Aller au contenu principal

Céréales : chute de la profitabilité des producteurs ukrainiens

Le taux de profitabilité des producteurs de grains ukrainiens s’est élevé à seulement 25,3 % en 2017, contre 50,9 % en 2015, rapporte le cabinet d’analyse UkrAgroConsult.

Et si tout n’était pas si rose pour les céréaliers ukrainiens ? Bon nombre d’analystes s’accordent à dire que les volumes de grains produits en Ukraine sont amenés à croître dans les années à venir. Mais ce n’est pas forcément le cas de la compétitivité des producteurs.

Le cabinet d’analyse UkrAgroConsult a rapporté, lors du Black Sea Grain 2018 des 18 et 19 avril à Kiev (Ukraine), que le taux de profitabilité de ces derniers est passé de 50,9 % à 25,3 % entre 2015 et 2017, en se basant sur les données des services statistiques de l’État ukrainien (cf. graphe ci-contre).

La chute du taux de profitabilité des producteurs ukrainiens s’explique par une combinaison de facteurs. Le premier est la déprime actuelle des cours mondiaux des céréales. Pour exemple, le cours du blé tendre meunier au départ de la mer Noire s’élevait en moyenne à 205 $/t en 2015, contre 190 $/t en 2017 (chiffres de la Commission européenne). Ensuite, la forte dévaluation de la hryvnia par rapport au dollar entre 2013 et 2016 a permis aux céréaliers locaux d’engranger d’importants bénéfices sur la période, rappelle UkrAgroConsult. En revanche, la hryvnia s’est stabilisée par rapport au billet vert entre 2016 et 2017, freinant les gains de compétitivité à l’exportation (cf. graphe). Par ailleurs, les importations et utilisations d’intrants ont flambé entre 2014 et 2017.

À titre illustratif, les importations de fertilisants ont représenté 1,1 milliard de dollars en 2017, contre 0,6 milliard de dollars en 2014, d’après les services statistiques ukrainiens. Serguey Feofilov, dirigeant d’UkrAgroConsult, déplore un manque de soutien des pouvoirs publics nationaux au secteur agricole. Selon l’OCDE, l’action de l’État serait même négative, amputant de presque 10 % les revenus des agriculteurs ukrainiens en 2016, alors que les soutiens de l’Union européenne émanant de la Politique agricole commune représentaient en moyenne 21 % des revenus des producteurs européens la même année.

Hausse des coûts de production en maïs

Cela n’empêche pas les analystes d’UkrAgroConsult de projeter une croissance de la production de grains en Ukraine, dans une fourchette large de 80 à 120 Mt à l’horizon 2026-2030, contre 62-63 Mt environ en 2017 (à comparer aux 140 à 160 Mt en 2026-2030 pour la Russie, contre plus de 130 Mt en 2017). Et ce, grâce à des coûts de production qui restent encore bas par rapport à d’autres concurrents. Mais le cabinet d’analyse s’inquiète de la dynamique haussière de ces derniers pour certaines cultures comme le maïs, qui sont passés de 600 $/ha en 2015 à 700 $/ha en 2017 environ. Pour compenser ce phénomène, Serguey Feofilov prône la prospection de débouchés à plus forte valeur ajoutée, comme la production « de cultures plus marginales, la recherche de marchés de niche, le bio par exemple, et l’augmentation des capacités de stockage à la ferme ».

Les plus lus

« Le gouvernement russe entretient la non-transparence sur le marché des céréales, affectant même les opérateurs russes »

Philippe Mitko, chargé des relations extérieures de Soufflet Négoce by InVivo, a accepté de nous donner sa vision des marchés…

Eric Thirouin : « Les céréaliers ont conscience que la proposition de prix planchers n’est actuellement pas réaliste »

Le président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé) veut que les promesses du gouvernement soient suivies d’…

À qui profitent vraiment les dons de blé russe?

Li Zhao Yu, Yann Lebeau, Roland Guiraguossian et Delphine Drignon, experts du département relations internationales…

Blé dur - Comment la filière et le gouvernement comptent relancer la production en France ?

Les surfaces de blé dur décrochent en France depuis des années. Un soutien de l'État français leur permettrait de rebondir,…

Les stocks français de blé tendre et de maïs grimpent encore, selon FranceAgriMer

Alors que les stocks français de blé tendre et de maïs s'étoffent, la demande chinoise en orge permet d’alléger le bilan…

Groupe Avril - Échange de postes de direction au sein de ses filiales

Le groupe Avril espère faire bénéficier à ses filiales Lesieur et Saipol les regards nouveaux des deux dirigeants.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne