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Point de vue
Bernard Valluis prône la régulation et le stockage

FACE AUX SENATEURS, Bernard Valluis, représentant l’Ania (Association des industries alimentaires) mais également président délégué de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), a fait part de son analyse sur le phénomène de la volatilité des prix agricoles et sur les réponses à y apporter lors d’une table ronde consacrée à ce sujet au Sénat le 27 avril dernier.

Rompre avec l’opacité des marchés à terme et des marchés de gré à gré
     Pour Bernard Valluis, le premier élément contre lequel lutter est l’opacité qui règne sur les marchés à terme et les marchés de gré à gré. « Cette opacité ne permet pas de savoir dans quelle mesure certains opérateurs jouent sur ces marchés. Il n’ y a donc pas de contrôle aujourd’hui », a assuré Bernard Valluis. Pourtant les volumes traités sur ces marchés virtuels ne sont pas anodins. « A l’échelle mondiale, nous produisons 650 millions de tonnes de blé par an. Aux Etats-Unis, le marché à terme représente trente fois la production. En Europe, c’est la moitié car nous sommes dans un développement très peu mature de ces activités, compte tenu de notre adaptation récente à la volatilité. De leur côté, les marchés de gré à gré représentent des multiples de la récolte mondiale encore plus importants que ceux traités sur le marché à terme. Mais ces éléments sont complètement opaques. »
    Répondre à cette demande d’information est précisément la tâche du G20 agricole prochain, mais Bernard Valluis se montre réservé sur les travaux à venir. « Le diable sera dans la bouteille car les mesures d’application permettant de connaître l’identité des opérateurs, de connaître leur position et la mise en place d’une sorte de police comme c’est le cas sur les marchés réglementés normaux, sera contrecarré par certains opérateurs financiers qui aujourd’hui ont perdu la mémoire de la crise », redoute le représentant de l’Association des industries alimentaires.
    « Au niveau européen, j’attends que l’Esma, l’organisme européen de régulation des marchés, et l’AMF, l’autorité des marchés financiers en France, se voient confier les mêmes missions que la CFTC (Commodity Futures Trading Commission, ndlr) aux Etats-Unis. Malheureusement, pour l’instant, ce n’est pas le cas », a déploré Bernard Valluis.

Mettre en place « une véritable politique de stocks publics régulateurs »
    Faisant référence aux rapports Prada (sur la régulation du marché du CO2) et Chevalier (sur la volatilité des prix du pétrole), Bernard Valluis a expliqué que les solutions aux problèmes de volatilité des matières premières ne pourraient se limiter à la seule régulation des marchés à terme. « Il faut aussi des solutions sur le marché physique », a-t-il insisté. « Nous devons trouver une solution adpatée dans les modalités de financement et de gouvernance à la gestion de stocks publics régulateurs. » « Or toutes les voies envisagée pour le moment s’apparen­taient à ce que proposait la Politique agricole commune et ont donc été refusées. Un compromis entre consommateurs et producteurs serait envisageable », souligne le représentant de l’Association des industries alimentaires.

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