Aller au contenu principal

Machines agricoles : les concessionnaires s’inquiètent de la baisse des prises de commandes

La dernière enquête de conjoncture du Sedima montre un net ralentissement des prises de commandes et une hausse inquiétante des stocks dans les concessions. Une situation qui risque encore de se dégrader sur l’année 2024.

Loïc Morel, président du Sedima : "La hausse des stocks se cumule avec la hausse des prix et des taux d'intérêt, aboutissant à une situation critique pour certaines entreprises."
© M. Portier

Après un premier semestre 2023 qui s’est maintenu dans le vert, le climat des affaires dans le machinisme agricole s’est nettement dégradé sur la deuxième partie de l’année, d’après l’enquête de conjoncture réalisée cet automne par le Sedima (Syndicat national des entreprises de service et distribution du machinisme agricole et d’espaces verts). La baisse des prises de commandes est ainsi estimée autour des 6 % pour le matériel neuf sur le second semestre. 

Le matériel d’occasion serait moins touché avec un recul de 2 à 3 %. L’impact est plus sévère dans les zones viticoles, comparées aux zones d’élevage et de grandes cultures où les distributeurs restent plus confiants. Le repli devrait se confirmer en 2024, plus de 50 % des répondants à l’enquête déclarant anticiper une baisse des prises de commande.

Lire aussi : Comment évolue le prix du GNR ?

Les stocks de machines neuves s'alourdissent

Ce ralentissement a un impact immédiat sur les stocks de machines neuves dans les parcs des concessions. Trois quarts des répondants les jugent supérieurs à la normale. Preuve d’une situation inquiétante, la gestion des stocks se positionne en tête des préoccupations des distributeurs avec l’évolution des prises de commandes. Arrivent ensuite la trésorerie et la hausse des taux d’intérêt. « Ce classement est très inhabituel, la problématique du recrutement qui reste pourtant bien présente, est reléguée au second plan », fait remarquer Loïc Morel, Président du Sedima. La hausse des taux d'intérêt impacte fortement les coûts de financement des stocks et par conséquent la trésorerie des entreprises.

Une situation à risque pour la trésorerie des concessions

« Les tractoristes full liner incitent leurs réseaux à faire des commandes de stock. Mais comme l’activité recule, c’est la trésorerie de nos concessions qui en pâtit, tout comme les commandes auprès des constructeurs de matériels d’accompagnement, regrette Loïc Morel. Nous allons devoir trouver des solutions avec les constructeurs et les banques pour ne pas fragiliser les réseaux. » Même s’il n’apparaît qu’en sixième position des préoccupations, le prix des matériels agricoles impacté par l’inflation continue de ces trois dernières années, est considéré comme un frein à l’investissement, d’autant plus avec le renchérissement du crédit.

Les concessionnaires peuvent toutefois compter sur leur activité au magasin et à l’atelier, pour laquelle l’enquête montre une croissance de plus de 10 % sur le premier semestre 2023. Un rythme qui devrait ralentir (+4 à +5 %) au second semestre et en 2024.

 

« La formation CQP doit rester multimarque »

Le Sedima se félicite de la hausse des effectifs dans la filière de formation TSMA (Techniques et services en matériels agricoles), notamment en Bac Pro. Le syndicat s’inquiète en revanche de la couleur prise par certains CQP dispensés par des établissements qui s’adossent à un unique constructeur partenaire. « S’il est primordial de faire intervenir les constructeurs dans les formations, cela peut devenir dangereux lorsqu’une seule marque prend toute la place. Le CQP est multimarque, c’est un critère obligatoire de la certification et du financement de la formation, mais aussi de l’habilitation de l’établissement qui la dispense. Faire reposer le financement d’une formation sur un seul partenaire est par ailleurs un risque pour sa pérennité », avertit Loïc Morel, Président du Sedima.

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

Tracteur Valtra et benne Maupu sur la route
Nouvelle réglementation freinage - Vers une augmentation de l'accidentologie routière ?

Le changement de réglementation des systèmes de freinage des véhicules agricole en vigueur depuis le 1er janvier pourrait…

<em class="placeholder">Vue latérale de l&#039;ensileuse New Holland FR Forage Cruiser année modèle 2025 customisée par AF CUSTOM Aerographe-Fockeur </em>
New Holland - Moins de risques de bourrage avec les ensileuses FR Forage Cruiser

New Holland profite du Salon de l’herbe 2025 pour présenter les dernières évolutions apportées à sa gamme d’ensileuses FR…

<em class="placeholder">Moissonneuse-batteuse New Holland CX5</em>
New Holland - Les moissonneuses-batteuses TC, CX5, CX6 et CH gagnent en performance

Pour la saison 2026, New Holland met à jour ses moissonneuses-batteuses conventionnelles TC, CX5, CX6, ainsi que la CH.

Podium immat 2024 ensileuses
Immatriculations d'ensileuses automotrices en 2024 : Claas immatricule une ensileuse sur deux

Les chiffres Axema relatifs aux immatriculations d'ensileuses automotrices en France en 2024 font état d'une légère croissance…

<em class="placeholder">Tracteur John Deere 6330 rétrofité en électrique</em>
Comment convertir un tracteur standard du diesel à l’électrique ? 

L’adaptation d’un groupe motopropulseur électrique sur un tracteur à moteur thermique présente des avantages environnementaux…

Publicité