Baisse de la production de blé de 30 % en mer Noire en 2065 ?
Une hausse de la température mondiale de 4,3 °C à l’horizon 2065 engendrerait une baisse de la production de blé en Russie, Ukraine et Kazakhstan de 30 %.
Imaginons le pire des scénarios, dans lequel la température globale progresserait de 4,3 °C entre aujourd’hui et 2065. La production de blé chez les trois géants de la zone mer Noire que sont l’Ukraine, la Russie et le Kazakhstan reculerait de 30 %, d’après une étude du Centre d’étude et de prospective du ministère de l’Agriculture publiée le 16 décembre 2016. Celle de maïs régresserait de 70 %, et celle de tournesol de 50 %.
Dans le détail, « la part des années avec un rendement inférieur à 1 t/ha de blé pourrait doubler », selon le rapport, conséquence de la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses notamment). Sans donner de chiffres précis, l’étude indique que la production de blé en Ukraine serait modérément impactée, l’essentiel des cultures se trouvant dans l’ouest du pays, où les précipitations resteraient suffisantes. En revanche, les productions de maïs et de tournesol déclineraient fortement. En Russie, la zone Ouest, où se concentre l’essentiel des cultures (blé, maïs, tournesol), serait très impactée. Les zones septentrionales et de l’Est le seraient moins.
Remise en question de la production de blé au Kazakhstan ?
Au Kazakhstan, les cultures de blé, situées dans la zone semi-aride au nord du pays, connaîtraient une forte baisse des rendements, « avec plusieurs années à rendements nuls, susceptibles de remettre en question la production de blé » dans le pays.
Un scénario modéré, où la température globale ne s’élèverait que de 2,4 °C à l’horizon 2065, a également été envisagé. La production de grains en Ukraine ne connaîtrait pas de grand bouleversement, et augmenterait légèrement dans certains secteurs en maïs et en tournesol notamment. Les cultures en Russie connaîtraient un repli de leur productivité léger à fort, alors que l’impact sur le Kazakhstan serait limité.