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Filière portuaire
Port de Rouen - Activité 2021-2022 soutenue pour Sénalia

Le spécialiste de la logistique portuaire a connu une année dynamique avec le démarrage de nouvelles activités notamment.

L'année 2022, une année riche pour Sénalia, avec notamment une installation dans son nouveau siège social, le 109, sur les quais de Rouen.
© Thierry Michel

Avec notamment 4,054 Mt de céréales chargées pour l’export au 30 juin 2022 (+ 1 Mt, soit + 35 % par rapport à la même période de la campagne précédente) et un chiffre d’affaires total de 35,084 M€ (+ 7 %), Sénalia a connu une belle année 2021-2022.

Au final, l’entreprise rouennaise a traité 6,909 Mt (dont 2,784 Mt pour l’activité agro-industrie) sur ses hubs multimodaux. L’activité trituration pèse pour 1,788 Mt (en petite baisse comparée à l’an passé) alors que celle concernant le bio-éthanol a progressé (872 Mt). Les tonnages en sucre ont drastiquement baissé avec l’arrêt des activités de Saint Louis Sucre mais redémarrent avec un nouveau contrat prometteur avec Tereos (démarré en cours d’exercice). Le commerce de cacao a reculé (à 115 M€ contre 138 M€) alors que le transit portuaire a connu une belle dynamique (72 M€ contre 44 M€).

Travail de ségrégation et destination Chine

Côté finances, le pôle céréales représente donc quasiment la moitié du chiffre d’affaires réalisé, le bio-éthanol, la trituration et le cacao respectivement 4,588 M€, 4,524 M€ et 3,634 M€. A noter que la nouvelle activité logée au sein de GQ Logistics (démarrée en juillet 2021, elle vise à proposer des surfaces de stockage de palettes en hauteur avec des capacités de 14 000 m2 pour 16 000 palettes sur 10 m de haut) a déjà produit un chiffre d’affaires de 1,625 M€ (4,63 % du chiffre d’affaires global).  L’excédent brut d’exploitation s’élève à 7,938 M€ et le résultat net à 1,587 M€.

« L’exportation de céréales a largement tiré l’activité générale vers le haut avec des transports par péniches pour acheminer les grains vers le port (NDLR : 28 % des volumes qui arrivent) avec des PS supérieurs à 74,8 de moyenne, un taux d’humidité supérieur à 13,8 %, un taux de protéine supérieur à 11,6 % et un coefficient de Hagberg compris entre 60 et 300 secondes. Les capacités de ségrégation ont permis, avec 28 classes, d’assembler des lots permettant d’obtenir un PS supérieur à 76 et un Hagberg supérieur à 220. Ceci a permis de livrer 60 % des volumes adaptés aux marchés du blé meunier » a détaillé Gilles Kindelberger, directeur général du groupe Sénalia.

Lire aussi : Sica Atlantique a déjà exporté 1,3 Mt de grains sur les 2,5 Mt prévues sur la campagne 2022-2023

Concernant les pays destinataires, le trio de tête des clients reste le même (dans l’ordre, Chine, Maroc, Algérie). La Chine a capté 1,572 Mt des céréales exportées par Sénalia avec 845 kt de blé tendre (le double par rapport à l’année précédente pour cause de reconstitution de cheptel porcin). L’empire du Milieu a également été très actif en matière d’orge, aussi bien fourragère (491 kt) que brassicole (236 kt). Ceci représente 54 % des volumes d’orge expédiés par Sénalia. Le Maroc conserve sa deuxième place (735 kt au total dont 296 Kt d’orge fourragère) et l’Algérie sa troisième (605 kt), le pays redevenant une destination en blé tendre (573 kt) grâce à « un assouplissement gré à gré de son cahier des charges ». L’Afrique de l’Ouest est destinataire de 10 % des volumes traités par Sénalia, avec deux destinations principales : le Cameroun et le Gabon. Enfin, l’Union européenne atteint 9 % des volumes commercialisés avec l’Espagne et l’Italie comme principaux clients.

Lire aussi : Des exportations de céréales record depuis plus de dix ans au départ de Dunkerque

Au cours de la campagne, et en lien avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, de nouvelles destinations sont apparues, ponctuellement : Jordanie, Colombie, Pakistan par exemple.

Hinterland, camion, péniche et train

Les installations de Sénalia reçoivent l’écrasante majorité des céréales traitées de Normandie, d’Île-de-France et du Centre-Val-de-Loire, ces trois régions représentant 80 % des volumes réceptionnés. Les Hauts-de-France demeurent aussi une origine importante mais en léger recul sur la campagne écoulée alors que la zone Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est complète la géographie de l’hinterland du chargeur normand.

