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Agora engrange un chiffre d’affaires record et un résultat net historique en 2022-2023

Les prix des céréales et oléagineux ayant atteint des sommets sur la campagne 2022-2023, le chiffre d’affaires de la coopérative Agora a explosé. Le résultat net a été multiplié par cinq, à la suite d’une plus-value de cession de titres.

Thierry Dupont, président de la coopérative Agora, et Agnès Duwer, directrice générale.
© Agora

« Pour l’exercice 2022-2023, Agora réalise un exercice performant dans un contexte inédit : prix des céréales historiques en début d’exercice suivi par une adaptation du marché aux nouvelles données géopolitiques (notamment l’ouverture du corridor ukrainien) prix des intrants à des niveaux extrêmement élevés, voire jamais connus, incertitudes vis-à-vis de la disponibilité des approvisionnements... », indique la coopérative agricole Agora dans son rapport d’activité 2022-2023. Il en découle un chiffre d’affaires inédit, à 457 M€, contre 361 M€ en 2021-2022 et 265 M€ en 2020-2021. Il faut dire que les prix de campagne en 2022-2023 ont atteint des sommets, avec 297 €/t en blé (+22 % sur la campagne précédente) et 635 €/t en colza. Le résultat net est quant à lui inédit, culminant à 15 M€ dont 7,7 M€ de plus-value de cession de titres, à comparer aux traditionnels 3-3,5 M€ des cinq campagnes précédentes. 

La troisième meilleure collecte 

La collecte de grains en 2022 s’est élevée à 956 940 t (contre 979 560 t en 2021, 874 461 t en 2020 et 1 034 771 t en 2019), soit dans la fourchette haute de l’historique des douze dernières années. Si la collecte de tournesol s’accroît, avec un volume record ensilé en 2022, celle de maïs accuse un recul significatif, en lien avec une baisse des surfaces et une chute des rendements, d’une récolte sur l’autre. Au final, la collecte 2022 est composée à 68 % de blé, à 9 % d’orge fourragère, à 8 % de maïs, à 7% de colza, à 4 % d’orge brassicole, à 1 % de pois et à 0,7 % de tournesol.

En termes de débouchés, on observe d’une campagne sur l’autre une baisse du secteur de l’alimentation animale (3 % de la récolte 2022, contre 16 % de la récolte 2021) et de l’amidonnerie (7 %, contre 11 %), compensée par une hausse des exportations de grains via le port de Rouen (87 %, contre 72 %) et, dans une moindre mesure, de la meunerie (3 %, contre 1 %). « Durant la récolte 2022, malgré quelques problématiques de protéines, le marché a bénéficié d’une activité à l’export soutenue. C’est pourquoi, contrairement à 2021, où les équipes de la coopérative ont adapté significativement les débouchés pour répondre à la problématique des poids spécifiques, en 2022, près de 90 % des marchandises se sont dirigées vers un débouché à l’export à Rouen », explique la coopérative Agora dans son rapport d’activité.

Un contexte inflationniste

De fait, le chiffre d’affaires de la coopérative sur la campagne 2022-2023 « dépasse tous les chiffres d’affaires jamais vu chez Agora », indique le rapport d’activité. Et de commenter : « L’environnement économique inflationniste a eu pour conséquence un effet prix important sur le chiffre d’affaires global de la coopérative ».

Cette progression de 96 M€ sur un an, soit +27 %, s’explique à la fois par la conjugaison du haut niveau des tonnages collectés et des prix de marché des céréales mais également par la croissance de 25 % du chiffre d’affaires de l’activité Approvisionnements, à 133 M€. A ce propos, dans un contexte [de prix] d’engrais historiquement élevés, le conseil d’administration a préféré « ne pas appeler des avances de trésorerie » mais « appliquer une caution non appelée », précise Thierry Dupont, président de la coopérative Agora. 

Une puissante crise énergétique

La coopérative a subi de plein fouet, tant au niveau industriel que des approvisionnements, le contexte éco-énergétique qui n’a cessé de fluctuer dans le temps, comme en témoigne « le pic historique de 1000€/Mgwh le 26 août 2022, baissant quelques jours plus tard à 400€/Mgwh », peut-on lire dans le rapport d’activité.  

« Le prix de l’énergie restera certainement élevé au regard de ce que nous avons connu avant 2020. C’est un phénomène structurel que nous ne pouvons pas négliger dans nos métiers de séchage, de conservation des grains et de logistiques », insiste Agnès Duwer, directrice générale d’Agora.

C’est pourquoi la coopérative a mis en place durant la campagne des outils de pilotage de l’énergie sur ses sites pour optimiser les coûts énergétiques. Les principaux sites, représentant 80 % de la consommation électrique, sont maintenant équipés avec OptiElec, une solution dédiée à l’optimisation de la consommation électrique des coopératives. « Cet outil, développé par La Coopération agricole Solutions +, permet d’identifier les points de vigilance et d’accompagner la décision en termes de consommation d’électricité », détaille la coopérative qui comptabilise 54 sites implantés dans l’Oise et le Val d’Oise.

Des programmes bas carbone

Au programme d’économie d’énergie qui s’inscrit dans le cadre de la feuille de route Agora 2030, s’ajoute la concrétisation de dossiers en lien avec le carbone : 

  • Filière Nestlé, une démarche à l’échelle de l’exploitation qui s’appuie sur un référentiel agronomique commun Sols vivants, un accompagnement technique vers l’agriculture régénératrice et une valorisation économique sur la filière maïs Nestlé. 
  • Cargill Regen Connect, un engagement pluriannuel de parcelles dans un programme valorisant les pratiques en lien avec l’agriculture régénératrice et visant à générer des crédits carbones. 
  • AGROcarbone, une démarche interne de vente de Crédits carbone via la méthode Label Bas Carbone grandes cultures permettant de calculer et certifier les tonnes de CO2 captées et les émissions de gaz à effet de serre (GES) évitées à l’échelle de l’exploitation, dans laquelle se sont engagés 30 jeunes agriculteurs.

Et c’est sans oublier les 15 000 t de colza Bas GES qui ont été valorisées par la coopérative en 2022, contre 6 000 t en 2021. Cela représente pour les 185 adhérents concernés « une prime de 40 €/t en moyenne » et « 20 % de la collecte de colza ». Rappelons que cette démarche vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et augmenter le stockage de carbone lors de la culture du colza.

Lire aussi : "La belle récolte 2019 a boosté Agora"

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