Aller au contenu principal

Amidonnerie
Brexit et fiscalité inquiètent les amidonniers

Face à la sortie du Royaume-Uni de l’UE et à une contrainte Carbone plus lourde dans la zone euro, l’Usipa s’inquiète pour les exportations des amidonniers français, qui représentent 75 % du chiffre d’affaires du secteur.

 

A gauche, Yves Bélégaud, président de l’Usipa A droite, Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa
© Karine Floquet

Les dix sites industriels des groupes ADM, Cargill, Roquette et Tereos, établis en France, sont en concurrence avec des pays qui bénéficient d’avantages concurrentiels importants du fait de matières premières abondantes et d’une énergie moins chère, de politiques publiques de soutien à la production, d’une fiscalité et d’une réglementation avantageuse, souvent renforcée par la parité des monnaies », a souligné l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa), à l’occasion de la tenue de la première édition de l’Amidon en fête, le 27 novembre à Paris et en région. Ainsi, la disparition progressive en France du soutien à la cogénération à haut rendement (taxation à l’autoconsommation, fin des régimes de rachats à tarif préférentiel…) représente un facteur de concurrence déloyale.

« Au Danemark, c’est plus de 40 % de l’énergie qui est produite à l’aide de cogénérateurs à haut rendement, grâce à l’introduction d’un régime favorable », déplore Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa.

Lourd surcoût de la sortie du Royaume-Uni de l’UE

« Le surcoût d’un Hard Brexit serait de 211 M€ à l’amidonnerie européenne, simplement en remettant les droits de douane entre l’UE et le Royaume-Uni au niveau OMC pays tiers, explique Thomas Gauthier. La profession souligne donc la nécessité d’un accord de sortie, avec une période transitoire de deux ans au minimum, qui permettra la préparation des entreprises. » Plus globalement, d’autres accords de libre-échanges restent sous surveillance, comme ceux avec les pays du Mercosur, l’Indonésie et l’Australie-Nouvelle-Zélande.

L’industrie amidonnière française (3,2 Mt/an d’amidon produit, 6 Mt/an de blé, maïs, pomme de terre et pois transformés) exporte 75 % de sa production en valeur (3 Md€ de chiffre d’affaires en 2017), avec 71 % des expéditions vers l’UE hors Royaume-Uni (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Espagne, Italie…), 8 % vers le Royaume-Uni (soit 25 % des imports du pays en produits amylacés), et 21 % hors de l’UE (États-Unis, Suisse, Norvège, Japon, Russie…). « Leader européen mais quatrième à l’échelle mondiale, l’amidonnerie française doit supporter la concurrence de la Chine (27-28 Mt/an d’amidon produit), des États-Unis (24 Mt) et du Brésil (4,5 Mt) », précise Yves Bélégaud, président de l’Usipa.

 

Les plus lus

Photo montant quelques graines de tournesol
Récolte 2025 : la déception se confirme sur le tournesol en France

Alors que la récolte de tournesol 2025 touche à sa fin, la déception domine dans les principaux bassins de production dans l’…

graines de soja dans la paume d'une main
Les accords commerciaux sur le soja entre la Chine et les Etats-Unis : faits et chiffres

Depuis le 20 octobre et jusqu’à ce jour, le marché mondial du soja est sous influence de la rencontre entre les président…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Photo en portrait d'Alexandre Everling
Deux nouvelles sociétés de courtage se lancent en céréales et en oléagineux

Après une expérience riche sur le marché des grains, Alexandre Everling s’est lancé en famille dans la création d’…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

manifestants tunisiens avec pancartes réclamant la fermeture des usines de phosphate à Gabès à Paris le 26 octobre 2025
Engrais : les manifestations contre les usines tunisiennes de Gabès n’auront pas d’impact sur le marché des phosphates

Depuis le 10 octobre dernier, la ville de Gabès en Tunisie est agitée par un vaste mouvement populaire réclamant la fermeture…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne