Biocarburants
LA DECISION de mettre fin à la défiscalisation des biocarburants provoque de vives réactions chez les organisation professionnelles. Pour la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) elle « va conduire à taxer davantage le bioéthanol, énergie renouvelable, que l'essence fossile ». Dans un communiqué, la CGB affirme que l'Ademe, dans son rapport “Regard sur le Grenelle” de septembre, vient pourtant de confirmer le bilan positif du bioéthanol produit en France. Il réduirait, selon ce document, de 60 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l'essence et présenterait un rendement énergétique trois fois supérieur. « C'est une situation de grande incohérence », explique Eric Lainé, président des betteraviers. « Il faut rectifier le tir pour ne pas condamner une production dont on aura besoin dans le bouquet énergétique de demain pour réduire les émissions de CO 2 » . Par ailleurs, Orama (producteurs de grandes cultures) dénonce la proposition du projet de Loi de Finances 2009. « Le Gouvernement se montre prêt à renier ses engagements. Or les agriculteurs et leurs outils économiques (coopératives, organismes financiers) ont tenu les leurs ». De nouvelles usines, représentant des investissements massifs, ont en effet vu le jour et des contrats pluriannuels ont été signés par les agriculteurs pour les approvisionner. « Cette attitude, qui contredit les orientations politiques encore récemment affichées par les Pouvoirs publics à propos des biocarburants, est incompréhensible et inacceptable. » Orama demande donc au président de la République et au Premier ministre que le projet de Loi de Finances soit modifié, de façon à ne pas condamner demain des filières dont les Pouvoirs publics ont promu le développement à grande échelle.