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Bonne qualité des pois français 2019, moins en féveroles

Le taux de protéine des pois atteint 22,2% cette année, contre 21,7% en 2018. Une hausse des surfaces de pois n’est pas impossible d’un an sur l’autre, selon la profession.

De gauche à droite: Valentin Séguin (Cérèsia), Philippe Declerck (RAGT), Gwénolé Pasco (Roquette) et Guillaume Chesneau (Valorex)
© Kévin Cler

La récolte de pois français 2019 est jugée bonne par Véronique Biarnes, chargée d’études de Terres Inovia, que ce soit en qualité ou en quantité, lors du Carrefour pois et féveroles le 19 novembre à Paris. « Le taux de protéine moyen en pois cette année est proche de la moyenne établie sur les dix dernières années (22,5% de matière sèche), à 22,2%, contre 21,7% en 2018. Ceci grâce aux conditions bonnes conditions météorologiques lors de la moisson », déclare-t-elle. Les volumes sont également en hausse : Agreste les évalue au 12 novembre à 690 000 t en 2019, contre 590 000 t en 2018, pour des rendements à 4 t/ha. Sans donner de chiffres précis, Françoise Labalette, responsable du pôle amont de Terres Univia, juge « les chiffres du ministère de l’agriculture français sont un peu pessimistes. Nous tablons sur un rendement dépassant les 4 t/ha ». En revanche, le bilan est moins reluisant en féveroles : les volumes augmentent (176 000 t en 2019 selon Agreste, 143 000 t en 2018) mais le taux de protéine recule, passant de 27,6% en 2018 à 27% en 2019, et contre 28,6% sur les dix dernières années.

92% de lots de couleur jaune

D’après l’enquête de Terres Inovia, 92% des lots sont composés de graines de couleur jaune, et autour de 8% sont de couleur verte. Bon nombre d’entre eux sont homogènes, facilitant la segmentation des marchandises. Seul petit bémol : des taux d’humidité un peu bas, susceptible de fragiliser les grains (générant des grains « splittés » ou cassés »), à 12,3% en moyenne, contre 12,9% l’an dernier, et 13,6% en moyenne sur les dix dernières années. Tout ceci permet donc de fournir les consommateurs de l’alimentation humaine et animale, français et internationaux.

Les professionnels présents à l’évènement ont mis l’accent sur les avancées positives, qui ont permis de récemment dynamiser la filière. « Nous avons fortement progressé concernant les variétés résistantes au gel ou à la verse, nous permettant d’augmenter les semis d’hiver », souligne Philippe Declerk, sélectionneur de la RAGT. La contractualisation est également évoquée. « Nous collections 4 000 t de pois de printemps en 2017 sur notre zone d’influence en Picardie, à proximité de l’usine de Roquette. Aujourd’hui, nous faisons 10 000-15 000 t, grâce à la contractualisation de pois alimentation humaine avec l’industriel », indique Valentin Seguin, responsable de mise en marché du groupe coopératif Cérèsia. Ce dernier précise qu’une prime de 20 à 40 €/t est versée à l’agriculteur pour respecter le cahier des charges.

Attention aux fortes pluies

« Il se pourrait que les surfaces de pois progressent par rapport à l’an dernier. On nous rapporte un certain regain d’intérêt de la part des agriculteurs pour cette culture », témoigne Françoise Labalette. Néanmoins, les fortes pluies d’automne perturbent les semis, qui se déroulent dans des conditions bien moins bonnes que l’an dernier. « Si les agriculteurs ne peuvent semer, ils pourraient se voir obliger de s’orienter vers d’autres plantes », ajoute-t-elle.

Côté marché, les prix ont bien progressé entre septembre et novembre. A titre illustratif, ces derniers sont passés de 182 €/t départ Marne au 2 septembre à 196 €/t aujourd’hui. Une explication avancée par Françoise Labalette est que « le pois retrouve de la compétitivité aux yeux des fabricants d’aliments, qui réservent des cellules pour le produit. S’ils savent que les volumes sont présents, ils vont plus facilement faire de la place au produit dans leur formulation ».

30% des lots de féveroles souffrent de problèmes de grains splittés/cassés

En féveroles, la qualité est qualifiée de « moyenne » par Véronique Biarnes, davantage touchée par la sécheresse. La couleur beige rosé représente « seulement 23% des lots cette année, alors qu’elle dominait par le passé », détaille-t-elle. 20% des lots sont de couleurs blanc-gris. Au total, 50% des lots contiennent un mélange de couleur, ce qui n’est guère attractif pour l’industriel. Le taux d’humidité est réduit, à 11,7% en 2019, contre 12,5% l’an dernier. Conséquence, 30% des lots ont des taux de grains splittés/cassés supérieurs à 1%, rapporte la spécialiste. Côté bonnes nouvelles, Terres Inovia rapporte le faible taux de grains tâchés (du fait de la faible pression maladie) et de dégâts d’insectes. Conséquence de tout cela, « une part importante de la récolte nationale 2019 sera réservée à l’alimentation animale », indique Véronique Biarnes.

 

 

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