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Energies renouvelables
Biodiesel au port phocéen

Le port de Marseille-Lavéra sera doté, d’ici 2011, d’une unité biodiesel d’une capacité de 200.000 t

« LA MEDITERRANEE a de nombreux avantages, notamment en termes logistiques », explique Paul Keurinck, directeur de Biocar, une filiale de La Compagnie du Vent (groupe GDF Suez), en évoquant l’implantation d’une usine de biocarburants sur le terminal pétrolier de Lavéra. En effet, un accès privilégié aux productions oléagineuses en provenance de la Mer Noire fait partie des atouts du projet. Après avoir obtenu les autorisations, l’usine, dont la production atteindra les 200.000 t de biodiesel par an, devrait être mise en service d’ici à 2011.

Un relais de croissance important
La production de biocarburants devrait permettre de diversifier les activités de La Compagnie du Vent. « Les activités de Biocar permettent d’appuyer la présence de l’opé­rateur français sur le marché des énergies renouvelables et viennent comme relais de croissance aux activités éoliennes », explique Paul Keurinck. Selon lui, les biocarburants de première génération ont encore un bel avenir, notamment dans les pays du Sud « qui sont souvent de grands producteurs de sucre ou d’huiles. L’intégration des transformations en biocarburants permettrait dans un premier temps de valoriser localement ces productions et, dans un second temps, d’alléger la facture pétrolière de ces pays. »

Déconcentrer la filière
Le directeur de Biocar multipliera ses sources d’approvisionnements français, qui représenteront 10 à 20 % de ses besoins, soit 20 à 40.000 t d’huile de colza par an. Pour cela, Paul Keurinck explique qu’il compte mettre en place « des formules de prix d’achat innovantes à destination d'usines de trituration décentralisées. »
L’idée est de valoriser les productions agricoles et de biomasse en les contractualisant et en les transformant localement. Sur la capacité totale de l’usine, 100.000 t seraient produites à partir de colza (origines France et mer Noire) et le reste à base d’huiles de soja et de palme, en fonction des marchés.

Certifier des techniques innovantes
Afin d’assurer l’adéquation avec les directives européennes concernant les méthodes durables de productions, Biocar souhaite aussi participer à la certification des filières biocarburants. Les critères retenus vont de la prise en compte des émissions de gaz à effets de serre jusqu’aux problématiques de conservation de la biodiversité. L’intégration de projets de seconde génération, afin de valoriser les sous-produits de la première, est aussi une des voies soutenue par Biocar mais pas la seule. Parmi les programmes touchant aux nouvelles générations de biocarburants, l’entreprise travaille sur la valorisation de coproduits ou de cultures dédiées par méthanisation. Les cultures d’algues ou de sorgho sont intéressantes sur ce type de débouchés, notamment pour des projets décentralisés à l’échelle des exploitations et nécessitant une taille critique pour être mis en place. Selon Paul Keurinck, « l’adaptation du réseau de distribution français au biogaz, les tarifs d’achat préférentiels, ainsi que la réglementation restent à définir, avant que les investisseurs potentiels se positionnent. La situation devrait s’éclaircir d’ici à 2010/11. »

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