Avoine : tension sur le marché US face aux problèmes logistiques canadiens

Cela fait environ un mois que les cours de l'avoine flambent sur le marché à terme de Chicago, atteignant des niveaux jamais vus. Cela s'explique par les problèmes logistiques que subit actuellement le Canada et qui perturbent les exportations vers les États-Unis. Les prix sont passés au dessus de ceux du maïs. Une première depuis 2005. Les faibles disponibilités américaines tirent les cours vers le haut, avec des stocks de fin de campagne 2013/2014 estimés à 0,4 Mt, leur plus bas niveau absolu. Alors qu'au Canada, ils devraient presque tripler à 1,5 Mt. Des rapports estiment que du fait de l'impossibilité pour les transformateurs américains de se procurer de l'avoine canadienne, certains moulins auraient moins de 20 jours d'approvisionnement.

En l'absence de solution à court terme pour stimuler la reprise du trafic ferroviaire entre le Canada et les États-Unis, la situation a peu de chance d'être résolue rapidement, ce qui présente une opportunité à l'exportation pour l'UE, le plus gros producteur mondial avec 8,8 Mt sur 2013/2014. Certains signes suggèrent que les États-Unis lui ont déjà passé commandes, car les permis cumulés d'exportations d'avoine dans l'UE au 18 février affichaient une hausse de 162 % sur l'an dernier, à 136.000 tonnes, et sont prévues à 180.000 t sur l'ensemble de la campagne (+80 % par rapport à 2012/2013).

Si les plus gros États membres exportateurs au sein de l'UE sont la Finlande et la Pologne, avec chacune 1,2 Mt prévues sur pays tiers en 2013/2014, la France pourrait tout de même en profiter. En février, les exportations françaises d'avoine vers pays-tiers sur 2013/2014 ont été révisées à la hausse par FranceAgriMer à 10.000 t, contre 5.000 t dans son estimation de janvier, et 1.000 t sur la campagne 2012/2013.