Les volumes apportés arrivent encore principalement par camion (61 % pour la campagne écoulée) et l’idée « est de retendre vers les 51 % », selon Gilles Kindelberger. La voie d’eau apporte 28 % des marchandises (avec l’idée de renforcer le service navette grâce à un accord de volume à l’année signé avec Scat  Davenne). « La massification reste compatible avec une importante souplesse autorisant des redirections jusqu’au dernier moment vers le silo à approvisionner », précise le rapport d’activités de Sénalia. Enfin, le train compte pour 11 % (« une rationalisation des points de chargements sur les lignes est souhaitable, à voir avec Intercéréales »).

Des investissements récents et à venir

Sénalia arrive, en 2023, à la fin d’un cycle d’investissements cumulés de 60 M€ en huit ans. Parmi les dernières réalisations, on peut citer la mise en route effective des portiques de la presqu’île Elie qui permet notamment de pouvoir charger des bateaux de type Panamax sans émission de poussière ou encore un nettoyeur trieur à Bonnières pour améliorer les activités à destination de Grands Moulins de Paris ou encore de Panzani mais aussi pour l’expédition de pois et de maïs vers les Pays-Bas. Tout sera fin prêt pour la prochaine campagne.

Autre chantier achevé, la certification de type ISO 22 000 (management de la sécurité des denrées alimentaires). « Sénalia est le premier silo portuaire à accéder à cette certification. C’est un chantier que nous avons mené en moins de dix mois mais la qualité et la sécurité des marchandises sont au cœur de nos préoccupations. Nous estimons que la qualité à l’exportation doit être aussi exigeante que pour le marché intérieur », précise Gilles Kindelberger.

Des AG électives

Préalablement à la journée d’information du 6 janvier 2023, Sénalia Union et Sénalia Sica. Thierry Dupont a été réélu président de la première structure alors que Thierry Dufour quitte la tête de la seconde et est remplacé par Didier Verbeke.

Des outils de productivité sont en cours d’installation ou en projet : Telloo, développée par Sénalia, est une application qui démarre en ce début d’année pour digitaliser les contrôles sur sites et organiser les opérations de maintenance et d’entretien ; un projet de cartographie prédictive de la qualité des moissons est en cours ; un autre projet de calibrage des orges de brasserie sur le site même de Rouen est dans les cartons. Et les travaux sur la conservation des céréales sans traitement se poursuivent.

Sénalia a également inauguré et emménagé dans ses nouveaux locaux, désormais aussi siège social du groupe, au 109 sur les quais à Rouen, au plus près des sites d’exécution de ses activités. Le lieu fait aussi office d’hôtel d’entreprises accueillant des entreprises ou encore des écoles. L’entreprise rouennaise affiche par ailleurs la volonté de relancer des initiatives pour attacher une activité fluviale sur l’axe Seine : cycle pour former des mariniers, aménagement du bassin Saint Gervais pour une activité de construction fluviale. « La volonté politique existe au niveau des différents maires du Havre, de Rouen et de Paris. Il faut maintenant la transformer en volonté économique », explique Gilles Kindelberger..

Pour Thierry Dupont, président de Sénalia Union, il convient « d’analyser les bons résultats avec discernement en relativisant l’effet « d’aubaine » créé par le conflit russo-ukrainien. Ce qui est certain, c’est que la crise énergétique nous fait basculer dans un autre monde. Et quand la mondialisation était hier synonyme de stabilité, elle devient aujourd’hui rupture, pénurie ou encore instabilité. Mais avec cette nouvelle donne, la vocation exportatrice de la France est revenue au goût du jour tout comme la notion d’agriculture nourricière. Les exportations de céréales redeviennent vitales ».

 

Confiance pour la campagne 2022-2023

Présentant les activités de Sénalia pour la campagne 2021-2022, Gilles Kindelberger a également eu quelques mots pour la campagne en cours : « Nous sommes confiants. Pour de nombreux acteurs, la récolte était terminée dès le 28 juillet, avec une partition très nette entre productions au nord de la Loire et productions au sud du fleuve. Avec un taux de protéine qui a dû être travaillé. Au 31 décembre, nous avons déjà chargé 2,4 Mt, dont 1 Mt sur juillet et août. Nous prévoyons des chargements de céréales qui pourraient atteindre 4,6 Mt, avec notamment une forte demande à venir en orge. De toute façon, la demande mondiale en céréales reste forte globalement ».

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