Agro-pellets : freins au développement de la filière en France
Adaptation de la réglementation et des méthodes d’analyses, R&D, aide financière et sensibilisation des professionnels sont nécessaires à ce secteur d’activité en devenir.
Le marché des agro-pellets (granulés issus de pailles, issues de silos, rafles de maïs…) est « peu développé à l’heure actuelle en France ». C’est ce qui ressort d’un retour d’expérience, organisé par Coop de France le 28 novembre à Paris, dans le cadre du projet Sucellog, dont l’objectif est de favoriser la participation du secteur agricole à l’approvisionnement durable en biocombustibles solides en Europe. Les agro-pellets sont de fait « une ressource méconnue », « non adaptée à toutes les technologies de combustion "bois" » et non « éligible dans les appels d’offres de type BCIAT » (Biomasse chaleur industrie, agriculture et tertiaire).
Pour une stratégie incitative affirmée
Les acteurs présents à l’atelier de restitution rappellent « les fortes attentes des exploitants de chaufferies en termes de coût ». Ils souhaitent « un alignement sur le prix du granulé de bois », dont les tarifs 2015 sont compris entre « 50 €/MWh » pour le non livré et « 60-75 €/MWh livré selon packaging » (source Ademe). La tarification, calculée en fonction de la quantité d’énergie produite (kWh), nécessite que « les méthodes d’analyses thermochimiques » tiennent compte du type de combustible, qui définit « un équipement adapté (et in fine un type de réglage au niveau de la combustion) ». La R&D s’avère « indispensable pour accompagner le développement de la filière » par la « maîtrise de la régularité de la qualité des agro-pellets et l’innovation en matière d’équipements de combustion ».
Par ailleurs, des leviers pour le développement de chaufferies à agro-pellets sont les bienvenus. Si les « agro-pellets sont éligibles au Fonds chaleur », selon l’Ademe, ils doivent être « véritablement identifiés comme éligibles dans les appels d’offres type BCIAT », en distinguant « la composante "agro-combustible" du volet "bois" dans ceux concernant les installations de combustion ».
Enfin, si « l’autoconsommation des agro-pellets [par les acteurs agricoles] peut être une première étape », encore faut-il mettre en place « une stratégie incitative affirmée » qui passe par « la sensibilisation sur le potentiel de valorisation énergétique des coproduits agricoles ».