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Biocarburants, la filière anxieuse pour la deuxième génération

Etat des lieux de la troisième génération

Les premières gouttes de bioéthanol deuxième génération (2G) sont peut être déjà dans nos moteurs en provenance de l'usine Beta Renewables basée en Italie », affirmait Pierre Porot, responsable biomasse d'IFP énergies nouvelles lors d'un débat le 15 avril à Paris, intitulé “Biocarburants : plusieurs générations pour un même objectif”. En France, « les technologies 2G sont prêtes, mais il y a un apprentissage industriel à faire. C'est là que nous avons besoin d'un cadre réglementaire clair ». Pierre Porot réaffirme la performance intrinsèque de l'éthanol 2G du projet Futurol situé à Pomacle-Bazancourt, près de Reims. « Pour la 2G, c'est l'objectif à horizon 2030 en matière de climat et d'énergie européen qui est important, or pour l'instant, la proposition de la Commission de 27 % d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergie totale est une vraie menace pour les biocarburants », juge-t-il.

Etat des lieux de la troisième génération

« La troisième génération, à base de biomasse aquatique, n'est pas mâture économiquement », reconnaît Pierre Porot, responsable biomasse à l'IFP EN. Aujourd'hui, 1 l de carburant 3G consomme plus d'énergie à produire qu'il n'en fournit. « Chez Sofiprotéol, nous nous sommes également lancé dans le biodiesel de 3G avec les algues, mais nous le valorisons essentiellement sur la production d'huiles spécifiques, de niches, principalement alimentaires », confie Philippe Dusser, directeur des études économiques.

Manque de visibilité pour 2030

En effet, pour le moment l'objectif avancé par Bruxelles est très général, sans sous-objectifs, pour les transports notamment. Pour rappel, la directive Énergie renouvelable à horizon 2020 fixait ce dernier à 10 %. « Nous demandons à ce que les dispositions en cours soient gardées et augmentées. Par exemple de fixer à 15 % la part d'énergies renouvelables dans les transports », avance Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA (Syndicat national des producteurs d'alcool agricole). « Il est possible qu'en 2020 on ait une renationalisation des politiques biocarburants. Par exemple, au Danemark, ils ne sont pas intéressés par les biocarburants, mais misent sur l'éolien. En France, nous avons tout de même un objectif d'incorporation de 7 % dans les essences », anticipe Philippe Dusser, directeur des études économiques chez Sofiprotéol, qu'à priori le président, François Hollande, a confirmé, du moins jusqu'à 2020. Néanmoins, il est nécessaire que nos objectifs nationaux « soient cohérents avec l'ensemble de l'industrie européenne », prévient Pascal Manuelli, à la direction stratégie de Total marketing & services. Et il faut aussi pouvoir donner un cadre aux constructeurs, rappelle Sylvain Demoures.

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