouvelle campagne ne parviennent à engendrer des affaires. Les acheteurs n’effectuent des commandes qu’au coup par coup, et la correction du marché céréalier ne fait qu’accentuer leur prudence.

CO-PRODUITS : rien à signaler
Le marché des produits laitiers n’a pas enregistré de nouvelle affaire cette semaine. Par conséquent, les cours en poudre de lait et en lactosérum sont nominalement reconduits, dans une tendance générale baissière, dans le sillage des marchés agricoles. En PSC, le corn gluten feed affiche une baisse conséquente à l’image du marché céréalier. Les prix, montés trés haut ces derniers mois, ne cessent de dégringoler. Le citrus reste incoté. Le marché est très attentiste. Et pour cause, les acheteurs anticipent une nouvelle chute des cours. En pailles et fourrages, les cotations sont stationnaires. Les éleveurs ne sont pas aux achats.

PRODUITS DIVERS : réajustements
En graineterie, on enregistre quelques réajustements à la baisse en fonction des arrivages. Cependant, le redoux et la situation économique actuelle ne profitent pas aux graines d’oisellerie. Les cours des semences fourragères sont reconduits, sur un marché inerte, excepté les graminées qui connaissent un léger regain. Le marché des farines de poisson est toujours inexistant.

OLÉAGINEUX : les cours du colza et tournesol dévissent 
Les cours du colza précipitent leur tendance baissière cette semaine, dans le sillage des marchés à terme, en proie au vent de panique déclenché par la catastrophe nipponne. Côté fondamentaux, l’USDA a révisé à la hausse la récolte de soja du Brésil de 1,5 Mt à un record de 70 Mt. Par ailleurs, selon FranceAgriMer, la production française de colza serait en retrait par rapport à 2009/2010 (4,66 Mt contre 5,64 Mt) mais la trituration s’accroîtrait de plus de 400.000 t à 4,6 Mt tandis que les utilisations en nutrition animale régresserait de 162 à 110.000 t en 2010/2011. Les cours de l’huile de colza sont retombés sous la barre des 1.000 €/t en caf Rotterdam, suivant le repli prononcé de l’huile de palme dont les stocks s’étofferaient. Quant au tournesol, ses prix décrochent également. FranceAgriMer a évalué à la baisse la production hexagonale de tournesol à seulement 1,57 Mt contre 1,62 Mt en 2009/2010, avec une trituration quasi stable à 1,36 Mt (contre 1,34 Mt). Globalement, l’activité est au point mort.

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