Aller au contenu principal

Blé : marché porteur mais prix en baisse

LE CONSEIL central de l’Office national interprofessionnel des céréales (Onic) qui s’est réuni le 5 avril, a confirmé un recul de la production et des stocks mondiaux, la reprise du commerce mondial, et le retour aux achats de l’Inde et de l’Iran… le marché du blé reste donc bien orienté. L’ensemble des débouchés du blé français sont revus à la hausse, notamment nos exportations désormais estimées à 8,9 Mt pour l’Union européenne et 6,3 Mt pour les pays tiers. Mais les prix français ne profitent guère de cette embellie, face au déclin des cours américains et un nouvel affaissement du dollar face à l’euro. Les origines américaines pourraient retrouver des couleurs sur le marché mondial et devenir un concurrent plus sérieux sur certains de nos débouchés, notamment l’Egypte.

UE : 8,6 Mt de céréales offertes à l’intervention

Depuis le 1 er novembre 2005, date d’ouverture de la campagne d’intervention 2005/2006, l’Union européenne recense près de 8,6 Mt d’offres de céréales à l’intervention. Comme l’an passé, ces offres sont particulièrement abondantes en Hongrie. Pour l’heure, l’Onic comptabilise en France 0,4 Mt de céréales offertes à l’intervention, dont deux-tiers de blé et un tiers d’orge. Mais en parallèle, 2 Mt de céréales d’intervention françaises ont été revendues au cours de la campagne, soit 80 % des stocks présents en début de campagne.

Les reventes de stocks publics privilégiées

Le rythme d’octroi des certificats d’exportation de blé a encore ralenti le mois dernier, avec moins de 0,5 Mt de blé adjugé depuis le dernier Comité Permanent de l’Onic. L’intégralité de ce volume a été adjugé au départ des stocks d’intervention européens. Aucune restitution n’a été accordée par la Commission pour exporter à partir du marché libre depuis plusieurs semaines. Le volume des certificats octroyés dans l’UE à 25 depuis le début de la campagne atteint tout de même 9,2 Mt de blé (7,4 Mt l’an dernier à la même époque et 3,4 Mt il y a deux ans). Plus de la moitié de ces certificats ont été délivrés en France, soit 5,1 Mt. Plus des deux-tiers des certificats délivrés dans l’UE l’ont été au départ du marché libre (soit 6,4 Mt). L’essentiel a été adjugé avec une restitution, mais on compte aussi 0,4 Mt de certificats de droit commun sans restitution. Les adjudications de blé d’intervention dépassent 2,8 Mt dont près de 1,3 Mt au départ des stocks de blé français sur les 1,7 Mt remises en vente (une dernière tranche de 0,2 Mt a en effet été ouverte à la vente fin mars, avec démarrage des adjudications le 6 avril prochain). Selon les dernières estimations de l’Onic, les exportations européennes pourraient atteindre près de 11 Mt en fin de campagne. Parallèlement, les offres à l’intervention de blé présentées dans l’UE au cours de cette campagne se sont stabilisées autour de 2,9 Mt.

Le volume des certificats d’exportation d’orge a peu progressé le mois dernier avec moins de 0,1 Mt attribués. La plupart des certificats octroyés l’ont été au départ du marché libre selon le régime de droit commun. Aucune restitution n’a été adjugée et les ventes de stocks d’intervention se sont limitées à la portion congrue (moins de 17.000 tonnes au départ de l’Autriche). Les orges européennes sont de nouveau confrontées à la concurrence des origines Mer noire de retour sur le marché, avec la fin de l’hiver. Au total, le volume des certificats d’exportation d’orge délivré dans l’UE atteint 2,6 Mt (1,4 Mt au départ des stocks d’intervention et 1,2 Mt au départ du marché libre), contre 2,2 Mt l’an passé à la même époque et 1,2 Mt il y a deux ans.

Les céréales d’intervention sur le marché européen

Face au déficit fourrager de certains pays du sud de l’Union européenne, victimes de la sécheresse, la Commission a décidé de remettre sur le marché une partie des stocks de céréales d’intervention communautaire dès le mois de juillet 2005.

Quelque 1,6 million de tonnes de céréales d’intervention ont ainsi été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne, dont 1,2 Mt ciblées sur l’Espagne. Ces reventes ont nettement ralenti le mois dernier, avec moins de 90.000 t de seigle allemand adjugées en quatre semaines.

Par ailleurs, Dominique Bussereau a lancé le 5 avril, au siège de l’Office national interprofessionnel des céréales, la nouvelle version de TéléPac 2006, la déclaration de surfaces par internet, à réaliser entre le 1er avril et le 15 mai. Cette téléprocédure permet cette année de s’affranchir totalement du papier puisqu’il est prévu une signature électronique. En outre, l’agriculteur n’a plus besoin de transmettre les documents qui étaient demandés jusqu’alors (contrats divers), que l’administration détient par ailleurs. Un effort important de convivialité a été fait pour faciliter la déclaration.

Tous les éléments de la déclaration 2006 sont préremplis avec les données de 2005, qu’il suffit de réactualiser. L’an passé, environ 2 % des agriculteurs avaient fait leur déclaration par internet, le record étant détenu par le Morbihan avec 17 %. L’administration a constaté sept fois moins d’anomalies dans les déclarations par internet que sur papier.

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne