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Alimentation animale : quels indicateurs pour quelle répercussion des coûts ?

Alors que les débats se poursuivent concernant la loi issue des États généraux de l’alimentation, les filières animales s’y préparent mais restent dubitatives.

© Yanne Boloh

La filière Volailles de chair teste la future loi Alimentation avant même qu’elle ne soit votée », indique Jean-Michel Schaeffer, président de la nouvelle interprofession Anvol, officialisée au Journal officiel du 9 septembre. En effet, la filière qui a une longue habitude de la contractualisation promue par le texte, a également finalisé son organisation en accueillant la distribution. Elle dispose déjà, de surcroît, d’indicateurs tels que l’indice des matières premières Itavi, et vient de s’en servir pour alerter les opérateurs que tous les feux sont au rouge : céréales, protéines, énergie… « Ce communiqué de presse commun sur la hausse forte et durable des matières premières de nos aliments est une première », explique Patrick Pageard, président du Comité interprofessionnel de la dinde française. Maintenant, aux acteurs économiques de négocier, entre eux, pour que les prix augmentent réellement dans les rayons. Certains espèrent que la hausse atteindra 8 %, voire 10 %…

 

Tous au travail

 

Anvol donc mais aussi Cniel (filière laitière), Inaporc, CNPO (filière Œuf)… : toutes les interprofessions du secteur animal sont au travail pour recenser les indicateurs existants avant d’en établir éventuellement de nouveaux.. « Ne serait-ce que pour la nutrition animale, nous avons l’IPAA, les cotations des matières premières, le Matif pour le blé, l’Ipampa ainsi que les indicateurs par espèces comme l’indice Ifip », explique Stéphane Radet, directeur du Syndicat national des industriels de la nutrition animale (Snia). Lors des crises précédentes de 2007 et 2011, la nutrition animale avait déjà conduit un gros travail sur la contractualisation. « Mais celle-ci ne doit pas faire porter un risque sur un maillon qui ne pourrait le supporter. Des contrats doivent être établis tout au long de la chaîne pour qu’une répercussion des évolutions des coûts soit effective », poursuit Stéphane Radet.

Qui dit indicateurs ne veut en effet pas dire « ruissellement » automatique vers l’amont. D’une part, « la loi ne peut pas réglementer le commerce », estimait Gilles Huttepain, directeur de LDC Amont, lors du colloque Terre 2018 lundi 10 septembre. D’autre part, les marchés agricoles ne peuvent pas s’affranchir des tensions internationales : au niveau de la distribution comme de la RHD, l’enjeu de la compétitivité va donc brider la répercussion des augmentations au risque de favoriser les importations.

Cela rend donc pessimiste l’économiste de l’Inra, Stéphane Turolla, qui intervenait lors du débat organisé par l’Afta lundi 10 septembre : « Il faut déjà penser à une prochaine loi pour assurer la meilleure répartition de la valeur dans la chaîne ». Il pense, notamment, à la mention de l’origine dans tous les segments de marché : produits transformés et restauration hors foyer.

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