Activité limitée et silos portuaires bondés
BLÉ TENDRE : le blé français séduit à nouveau Le Caire
Les cours se sont consolidés durant la semaine en réaction au dynamisme des ventes de blés russes, laissant présager d’un rapide tarissement de son offre. Les tarifs commencent à s’en ressentir, rendant une compétitivité aux origines françaises et américaines. Les exportateurs hexagonaux ont d’ailleurs réussi à se positionner, pour 120.000 t, parmi les fournisseurs retenus par l’Égypte dans le cadre de son dernier appel d’offres lancé en ce début de semaine pour un volume de 235.000 t. Les autres origines sélectionnées sont la Russie pour 60.000 t et l’Ukraine pour 55.000 t. Le Caire s’empresse de passer commande avant que la Russie ne s’inscrive aux abonnés absents. Elle en est à son 6e appel d’offres depuis un mois. Par ailleurs, l’Ukraine a indiqué, le 6 septembre, souhaiter ne pas exporter plus de 4 Mt pour 2012, pour préserver son marché intérieur. Cependant, certains estiment que ses stocks lui permettraient de disposer de 5 à 6 Mt pour le marché mondial. Quelque 1,3 Mt auraient déjà été commercialisées. En France, le fait que l’on fasse partie des élus de l’appel d’offres égyptien n’a pas eu de conséquence notable sur le marché, les couvertures ayant été réalisées préalablement. L’activité est restée peu soutenue cette semaine sur le portuaire, les silos étant bien remplis. L’attente des chiffres de l’USDA, diffusés ce mercredi 12, a d’ailleurs limité les échanges. Le rapport américain s’est avéré plutôt baissier pour les prix, tout comme la bonne tenue de l’euro. Les Fab procèdent à des achats, sans précipitation. Les meuniers avancent, quant à eux, peu à peu dans leurs couvertures, notamment sur celles de taille moyenne.
MAÏS : demande de la nutrition animale
Les fabricants d’aliments composés procèdent à des achats, le maïs NR étant compétitif en formulation. Mais l’attentisme se fait toujours sentir à l’approche des récoltes. Selon l’Agreste du 10 septembre, la récolte de maïs grain est estimée à 15,2 Mt avec un rendement moyen de 94 q/ha. Et l’inquiétude pointe, les silos portuaires de la façade Atlantique étant pleins à craquer. « Il va falloir trouver une solution rapidement », alerte un courtier, qui s’interroge : « Devra-t-on brader le blé, l’orge et/ou le sorgho ? » Sur le fob Rhin, l’activité est plus irrégulière. Les cours ont eu tendance à se détendre outre-Atlantique. Cela traduit le rationnement de la demande pour le maïs américain. L’arrivée des nouveaux maïs, notamment ukrainiens, pourrait également peser sur le marché mondial. Notons que le pays ne souhaite pas commercialiser plus de 12,4 Mt à l’export pour cette campagne. En attendant, cette origine alimente les utilisateurs du bassin méditerranéen de façon dynamique.
BLÉ DUR : peu dynamique
Le marché ne s’anime que de petites affaires. Les Italiens se manifestent ponctuellement et l’export pays tiers est très peu dynamique.
ORGE DE MOUTURE : détente à destination du portuaire
La nutrition animale a procédé à de petits achats sur le rapproché durant la semaine, mais le blé tendre tend à être privilégié dans les formules.
Les primes régressent à destination des ports, car la demande internationale est moins pressante. Notons que, face à une moindre récolte, l’Ukraine a indiqué ne pas vouloir exporter plus de 3 Mt d’orges.
ORGE DE BRASSERIE : peu d’affaires
L’activité s’avère très calme. Le marché aurait une tendance un peu plus vendeuse en récolte 2012, alors que, sur la récolte 2013/2014, elle revêtirait plutôt un caractère acheteur. Les prix se sont tassés en orges printemps.
