Alimentation animale au Vietnam, le combat du porc est en route
InVivo et Japfa, fabricants d'aliments étrangers au Vietnam, annoncent la commercialisation de leurs premières cochettes dans le pays ce mois d'avril. L'idée : améliorer la génétique sur une large base pour faire progresser la productivité.

Le porc appartient à la culture alimentaire vietnamienne : il y représente environ 74 % de la consommation de viande. La production est toujours dominée par les exploitations familiales (moins de 10 truies par élevage) : « Pour de nombreux Vietnamiens, la truie et ses porcelets dans le jardin constituent plus une sorte de placement de sécurité qu'un véritable potentiel de viande », explique Thierry Rocaboy, consultant français installé à Hanoï. Le secteur a engagé sa restructuration, mais peine à suivre la progression quantitative et qualitative de la demande. Le maillon de l'alimentation animale est un levier de cette évolution. Ainsi, le Français InVivo NSA et l'Indonésien Japfa, qui possèdent tous les deux cinq usines d'aliments pour animaux au Vietnam, et qui ne sont pourtant, ni l'un ni l'autre, engagés en intégration, viennent d'annoncer des accords concrets avec des acteurs majeurs de la génétique (Grimaud frères pour le première, Hypor pour le second). Ils ont ce mois-ci commercialiser, en même temps, leurs premières cochettes.
Productivité en panneLe leader, vietnamien, de l'alimentation animale (Proconco) diffuse déjà la génétique France Hybride, qui possède une ferme de multiplication depuis près de vingt ans aux abords de Ho Chi Minh Ville. Le lien entre génétique et alimentation est bien connu puisque la formulation s'ajuste aux caractéristiques de l'animal. L'enjeu est de taille pour le pays car la productivité y est très faible : selon Peter Best (Pig International), le ratio de viande/truie n'y est que de 0,5 kg/an, contre 1,08 en Chine ou 1,82 en France. Et il ne progresse pas, contrairement aux tendances générales dans la majorité des pays du monde. Toujours dominé par des races locales faiblement productives (34 millions de porcs sur un cheptel total de 48 millions), la filière doit évoluer à marche forcée pour ne pas être noyée sous les importations : la Thaïlande lorgne clairement sur le pays, comme la Chine.