Blé tendre bio : la France autosuffisante cette année ?
Si les rendements 2017 atteignent un niveau normal, ni les meuniers, ni les fabricants d’aliments n’auraient besoin de recourir aux importations de blé tendre bio, estime l’Agence bio.
« Les surfaces françaises de blé tendre sont actuellement potentiellement suffisantes pour satisfaire les demandes des meuniers et de la nutrition animale nationales », a indiqué Gérard Michaud, président de l’Agence bio, lors d’une conférence de presse à Paris le 24 mai. L’agence estime les surfaces de grandes cultures bio 2016 à 217 867 ha (+6 % par rapport à 2015), dont 164 796 ha de céréales. Celles de blé tendre atteindraient 45 794 ha, en hausse de 4 % par rapport à 2015. Les surfaces d’oléagineux s’élèvent, de leur côté, à 29 308 ha (+4 % par rapport à l’an dernier), celles de protéagineux à 15 764 ha (+10 % par rapport à 2015) et celles de légumes secs à 7 998 ha (+18 % par rapport à 2015).
Des pluies salutaires
Les récentes précipitations ont, comme pour les cultures conventionnelles, rassuré le marché quant à l’état des parcelles de blé tendre biologique. « Le retour des pluies a fait que, pour le moment, nous n’avons rien perdu en termes de potentiel de rendement. Néanmoins, beaucoup de choses peuvent encore se passer d’ici à la récolte. On ne le saura que lors du remplissage des camions », témoigne Gérard Michaud. « Alors que l’on s’attendait à une récolte exceptionnelle l’an dernier à la même période, les fortes pluies avaient finalement engendré une baisse des rendements d’environ 30 % d’un an sur l’autre », rappelle-t-il. Lors de la campagne commerciale 2016/2017, seulement 75 000 t de blé tendre biologique ont été collectées, contre 95 807 t en 2015/2016, d’après les chiffres de FranceAgriMer datant du 20 février 2017. Les importations des fabricants d’aliments et des meuniers étaient estimées à 40 000 t à la même date durant la campagne commerciale précédente.
En aval du secteur, les achats des ménages de produits de boulangerie/pâtisserie fraîche biologique ont représenté 454 M€ en 2016, contre 394 M€ en 2015, précise l’Agence bio. Les consommateurs finaux ont effectué l’essentiel de leurs achats dans des magasins spécialisés bio (45 % des ventes totales), selon la même source.