TOURTEAUX : baisse insuffisante pour un retour des acheteurs
Les prix des tourteaux de soja et de colza reculent, notamment sur le rapproché, mais les prix restent trop élevés pour que les opérateurs reviennent aux achats. De leur côté, les tourteaux de tournesol continuent de se raffermir.
PROTÉAGINEUX : fermeté
Les prix des féveroles et du pois protéagineux renchérissent dans un contexte de faibles disponibilités. Les cours élevés des tourteaux pèsent également sur les prix.
ISSUES DE MEUNERIE : sons stables
Sur le marché de Paris, les cours des sons fins et des sons pellets sont stables sur un marché qui reste étroit, tandis que le remoulage demi-blanc et la farine basse renchérissent. La province suit la tendance parisienne.
DÉSHYDRATÉS : nouvelle récolte de pulpes de betteraves encore incotée
Les prix des pulpes de betterave n’enregistrent pas de variation en ancienne récolte. Il se fait quelques transactions. La nouvelle campagne est incotée. En effet, les premières estimations de récolte en betteraves industrielles sont décevantes, à 34,6Mt, selon Agreste, ce qui rend les opérateurs attentistes. Les cours des luzernes n’évoluent guère. Les vendeurs se positionnent sur le cour terme, mais peinent sur le long terme. La fin de campagne pourrait être difficile du fait de faibles disponibilités.
COPRODUITS : hausse continue de la poudre de lait
Le cours de la poudre de lait continuent de se raffermir, après s’être déjà fortement consolidés sur le mois d’août. L’activité est très limitée car les acheteurs espèrent une détente des cotations pour s’approvisionner sur la fin de l’année. Les prix du lactosérum n’enregistrent pas de variation sur un marché calme.
Les cours des drêches de blé restent incotées, tandis qu’en maïs les prix s’apprécient légèrement. Il y a quelques échanges sur le rapproché. Sur les PSC, les cours des citrus sont relativement stables, alors que ceux des corn gluten feed augmentent. Peu d’affaires sont réalisées sur les deux produits.
Les cours des pailles et fourrages sont reconduits sur un marché relativement calme. Il se fait quelques transactions, mais les acheteurs ne sont pas pressés, l’offre étant bien supérieure à la demande.
PRODUITS DIVERS : baisse des farines de poissons
Les cours de la graineterie se réajustent dans un contexte de réapprovisionnement classique de rentrée. La demande reprend petit à petit. Sur le marché des farines de poissons, la tendance à la baisse s’est accentuée. La faible activité à l’achat et la hausse de l’€/$ contribuent à la réduction des prix.
OLÉAGINEUX : les clôtures de position en soja US tire les oléagineux vers le bas
Les cours du colza ont cédé du terrain dans le sillage du soja sur le marché à terme de Chicago. De plus, le ministère de l'Agriculture a revu à la hausse la production française a à 5,4 Mt, contre 5,3Mt précédemment. Les surfaces ont augmenté dans le Centre-ouest, mais se sont repliées dans l’Est, notamment suite au gel. Les semis actuels sont perturbés par le manque de pluies, notamment au Nord et Nord-est du pays. L’activité est restreinte sur les marchés physiques français. Les prix de la graine US ont enregistré de nombreuses prises de profits après avoir atteint un plus haut à 17,71 $ le boisseau la semaine dernière. De plus, FCStone a revu à la hausse les prévisions de l'USDA du mois d’août avec une production de soja US 2012/2013 à 74,5 Mt et un rendement de 24,7 q/ha. La baisse des cours reste limitée par la forte demande chinoise et les productions décevantes aux Etats-Unis et en Amérique Latine. Les cours du tournesol restent stables sur un nominal de 550 €/t. Selon Agreste, la production 2012 serait de 1,69 Mt avec un rendement moyen de 24,8 q/ha. En France, l’oléagineux a perdu 60.000 ha par rapport à 2011.