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La Coopération agricole Nutrition Animale s’engage vers -15% d’empreinte carbone

Président de la section nutrition animale de La Coopération agricole, David Saelens souhaite que ce maillon soit pleinement reconnu comme l’articulation entre les productions animales et les productions végétales. De ce positionnement et de son expertise, le métier tire une capacité de réduire de -15% son empreinte carbone mais, pour aller plus loin, il faudra des moyens ou un financement par les marchés. 
 

David Saelens, président de la section nutrition animale de La Coopération agricole.
© La Coopération agricole

Alors que la section Nutrition Animale de La Coopération Agricole tient ce jeudi 9 novembre sa convention annuelle consacrée à ses approvisionnements et aux solutions décarbonation rendues accessibles par la nutrition animale, son président David Saelens a répondu aux questions de La Dépêche Le Petit Meunier

 

Quels sont les principaux événements qui ont marqué l’année 2023 ?

David Saelens - La nutrition animale a été fortement impactée par les éléments conjoncturels géopolitiques et les fluctuations des prix des matières premières mais aussi par les événements sanitaires qui ont touché toutes les filières d’élevage. Interpelés par tous ces éléments de conjoncture, nous avons souhaité réaliser une étude prospective sur l’avenir de notre métier à 5 ans afin de construire un plan de bataille pour accompagner les coopératives et les éleveurs. En termes de tonnages, 2023 a connu un moindre rebond en volailles que ce que nous espérions et il n’a donc pas compensé toutes les pertes en porcs. Cette reprise est décalée sur fin 2023 et début 2024. Au final, nous devrions nous établir aux environs d’un petit 19,5 Mt et à horizon 2027 autour de 19Mt. Pour être plus précis, nous referons cette étude l’an prochain. 

 

Peut-on s’attendre à des fermetures d’usines ?

David Saelens - Des fermetures d’usines pourraient sembler la première articulation de l’adaptation aux marchés en volumes, mais la restructuration de notre secteur, engagée depuis plusieurs décennies, s’effectue surtout à bas bruit. Cette année, les principaux évènements ont été la restructuration de Nutréa du fait de ses coactionnaires Terrena et Eureden qui se séparent ainsi que l’annonce de la reprise d’Axéreal par Sanders qui attend l’avis de l’autorité de la concurrence. Surtout, en matière d’environnement et de décarbonation, la fermeture d’usines n'est pas forcément une solution. Nous nous identifions en effet comme apporteurs de solutions pour les filières des productions animales et nous réaffirmons que, contrairement au rapport dévastateur de la Cour des Comptes, décarboner ne veut absolument pas dire décapitaliser nos cheptels.

 

Avancez-vous un chiffre sur la décarbonation possible de la nutrition animale ? 

David Saelens - Il faut avant tout rappeler que 80% de l’impact carbone de la nutrition animale est lié à ses approvisionnements. Je note une réelle prise de conscience chez les importateurs notamment pour la déforestation, mais aussi chez nos fournisseurs locaux. Nous savons qu’il est possible de réduire notre impact de 15% dans un premier temps en maintenant la productivité de nos usines et des élevages. Nous sommes déjà bien engagés dans cette voie que ce soit pour la gestion de l’énergie dans les usines et nos transports, l’engagement vers 100% de soja non déforestant de la charte Duralim, la formulation des aliments et leur efficacité comme le montre la baisse continue des indices de consommation.  Nous sommes près collectivement, au sein de la Coopération Agricole à nous engager encore plus. Mais, aller plus loin, par exemple à -20%, impose des investissements et l’adoption de nouvelles solutions par les éleveurs or, elles ne sont pas financées par le marché. Il faudra donc des moyens. Au sein de La Coopération Agricole, notre section joue pleinement son rôle pour initier ce dossier de la décarbonation, défricher le sujet et construire des outils.

 

Quel impact cela peut-il avoir sur vos approvisionnements ? 

David Saelens - La nutrition animale est un débouché significatif pour des produits végétaux de qualité et non un débouché par défaut, notamment pour les céréales ou les protéines produites en France. En plus de Duralim sur la durabilité de nos matières premières, nous travaillons avec Intercéréales et Terres Univia au sein de l’observatoire Oriflaam pour mieux connaitre l’impact carbone de toutes les matières premières utilisées pour nourrir les animaux d’élevage. Car il faut connaître avant de déterminer comment agir pour améliorer les performances environnementales de nos matières premières et disposer d’éléments de justification de démarches bas carbone si nos éleveurs ou les filières le demandent.

 

Quelles sont vos autres actualités ? 

David Saelens - Nous sommes toujours mobilisés sur la sécurité sanitaire, notre association Oqualim reste notre référence, nous en sommes fiers. Nous sommes également très impliqués dans la sécurité des personnes avec la charte sur la sécurité des livraisons en élevage que nous avons lancé avec le Snia au Space puis sur le stand de la MSA au Sommet de l’Elevage. Les livraisons en élevage ne doivent pas provoquer d’accident en raison par exemple d’un silo défaillant. Tous les opérateurs qui livrent des aliments, transporteurs, coopératives ou négoces même s’ils ne sont pas fabricants d’aliments peuvent nous rejoindre et la signer. 

 

 

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