Arnaud Delestre : « Mes programmes se limitent à un ou deux traitements »
Installé à Thury au sud-ouest d’Auxerre, Arnaud Delestre exploite des terres argilo-calcaires moyennement profondes. Elles ne lui permettent pas d'espérer d'excellents rendements en céréales, par conséquent, l'agriculteur réduit ses charges en limitant sa protection fongicide.
Installé à Thury au sud-ouest d’Auxerre, Arnaud Delestre exploite des terres argilo-calcaires moyennement profondes. Elles ne lui permettent pas d'espérer d'excellents rendements en céréales, par conséquent, l'agriculteur réduit ses charges en limitant sa protection fongicide.
Les rendements en blé tendre d'Arnaud Delestre se situent sur une fourchette de 55 q/ha à 70-75 q/ha. Arnaud Delestre porte son choix de blé sur des variétés présentant si possible une tolérance aux maladies : LG Absalon, Cellule, Laurier, Rubisko… Une partie est sous le contrat de qualité CRC(1), mais cela ne joue pas sur les choix de ses programmes fongicides. « Nous sommes dans un contexte où il n’y a pas de piétin verse ni de fusariose des épis, quasiment. Mes programmes vont d’un à deux traitements fongicides et je travaille avec la coopérative 110 Bourgogne pour une commande en morte-saison de produits sur la base de deux traitements », explique Arnaud Delestre.
En 2017, une seule application fongicide, le produit Kardix à la demi-dose de celle recommandée, lui a suffi au stade dernière feuille étalée pour contrôler la faible pression de maladies. « Le rendement du blé a été de 60 q/ha, soit la moyenne de ce qui a été réalisé dans le secteur », précise l'agriculteur.
Pas de produits chers difficiles à rentabiliser
L’année 2016 avec ses conditions climatiques hors normes et sa pression parasitaire élevée a été beaucoup plus complexe à conduire. Les blés ont reçu deux traitements fongicides, pour une production faible comme partout ailleurs. « En 2015, j’ai aussi réalisé deux applications compte tenu d’une infestation en septoriose un peu précoce, se remémore Arnaud Delestre. Le rendement final a été davantage à la hauteur : 72 q/ha. »
Les produits utilisés ont été Bumper et Cherokee, deux spécialités aux coûts modiques. « J’évite les produits chers, pas toujours rentabilisés dans notre contexte de faible pression en maladies, et je m’appliquerai cette règle pour 2018. » L’agriculteur fait partie d’un groupe technique, le groupe Forterre créé il y a six ans, où les agriculteurs échangent sur leurs pratiques. Même si l’exploitation d’Arnaud Delestre ne fait pas partie du réseau des fermes Dephy, l’agriculteur travaille à la diminution de ses IFT (Indice de fréquence de traitements) et participe à des expérimentations sur des méthodes alternatives de contrôles des maladies. La faible utilisation de fongicide contribue à la réduction des produits phytosanitaires.
EN CHIFFRES : les deux tiers des surfaces en céréales
Sols argilo-calcaires moyennement profonds
Labour 1 année sur 3 avant les orges d’hiver et cultures de printemps (reste en TCS)