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Blé dur : recul de la production mondiale

SELON LE DERNIER rapport (31 mars) du Conseil international des céréales, après une hausse relativement forte des cours du blé dur nord-américain observée en février, les cotations se sont repliées durant mars, tout particulièrement au Canada, comprimées par des stocks abondants et une demande à l’exportation timorée. Les cotations de la CCB (Commission canadienne du blé) pour du blé dur n°1 et n°3 ont perdu l’une et l’autre 11 $/t, pour passer respectivement à 214 $/t et 206 $/t (fob Saint-Laurent).

Repli des exportations canadiennes en 2004/2005

Les exportations de blé dur canadien (août-juillet) atteignaient 1,8 Mt au 20 mars, en hausse de 160.000 t par rapport à un mois plus tôt, mais en baisse de 17% sur la même époque l’an dernier. Les ventes américaines (juin-mai) ont augmenté de 98.000 t net, pour passer à 666.000 t (au 24 mars), quelque 33% de moins qu’un an plus tôt. Parmi les nouvelles ventes figuraient 45.800 t à l’UE (Italie), 32.500 t à l’Algérie et 23.900 t au Venezuela.

Les permis à l’exportation délivrés par l’UE ont augmenté de 154.000 t à 1,070 Mt (dont 154.000 t de semoule de blé dur), soit le double du chiffre de l’an dernier (base UE à 15). L’UE a délivré des permis d’importations portant sur 138.000 t supplémentaires, ce qui porte le total cumulatif à 1,192 Mt, 29% de moins qu’en mars 2004 (base UE à 15). La Turquie a vendu 25.000 t de blé dur, à 179-180 $/t fob (mars) et a annoncé son intention d’organiser deux ventes supplémentaires, la première pour quelque 100.000 t, avant la fin du mois.

Baisse de la production européenne en 2005

La production mondiale de blé dur en 2005 est estimée à 37 Mt, quelque 4 Mt de moins que le record de l’an dernier, principalement du fait du repli attendu de la récolte dans l’UE. Les prévisions initiales suggèrent un recul de 3,3 Mt de la production communautaire, aux alentours de 8,4 Mt, dont 3,5 Mt (5,6 Mt) en Italie, 1,8 Mt (2,7 Mt) en Espagne et 2,1 Mt (2,1 Mt) en France. Le repli des aides à la superficie, suite à la réforme de la Pac, a incité certains producteurs à réduire sensiblement leurs semis, de sorte que le total de l’UE est estimé avoir chuté de quelque 20%. Le repli le plus important concerne l’Italie, le plus gros producteur de l’UE, où les semis sont officiellement estimés en baisse de 28%. Les rendements moyens de l’UE profiteront peut-être de la concentration de la production de blé dur dans les régions mieux adaptées à sa culture, mais les rendements 2005 pourraient toutefois se replier par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés de l’an dernier. La récolte espagnole a été tout particulièrement touchée par une vague de temps sec prolongée, ce qui a réduit le potentiel de rendement. Le gel et la sécheresse soulèvent des inquiétudes dans le sud de la France. Dans les principales régions productrices du sud de l’Italie, en revanche, les conditions ont été généralement favorables.

Une moisson nord-africaine honorable

La production en Afrique du Nord est estimée à 4,8 Mt, en baisse de 0,5 Mt par rapport à l’an dernier mais, néanmoins, la troisième moisson successive supérieure à la moyenne. Les perspectives avancées pour le Maroc ont été affectées par les conditions sèches et froides, mais le temps a dans l’ensemble été favorable dans le reste de la région. La production est estimée à 1,9 Mt (1,8 Mt) en Algérie, à 1,2 Mt (2,0 Mt) au Maroc et à 1,2 Mt (1,2 Mt) en Tunisie.

Des superficies en hausse aux Etats-Unis et au Canada

La production en Amérique du Nord devrait être proche de 2004. Les perspectives de prix du blé dur pour la prochaine campagne restent modérément baissières en raison de l’ampleur des stocks de report chez les principaux exportateurs et des perspectives de production favorables en Afrique du Nord. Toutefois, les producteurs d’Amérique du Nord pourraient tout de même décider de semer du blé dur ce printemps en raison des perspectives de prix médiocres pour les autres cultures, notamment l’orge. Les premières projections officielles au Canada suggèrent une hausse de 10% des superficies sous blé dur, à 2,5 Mha. Après les très bons rendements de l’an dernier, suite à un été exceptionnellement frais et humide, on suppose des rendements plus normaux, qui absorberont presque entièrement la hausse attendue des superficies, de sorte que la production est estimée à un niveau quasi-inchangé de 5,0 Mt.

Aux Etats-Unis, le rapport des intentions de semis, publié par le département américain à l’Agriculture (USDA) le 31 mars, place la superficie 2005 sous blé dur à 1,1 Mha, 2% de plus que l’an dernier. Les prévisions formulées par le CIC placent la production américaine à 2,5 Mt (2,5 Mt).

Des stocks mondiaux record en fin 2005/2006

Les stocks cumulés de blé dur aux Etats-Unis, au Canada et dans l’Union européenne sont estimés à 5,8 Mt à la fin de la campagne actuelle 2004/2005, leur niveau le plus élevé en douze ans, mais ils pourraient grimper encore plus haut l’année suivante. Les stocks du Canada sont estimés à 3,2 Mt (2,7 Mt) à la fin de juillet 2006, un record absolu.

Modeste hausse des échanges

Les échanges mondiaux de blé dur en 2005/2006 n’afficheraient qu’une modeste hausse de 6,5 Mt (6,2 Mt). Les importations d’Afrique du Nord pourraient une fois de plus être bridées par des récoltes nationales supérieures à la moyenne, tandis que les achats de l’UE pourraient être stimulés par une maigre moisson.

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